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Louis Mélennec est né à Guilvinec (Bretagne), en 1941. Il effectue ses études de médecine, de droit, d'histoire, de musique, à Nantes (Bretagne), puis à paris. Il est titulaire du certificat de physique, chimie, biologie, du doctorat en médecine, de la licence de droit, des diplômes d'études supérieures de droit privé, de droit public, de sciences criminelles, du certificat d'études spéciales de médecine légale, du certificat d'études spéciales de médecine du travail, du diplôme de réparation du dommage corporel, de distinctions obtenues dans divers concours de chant. Il est consultant national et international dans les disciplines relevant de ses compétences.

UN DEUXIEME GENOCIDE, PEUT-ÊTRE UN TROISIEME : LA FRANCE CUMULE LES EXPLOITS. Lettre au Président LECHTIMY .

Docteur Louis MELENNEC 

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 M. le Président LETCHIMY

Conseil régional de Martinique

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Tél. 06 75 90 46 22

Mail : sletchimy@assemblee-nationale.fr

Reconnaissance du GENOCIDE BRITO-VENDEEN

Copies : M.M. Louvrier, Ayrault, Auxiette.

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Monsieur le Président,

Le 7 février dernier, vous avez tenu à l’Assemblée nationale des propos très forts sur les civilisations auto-proclamées supérieures. Votre discours est accessible sur Internet, sous la forme d’une vidéo. Il a soulevé une émotion considérable, au point que le gouvernement et les députés de la majorité ont cru devoir quitter l’hémicycle.

Nous, Bretons et Vendéens sommes concernés au premier chef et au premier degré par vos déclarations.

Comme vous le savez, Bretons et les Vendéens ont été victimes de crimes contre l’humanité, et d’un génocide abominable, non prescrits, en 1793 et en 1794.

Les atrocités commises par les armées françaises dépassent l’entendement. Si nous n’étions sur-documentés sur cette hallucinante affaire, personne ne voudrait nous croire, tant elles dépassent l’imagination.

Vous trouverez ci-joints, deux documents qui ont été publiés récemment, en France, en Turquie, et dans d’autres pays .

Notre volonté est de faire reconnaître ce génocide, et de faire voter par le Parlement Turc un texte identique à celui adopté par le Parlement français, afin que nul ne puisse plus jamais nier ce génocide, sous peine des mêmes sanctions, très lourdes, que celles votées en France à l’encontre des négateurs des génocides juifs et arméniens.

Une proposition de loi a été déposée en 2007 sur le bureau de l’Assemblée nationale, par M.M. LUCA, de CHARETTE, et d’autres députés (A.N., proposition n° 387, 2007).

Nous insistons pour que vous vous mettiez en rapport avec vos collègues, afin que le tabou scandaleux sur cette affaire soit définitivement levé.

Je me tiens prêt, le cas échéant, à intervenir avec vous dans toute manifestation qui permettrait à la vérité d’éclater, enfin, après plus de deux siècles d’attente de la part des victimes, qui sont bien loin d’avoir oublié ces horreurs, de la part d’un pays qui s’autoproclame, la « patrie des droits de l’homme » , pire : l’inventeur de ces droits, dont l’origine remonte, ni plus ni moins, à la Haute antiquité.

J’apprends ce jour que des maires vendéens et bretons se concertent pour que soit érigé à Nantes, un grand mémorial en hommage aux victimes de ces crimes monstrueux, les autorités municipales n’ayant pas même fait apposer une plaque commémorative sur les bords de la Loire, fleuve dans lequel furent noyés, dans des conditions affreuses, 5000 victimes.

Recevez, monsieur le Député, l’assurance de mes cordiaux sentiments.

Dr Louis MELENNEC, docteur en droit et en médecine, ex-consultant près la Médiateur de la République française, candidat à sa succession en 1998.

DEUX PIECES VOUS SONT ADRESSEES PAR COURRIEL CE JOUR :

1 – Un article très référencé sur le génocide brito-vendéen, publié dans le blog de Louis MELENNEC.

2 – La lettre aux autorités Turques, publié dans le site de l’Agence bretagne presse (ABP).

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LE GENOCIDE CAMEROUNAIS, et l’OEUVRE CIVILISATRICE DE LA FRANCE : D’UN GENOCIDE A L’AUTRE .

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Les usagers français de la route, qui croisent un chemin de fer, sont charitablement avertis par une pancarte :  » Attention, UN TRAIN PEUT EN CACHER UN AUTRE « . En France aussi, UN GENOCIDE PEUT EN CACHER PLUSIEURS AUTRES.

On sait maintenant que le génocide brito-vendéen n’a pas été isolé.

AU CAMEROUN, si on en croit les journaux Le Monde, Le canard enchainé, l’Express, un véritable génocide a été perpétré par la France, peu avant l’indépendance. Bilan : 100 000 morts.

Ce n’est pas tout, bien sûr. Selon certains auteurs, LA COLONISATION DE l’ALGERIE se serait soldée par la « disparition » d’un tiers de sa population de 1830 (David EL KENZ, Le massacre, objet d’histoire, page 267, Gallimard 2005, collection folio histoire). Je n’ai aucune donnée précise sur la véracité de ce chiffre. Mais des chercheurs y travaillent. Si ce que l’on dit est vrai, la Turquie a envisagé ces dernières semaines de se servir de ces données. Elle a quelque peu calmé son ardeur : le territoire qui s’appellera plus tard l’Algérie a été conquis – en partie au moins – par les Turcs. On possède des témoignages sanglants de la manière dont cela s’est réalisé, et sur les actes commis par les Turcs qui ont maintenu sous le joug les zones contrôlées par eux jusqu’en 1830. De même, les conquêtes turques ont été d’une cruauté rare. Il y a apparence, ce jour, que les horreurs commises par la France et par la Turquie se neutralisent mutuellement. On revient à la case départ : si les Bretons n’agissent pas par eux mêmes, PERSONNE D’AUTRE N’AGIRA A LEUR PLACE. Et s’il n’agissent pas, CE SERA BIEN FAIT POUR EUX.

Un certain nombre d’ouvrages sur l’Algérie d’avant la conquête de 1830 se trouvent sur la toile, et sont téléchargeables gratuitement. Je recommande, en guise d’introduction, le livre de LAUGIER de TASSY, sur l’Histoire du royaume d’Alger, très honnête, et passionnant.

On parle de plus en plus du génocide par les Allemands, des populations Herero et Nama dans le sud ouest africain. La boite de Pandore est ouverte. Mais la France, pays criminels, auteure d’atrocités en Bretagne, se tait.

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LE MONDE 23.06.08
Comment le Cameroun est passé de la colonisation à la dictature
[…] La France choisit le futur président Ahidjo, non sans avoir tout fait pour écraser le principal parti d’indépendance, l’UPC (Union des populations du Cameroun).[…]La répression contre l’UPC est d’une extrême violence : torture, assassinats, exposition des têtes coupées des victimes, bombardements.[…] Epaulées par l’armée française, les forces camerounaises appliquent ses méthodes. Dix années de terreur et des centaines de milliers de morts seront nécessaires pour venir à bout de l’opposition. Aujourd’hui, Paul Biya, héritier du régime Ahidjo, conserve le soutien de la France.[…]

 

 

 

 

 

 

 

 

LE CANARD ENCHAINE 27 avril 2011, page 3
Une guerre française au Cameroun cachée pendant quarante ans Récemment diffusée sur la chaîne Public Sénat, l’enquête « Foccart, l’homme qui dirigeait l’Afrique » éclaire un passé militaire méconnu de la France. Avec l’appui des gouvernements de la IVème République puis de Degaulle et de Foccart, son conseiller Afrique, Paris a mené des guerres secrètes sur ce continent.Exemple, la répression menée au Cameroun, entre 1956 et 1962, dont le bilan dépasse sans doute 100.000 morts. Tandis que s’installait un régime de terreur et de torture.
Telle est aussi la conclusion d’un récent ouvrage, « Kamerun! » (éditions La Découverte), fruit d’une enquête très documentée des journalistes Thomas Delttombe et Marcel Domergue et de l’historien Jacob Tatsitsa.Tout commence avec la création de l’Union des populations du Cameroun (UPC), un parti pacifique qui, en 1948, a l’audace de réclamer l’indépendance. Avant de passer à la lutte armée (attentats, assassinats), huit ans plus tard, en 1956. Le haut-commissaire de cette colonie française se nomme Pierre Mesmmer (futur Premier ministre, de 1972 à 1974). Avec l’accord du gouvernement, il déclenche la répression. « Puisqu’ils n’acceptent pas le jeu démocratique (sic), je les … élimine« . Commentera-t-il, à la télé, des années plus tard. […]
Nombre de coloniaux gouvernent par le racisme et la diabolisation de certains ethnies, par exemple les Bamilékés, vivier de l’UPC, victimes d’effroyables pogroms.Références nazies
A l’approche de l’indépendance promise en 1960 par de Gaulle, la France met en place une administration néocoloniale. On installe ainsi le président Amadou Ahidjo, et l’on dote le pays d’une Constitution sur mesure, assortie d’accords secrets d’assistance militaire. Les conseillers du Président sont nommés par les Français. Au nombre desquels Samuel Kamé, qui avoue son admiration pour les régimes fascistes et cite volontiers Hitler et Goebbels. C’est avec ces alliés que Paris prépare son ultime opération avant de retirer le gros de ses troupes : la liquidation de l’UPC, qui persiste ) combattre pour une authentique indépendance.
Camps à l’allemande
Depuis la fin 1959, les opérations antiguérilla se sont intensifiées. La torture n’a plus pour seul but de faire parler les chefs maquisards, elle devient systématique à l’égard des opposants. Gégène, baignoire, balançoire, importées d' »Indo » ou d’Algérie, sont pratiquées dans tous les postes de police. Des prisonniers sont jetés vivants dans les chutes d’eau de la rivière Metchié. L’un deux, en tombant entraînera d’ailleurs dans la mort un gendarme français.
Des camps de concentrations sont édifiés. Ancien haut-commissaire (il sera plus tard ambassadeur, puis maire de Cannes), Maurice Delaunay évoque, dans ses Mémoires, celui de Bangou : « J’avais été prisonnier en Allemagne, je savais comment ça se passait ! J’avais fait un camp avec des barbelés, des miradors« .
Il abrite 700 à 800 détenus, gardés par des gendarmes français et camerounais.
L’année 1960 est terrible. « Je décide d’entreprendre une véritable reconquête », écrit le Premier ministre, Michel Debré. Une note secrète (mars 1960) de l’état-major, dirigé par le général Max Briand, recommande d' »annihiler les groupes terroristes…et leurs sympathisants », ce qui autorise les massacres de masse. Briand a rapporté cette riche idée : exposer les têtes coupées des rebelles sur la place publique. L’ouest du pays est bombardé. Des centaines de milliers de personnes sont déplacées dans « des villages de regroupement« .
En octobre, le SDECE (future DGSE) repère le chef de l’UPC, Felix Moumié, à Genève et le fait assassiner (empoisonnement) par son agent William Bechtel…

LE MONDE 04.10.11
La guerre coloniale du Cameroun a bien eu lieu

 A moins d’un improbable coup de théâtre, Paul Biya, 78 ans, président du Cameroun depuis 1982, sera « réélu » pour un nouveau septennat le 9 octobre prochain. Malgré les fraudes électorales, les journalistes emprisonnés, les opposants menacés et une corruption omniprésente, il aura droit aux félicitations de Paris, comme cela a toujours été le cas depuis trente ans. Paul Biya est arrivé au pouvoir sans jamais avoir été élu, ni s’être jamais présenté à la moindre élection. Il a simplement été désigné par son prédécesseur Ahmadou Ahidjo, qui gouverna lui aussi son pays d’une main de fer. A l’origine de ce demi-siècle de dictature, on trouve une guerre. Une terrible guerre coloniale menée par l’armée française, une guerre cachée et encore taboue aujourd’hui, qu’il nous appartient à nous, Camerounais comme Français, de regarder en face.[…] La Ve République du général de Gaulle a poursuivi la même politique de répression après l' »indépendance » confiée au candidat choisi par Paris, le président Ahmadou Ahidjo. En accentuant encore la guerre à l’ouest du pays à l’aide de bombardements intensifs, qui mirent à feu et à sang toute la région « bamiléké ». Combien de morts ce terrible conflit a-t-il provoquées ? De 61 000 à 76 000, comme l’estimait l’ambassade du Royaume-Uni en 1964 ? 120 000, comme le rapportait deux ans plus tôt André Blanchet, alors journaliste au Monde ? Davantage, comme l’affirment certains commentateurs ? Dénoncée depuis des décennies et aujourd’hui largement documentée, cette guerre reste un tabou français. On retrouve cette négation, officiellement exprimée, dans la bouche de François Fillon en mai 2009. Interrogé sur ces « événements » et, notamment, sur l’« assassinat par l’armée française de certains nationalistes camerounais », le premier ministre osa dire que « tout cela » relevait « de la pure invention ». L’armée française a pourtant, d’après ses propres archives, assassiné Ruben Um Nyobé, secrétaire général et leader charismatique de l’UPC, en septembre 1958. Ses services secrets ont, comme l’ont avoué plusieurs de leurs responsables, fait empoisonner à Genève Félix-Roland Moumié, président de l’UPC, en octobre 1960. L’aviation française a, toujours d’après les archives françaises, tiré à l’ouest du Cameroun des centaines de milliers de cartouches entre décembre 1959 et septembre 1960… Que M. Fillon aille vérifier par lui-mêm

UN IMMENSE MEMORIAL A NANTES – en – BRETAGNE, A LA MEMOIRE DU GENOCIDE BRITO – VENDEEN, et de tous les morts PAR LA FRANCE .

 

AFIN QUE JUSTICE SOIT RENDUE A LA BRETAGNE ET A LA VENDEE.

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I – NOTRE HISTOIRE NATIONALE est maintenant largement rétablie.

J’y ai contribué comme je l’ai pu. En tous cas, avec une volonté farouche, ne supportant ni l’hypocrisie, ni le mensonge, ni la lâcheté.

Au cours des années écoulées, nous avons appris :

– Que l’histoire des Bretons commence plusieurs siècles avant Jésus-Christ, dans l’Ile de Bretagne.

– Que les Bretons, en tant que peuple, ont une Identité antérieure à celle des Français, de plus de MILLE ANS. Lorsque Jules César effectue ses deux expéditions dans l’Ile de Bretagne (la Grande Bretagne actuelle), au premier siècle avant Jésus – Christ, il décrit dans le détail le peuple et la civilisation bretonnes, d’ailleurs connues et identifiées par d’autres auteurs. A cette époque, il existe bien – sans doute – quelques tribus franques, dans la Belgique actuelle, mais EN AUCUN CAS DE NATION FRANCAISE. Il ne sera question de la constitution progressive d’une nation française, autour de la dynastie des capétiens, qu’ à partir des 12ème, 13ème, 14ème siècles. Tous les auteurs sont maintenant d’accord sur ce point (Chaunu, Colette Beaune, Suzanne Citron, Christian Godineau, Mollat du Jourdain, Stéphane Lebecq, Jean Meyer …….). L’affirmation de Charles de Gaulle, selon laquelle la France n’a point de début, parce qu’ elle vient du fond des âges (!!!!!) est RIDICULE, pire : STUPIDE. De même, le mythe selon lequel la France serait née le jour du baptême de CLOVIS, vers l’an 500, roi de quelques tribus franques, est ABSURDE.

– Que leur langue, si elle a subi, comme les autres, une évolution, des transformations, a une commune origine très lointaine, et qu’elle n’a pas été imposée ou créée par une quelconque Cour de Bretagne, ou un quelconque édit de Villers-Côterets, ou une quelconque Académie française, ou une quelconque brutale et carnassière révolution, comme celle de 1789.

– Que les Bretons et les Francs se sont détestés et battus pendant mille ans, avant les invasions fatales de 1487 à 1491, et que les Francs puis les Français, envahisseurs, ont toujours été refoulés chez eux.

– Que la Bretagne s’est constituée, par elle-même, par son propre génie, par le même mécanisme que les autres pays, en particulier l’Ecosse, l’Angleterre, le Portugal, l’Aragon, la Castille, la France. Elle ne doit RIEN à son voisin de l’Est, sauf des conflits, des contentieux, des tentatives d’empiètement sur ses prérogatives – toujours refoulés jusqu’aux invasions fatales de 1487 et de 1491.

– Que la Bretagne, comme la France, l’Angleterre, la Castille, le Portugal, l’Ecosse …… a créé ses propres stuctures étatiques, comportant un Duc souverain, roi dans son Duché, un Chancelier-premier ministre, un gouvernement (le conseil ducal), un parlement général, appelé à approuver les lois, à voter les impôts – le duc n’ayant aucun pouvoir de les prélever de sa seule initiative -, une justice souveraine, un système fiscal et monétaire, une diplomatie particulière et autonome …

– Que la Bretagne a été envahie par une armée française très supérieure en nombre, en 1487, à l’occasion de prétextes sans fondement, en violation grave du droit international du temps, et que les armées nationales bretonnes – soutenues par toutes les puissances européennes de l’époque, ont été détruites au champ d’honneur par l’ennemi héréditaire français, à Saint-Aubin-du-Cormier, le 28 juillet 1488 (la date du 28 juillet sera proclamée jour de DEUIL NATIONAL, le jour ou la Bretagne sera redevenue membre à part entière de la Communauté Internationale, comme Pays Souverain).

– Que la Bretagne a été acculée par l’effet de manoeuvres frauduleuses et illégitimes à subir le joug de son ennemi millénaire, la France, ceci jusqu’à AUJOURD’HUI, INCLUSIVEMENT (voir notre article, non encore terminé, sur la colonisation de la Bretagne, de 1532 à 2012). Plusieurs massacres, d’une cruauté extrême, ont marqué ces cinq siècles de domination coloniale française, en particulier en 1675 et en 1793 – 1794 (le génocide brito – vendéen est maintenant connu dans le monde entier, la France est désormais vaincue dans son oeuvre de dissimulation de ce génocide).

– Que la Bretagne n’a jamais consenti ni même envisagé d’accepter de s’intégrer dans un pays qu’elle a toujours détesté et considéré comme son ennemi le plus redoutable ..

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II –  TOUS LES PEUPLES VICTIMES D’ATROCITES ont dressé des monuments à la mémoire des morts pour leurs pays, ou massacrés par d’autres peuples, lors des guerres et des conflits armés contre des pays voisins …

La Bretagne, hélas, peut aligner un nombre de morts considérables, à l’occasion de guerres et de conflits dont elle n’a pas eu la responsabilité, mais dont elle a été victime : Saint-Aubin-du-Cormier (6000 soldats bretons et alliés), les révoltes de 1675 contre le pouvoir tyrannique de Versailles (plusieurs milliers de morts), le génocide de 1793 – 1794, les guerres de Napoléon 1er, la guerre de 1870, le camp de Conlie, la guerre de 1914 – 1918 (150 000 à 200 000 morts, peut-être davantage), la guerre de 1939 -1945, les guerres coloniales, en particulier la guerre d’Algérie ..

A Nantes, Reynald SECHER a dénombré, pour le seul monstre CARRIER, 4800 noyés dans des conditions abominables. Lors de génocide brito-vendéen, on s’accorde à dénombrer de 100 000 à 200 000 victimes, massacrées par les armées françaises, dans des conditions non pas inhumaines, mais atroces (voir notre article sur les Crimes contre l’humanité …).

Sauf erreur de notre part, la France, qui a si honteusement manipulé et instrumentalisé le jeune soldat BARA (voir ce nom), au point d’enseigner dans les écoles cette mort comme la preuve de la cruauté des Vendéens, dans des termes IGNOBLES (voir SECHER, La désinformation autour des guerres de Vendée et du génocide vendéen, L’étoile du berger, 2009, pages 30 et suivantes ……), si elle a enrôlé des dizaines de milliers de jeunes Bretons dans ses guerres, si elle s’est rendue coupable eu Vendée et en Bretagne d’atrocités innommables, si elle a créé de nombreux monuments et mémoriaux pour ses propres guerres et pour ses morts sur le sol même de la Bretagne, elle n’a jamais envisagé d’élever à la mémoire des crimes dont elle s’est rendue coupable le moindre monument  …. Les crimes de CARRIER, à Nantes, ne sont pas même rappelés par une plaque commémorative ..

III – QUELS MODELES DE MEMORIAUX POUR LA BRETAGNE ???

Ni la vendée, ni la Bretagne ne peuvent se contenter d’un monument médiocre, caché dans le paysage, comme honteux de lui-même. Notre mémorial doit être le reflet des horreurs commises par la France.

…………….

QUAND, CREER LE GRAND MEMORIAL BRITO – VENDEEN ?

Le plus tôt sera le mieux.

DANS QUELLE VILLE DE BRETAGNE OU DE VENDEE ?

Nantes est toute désignée pour recevoir et abriter ce mémorial. Notre capitale historique pendant plusieurs siècle, ayant été le siège d’atrocités innombrables, est le lieu symbolique le plus approprié

COMMENT ?

Notre chère France, la marâtre de tous les Bretons, vient de nous donner les moyens de mettre à exécution ce projet.

La présente note ayant été postée le 13 février 2012, on sait qu’à grands renforts de publicité, a été inauguré à Nantes, un mois plus tard, le 25 mars 2012 un mémorial pharaonique, qui a coûté – au minimum – HUIT MILLIONS D’EUROS.

Voici ce que nous écrivons dans notre lettre ouverte à Christiane TAUBIRA, publiée au mois de juillet suivant, sous le titre  » Racisme, esclavage, colonialisme « .

 » Il y a une priorité absolue en Bretagne, s’agissant du travail de mémoire : LA RECONNAISSANCE OFFICIELLE DU GENOCIDE BRITO-VENDEEN par la France …

Le MEMORIAL DE NANTES, tel qu’il est aujourd’hui présenté au public, DOIT ÊTRE RECONSTRUIT, DANS SA TOTALITE, non sans avoir largement dénoncé l’exploitation qui a été faite, à la fois par idéologie politique et par ignorance de l’histoire du Monde …

Les principales civilisations coupables d’esclavage y auront non pas une place discriminatoire, mais une place égale, avec quelques nuances cependant …. Seront donc représentés dans ce nouveau mausolée :  …

Les ” traites orientales “, de loin les plus meurtrières ..

Les traites inter-africaines  …

La traite transatlantique ..

Les autres occuperont une quatrième place, en attendant que les recherches historiques leur accorde le sort qu’elles méritent.

Nantes continuera à paraître dans ce mémorial, MAIS SEULEMENT POUR LA PART QU’ELLE A REELLEMENT REPRESENTE dans ce commerce inter-humain.

Des actions seront entreprises auprès des pays qui se sont rendus coupables d’esclavage, afin qu’ils bâtissent, eux aussi, des mémoriaux et envoient à Nantes documents et témoignages les concernant : l’Algérie, la Lybie, Zanzibar, la Tunisie, le Mali …

Dès maintenant, les programmes scolaires doivent OBLIGATOIREMENT inclure un enseignement sur l’esclavage, en accordant la première place aux crimes des nations arabo-musulmanes, dans les termes ci-dessous (voir l’article de M. Tidiane N’DIAYE). »

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L’IDEE QUI CIRCULE EST QUE SE CONSTITUE UNE FEDERATION ETROITE DES MAIRES VENDEENS ET BRETONS dont les communes ont été frappées par les massacres perpétrés par les Français.

Ce mémorial ne sera plus exclusivement consacré à la mémoire des hommes réduits en esclavage par la cruauté et la barbarie des humains.

LA PLACE LA PLUS IMPORTANTE SERA RESERVEE AU GENOCIDE BRITO-VENDEEN …

(A suivre).

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LA COLONISATION DE LA BRETAGNE : 1532 – 2012 . Bref rappel historique .

INTRODUCTION. QUELQUES CITATIONS.

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 » Par son égoïsme, le colonisateur a échoué en tout, pollué tout ce qu’il a touché. La colonisation a pourri le colonisateur, et détruit le colonisé « 

Albert MEMMI, Portrait du colonisé, Paris 1957, actuellement publié dans la collection folio.

 » Pour un peuple, perdre son histoire est un désastre. Lui rendre son histoire est un miracle : c’est le plus beau cadeau qu’on puisse lui faire. C’est l’occasion, pour lui, de reprendre un nouvel départ vers son avenir « .

Proverbe maya transcrit par louis MELENNEC.

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J’ai promis maintes fois, à la demande des lecteurs, de rédiger un article juridiquement et historiquement motivé et argumenté sur le pourquoi et le comment de la COLONISATION de la Bretagne. Ce futur article est subordonné à des conditions de temps. On me dit que mes articles sont difficiles à lire, parfois, en raison de leur longueur. Voici un résumé, relativement court, sous la forme d’extraits de mon premier blog – qui traite préférentiellement des problèmes historiques. Tout s’y trouve, mais d’une manière assez compacte. Mieux vaut parfois un court discours qu’une thèse roborative.

Nous reviendrons sur tous les points évoqués ci-dessous en temps opportun, en mettant de l’ordre dans les fragments ci-après. Je complèterai le texte peu à peu, pour le transformer en un exposé structuré, avec des références assez fournies. Dans sa forme actuelle, il est déjà opérationnel. Ce qui suit est une répétition, mais indispensable : notre histoire n’entre dans les esprits qu’à la manière du clou que l’on enfonce dans une poutre : millimètre par millimètre.

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S’il est un mot qu’il ne fallait pas utiliser en Bretagne, pour caractériser ce pays,  il y a peu d’années encore, c’est celui de COLONIE : ce terme étant tabou, parce que, contenant en lui-même une condamnation du pays prédateur, quiconque l’utilisait était taxé de  » nationalisme « , c’est à dire injurié – ce mot ayant à l’époque une connotation très péjorative dans la bouche des insulteurs -,  par des individus qui ne connaissent même pas la définition de ce terme, et surtout méconnaissent TOUT des différences fondamentales entre le nationalisme français, agressif, conquérant, meurtrier, et le nationalisme breton, timide, près peu agressif, et qui n’a guère à son actif que quelques broutilles telles la destruction de quelques croûtes picturales au château des rois de France, en 1978, la destruction d’une statue ridicule, de très mauvaise facture à Rennes, en 1932, etc….. QUI, en dehors de La Borderie, a dressé la liste des châteaux, des remparts, des villes, des monuments, détruits par la France en Bretagne lors des guerres d’invasion, et bien plus tard ? QUI a osé mettre en parallèle les centaines de milliers de victimes du nationalisme français dans le monde (Algérie, Vietnam, Madagascar, Allemagne, Italie ……), et les quelques malheureuses victimes du ” nationalisme ” breton ? Sachez qu’on le fera, et qu’on comprendra enfin de quoi l’on parle.

JE VEUX, dans le présent article, DETRUIRE DEFINITIVEMENT CE TABOU, pour que les Bretons, sachant ce qu’ils sont – des colonisés, c’est à dire des quasi – esclaves -, aient le courage de voir leur vrai portrait, et de prendre les moyens de devenir des hommes, moyens dont ils disposent maintenant, puisque leur histoire est réécrite pour l’essentiel, après destruction méthodique des sottises qui leur ont été enseignées dans les écoles, sous la férule impitoyable de leur voisin de l’Est.

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DEFINITION DU TERME  » SOUVERAINETE  » EN DROIT INTERNATIONAL.

Pour savoir si un Etat est souverain, il faut – et il suffit – de déterminer si cet Etat répond à la définition qui suit :

L’Etat souverain ne reconnaît AUCUNE AUTORITE SUPERIEURE A LA SIENNE.

Il possède en propre, et SEUL, sans qu’aucun autre Etat puisse s’immiscer dans la conduite de ses affaires, la plénitude de compétences, la possession des pouvoirs étatiques ou souverains, qui sont les suivants :

– Le droit d’élaborer sa propre constitution, c’est à dire les modalités de fonctionnement des Institutions de l’Etat (notamment les modalités de désignation et les droits et devoirs du Chef de l’Etat, du chef du gouvernement, du gouvernement, du Parlement).

– Le droit d’élaborer ses propres lois, et le droit applicable sur l’étendue de son territoire.

– Le droit de rendre la justice.

– Le droit de déterminer les impôts qu’il s’autorise à percevoir.

– Le droit de conduire sa politique extérieure (dans le respect du droit international) : la guerre, la paix, la diplomatie, les traités et accord internationaux.

– Le droit de fixer les modalités selon lesquelles il est administré.

– Le droit de déterminer sa politique économique, financière, monétaire.

– Le droit de faire régner l’ordre sur l’étendue de son territoire.

Il est établi – depuis longtemps -, par les travaux de chercheurs éminents, juristes et historiens, que la Bretagne est un pays TOTALEMENT SOUVERAIN au moyen âge, que ses institutions politiques jouissent de tous les pouvoirs souverains, sans aucune exception.

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 BIBLIOGRAPHIE SOMMAIRE.

La littérature sur le concept de souveraineté est particulièrement confuse. Les deux ouvrages ci-après sont clairs, et suffisent à comprendre ce dont il s’agit.

GROTIUS Hugo, Le droit de la guerre et de la paix (De jure belli ac pacis, 1625), édition de 1999 et de 2005, PUF, collection Quadridge.

 Nguyen Quoc Dinh, Droit international public, 5 ème édition, Paris, 1994, LGDJ, particulièrement les pages 443 et suivantes.

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DEFINITION DU MOT  » COLONISATION  » SELON LE DROIT INTERNATIONAL.

Il est impossible de parler de  » Bretagne colonie « , si l’on ne commence par le début : comme nous l’avons fait pour démontrer que les Bretons sont un peuple (ou une nation, comme on voudra, les deux termes étant à peu près synonymes), il faut définir ce que signifient, en droit international, les termes  » colonie « ,  » colonisation « , « colonisé « , « décolonisation « , etc.

En droit, le terme colonisation recouvre plusieurs réalités. Dans le désordre (pour le moment) :

1 – LA PRISE DE POSSESSION, PAR LE COLONISATEUR, D’UN PAYS – en totalité ou en partie -, DE TERRITOIRES APPARTENANT A UN PAYS SOUVERAIN.

Par définition, nous excluons de notre étude cette forme de colonisation – c’en est une -, qui consiste, pour un pays ayant découvert une terre vierge, n’appartenant à personne, à y établir sa souveraineté, et à la peupler  par des  » colons « , appartenant ou non à sa propre population. En droit international, le pays découvreur étant le légitime propriétaire de la terre découverte, n’encourt aucun reproche, car il s’y trouve chez lui.

2 – LA DESTRUCTION DES AUTORITES ET INSTITUTIONS LEGITIMES.

Cette destruction peut-être partielle ou totale, et revêtir des formes diverses.

  – MAINTIEN FORMEL DES STRUCTURES POLITIQUES ANTERIEURES. Il est fréquent que le colonisateur laisse en place les structures politiques (et religieuses) déjà existantes au moment où il s’empare du pays qu’il colonise. Mais celles-ci sont, dans des proportions variables, dépouillées de leurs pouvoirs. La coexistence du colonisé et du colonisateur peut, d’ailleurs, être parfois harmonieuse, chacun trouvant bénéfice à ce type d’ ” associations “. Ainsi les dynasties royales menacées au moment de l’arrivée du colonisateur ont pu être maintenues en place, moyennant de larges concessions au colonisateur. Le plus souvent, le colonisateur attire à lui l’essentiel du pouvoir ( la défense, le contrôle des communications terrestres et maritimes, la politique étrangère, la politique économique, le commerce ….), tandis que le souverain traditionnel, neutralisé politiquement, mais resté en possession de ses biens, continue à vivre dans ses palais, assume son rôle de symbole, assure une police intérieure. Les populations sont soumises dans une servitude plus ou moins pacifique, par un souverain apparent mais complice, même si le colonisateur, vécu comme un étranger (ce qu’il est), est souvent détesté. Ce fut le cas au Cambodge, en Annam, aux Indes, au Maroc, en Tunisie ……

 – DESTRUCTION DES INSTITUTIONS POLITIQUES ET GOUVERNEMENTALES DU PAYS COLONISE. Cette situation correspond à un stade de sujétion beaucoup plus important, celui de l’APPROPRIATION pure et simple du territoire ou du pays conquis, avec tout ce que comporte cette appropriation, y compris le gouvernement effectif du pays. On parle alors, souvent, d’annexion. Ce fut le cas pour la Bretagne, après l’invasion de 1491, jusqu’en 1498, la Duchesse étant purement et simplement écartée de toute initiative dans son propre pays, puis, après le bref ” interlude ” de 1498 à 1514 – durant lequel la Duchesse Anne de Bretagne réussit le tour de force de rétablir les Institutions bretonnes séculaires, et à gouverner effectivement son Pays -, puis lorsque François I er prit possession à nouveau du gouvernement breton dans sa quasi-totalité, dès la mort de la Duchesse, Anne, ayant épousé Claude, la fille de celle-ci, en mai 1514.

3 – LA PRISE DE CONTRÔLE DES POUVOIRS SOUVERAINS : LA DEFENSE, LA POLITIQUE ETRANGERE ET LES TRAITES, LA JUSTICE ….

Dans tous les cas, que le colonisateur conserve formellement les Institutions politiques antérieures (roi, gouvernement, assemblée), ou qu’il installes ses institutions propres (gouverneurs, administrateurs, magistrats ..), il dépouille le pays colonisé de ses principales attributions de souveraineté, et les exerce lui-même, soit par des citoyens de son pays, soit par des sujets recrutés dans le pays colonisé, qui ont accepté de le servir.

4 – L’EXPLOITATION DES RICHESSES DE LA COLONIE AU PROFIT DU COLONISATEUR.

Les Etats coloniaux – sauf exceptions – procèdent, au plan économique, presque toujours de la même manière : ils se servent des contrées colonisées comme de fermes qu’on exploite, dans tous les domaines : les richesses sont pillées, l’argent des caisses rejoint le pouvoir central, le pays annexé est enserré dans les frontières fixées par le colonisateur, qu’il déclare être les siennes, le commerce est étroitement maîtrisé dans les deux sens : la colonie exporte ses matières premières en direction de la “métropole “- ou toute autre direction imposée par elle, d’une manière directe ou indirecte -; la ” métropole ” exporte en direction du marché captif (ou très contrôlé)  constitué par ses colonies, les produits fabriqués par elle, et que souvent, elle INTERDIT à ses ” clients ” obligés, ceux-ci étant interdits de les produire eux-mêmes. L’un des cas les plus scandaleux  est constitué par l’Angleterre, dans ses relations avec les Indes : la matière première textile brute est importée à bas prix ; elle est travaillée en Angleterre …… et revendue à haut prix, sous la forme de tissus finis, aux Indiens, qui n’ont pas l’autorisation de fabriquer eux-mêmes ces tissus !!!!!!! (Marc FERRO, page …..). Voila pour le schéma. Nous allons voir que ce fut le cas en Bretagne, après qu’elle fut kidnappée par la mère des Arts, des Armes et des Lois : « LA » FRANCE.

7 – LE DECERVELAGE, OU LAVAGE DES CERVEAUX. LA COLONISATION DES CERVEAUX, par destruction de la langue, de la culture, de l’histoire, de l’identité ..

C’est, de loin, le processus le plus cruel et le plus douloureux pour les populations victimes de cette manipulation mentale, assimilable à bien des égards à trois opérations chirurgicales associant leurs effets, ayant pour but programmé et voulu de détruire les éléments de l’identité des colonisés pour mettre en leurs lieux et place d’autres éléments, les  » valeurs  » du colonisateur, les composantes de sa religion nationale :  une lobotomie, une lobectomie, une greffe de cerveau.

8 – L’ACHAT DE COMPLICITES LOCALES, DE  » COLLABOS  » et de  » KAPOS « .

Beaucoup de gens pensent que la collaboration est un genre spécifique, apparu sous la seconde guerre mondiale, ne concernant que les Français qui ont apporté, à des degrés divers, leur concours aux autorités allemandes d’occupation.

Il n’en est rien. De même que j’ai démontré ici que les Nations existent non seulement depuis la plus haute antiquité – et même depuis que les hommes vivent en groupe antagonistes, opposés inéluctablement par des conflits et des contentieux -, de même que j’ai rappelé, en accord avec tous les spécialistes de la discipline, que l’histoire des Droits de l’homme commence avec la vie en société (les premières traces écrites se retrouvent dans le Code d’Hammourabi; voir ce terme dans Internet) – ce qui a pour effet d’exclure la France des pays autorisés à se prévaloir du moindre rôle fondateur dans cette matière -, de même les phénomènes de  » collaboration  » – non encore, certes désignés par ce terme -, se confondent avec l’histoire de l’humanité. Ce phénomène est simple : lorsque le pays envahisseur et occupant, ne détruit pas en totalité les populations locales – ce qui est la règle -, il a évidemment besoin de  » complices  » issus de cette population pour la gouverner, la maîtriser, l’exploiter…

Ceux qui ont suivi nos publications ont assisté à un transfert – pensé et voulu – du contenu du terme  » collaborateur « , d’une catégorie de personnes à une autre catégorie, bien spécifique. Pendant plus de cinquante ans, au prix d’une manipulation éhontée, les Bretons ont été désignés, DANS LEUR ENSEMBLE, comme les successeurs des quelques centaines de malheureux qui se sont tournés vers l’Allemagne, durant la dernière guerre. D’ou ces propos imbéciles, tenus récemment par deux débiles parisiens :  » Derrière tout breton, je vois l’ombre d’un nazi « , et, au moment de la révision de l’article 2 de la constitution (française), cet infortuné de l’esprit, admirateur de l’action civilisatrice de la Chine au Tibet, pays martyre :  » je ne voterai pas la réforme proposée : LE BRETON EST LA LANGUE DE LA COLLABORATION  » (!!!!). Aujourd’hui, le terme « collaborateurs » est en voie de terminer sa mutation : maintenant que l’histoire du pays est connue, les collaborateurs sont ceux qui rampent devant ceux à qui ils doivent leurs carrières hors de Bretagne, les autres sont devenus ce qu’ils sont : des Bretons patriotes. Le mot nationalisme a retrouvé sa vraie signification : le nationaliste breton est celui qui a conscience d’appartenir à un peuple spécifique, qui connait l’antiquité de ce peuple, qui est fier de son identité et l’assume pleinement, sans cesser d’être ouvert aux autres nations, cultures et identités, celles-ci méritant autant de respect que celui qui est dû à la Bretagne, et étant source d’enrichissement de l’humanité, non de rejet ou de dégoût. (Font exception : les cultures, sectes, religions ou autres qui prônent la destruction des autres, et, ouvertement, de les TUER).

On verra, aux termes des développements qui suivent – les définitions étant clairement exposées -, que la Bretagne n’est pas devenue une  » province « , c’est à dire une partie, une fraction naturelles de la France (comme l’enseignent encore nos éminents universitaires), mais bien une COLONIE, après la mort d’Anne de Bretagne, et que le processus, à défaut de se poursuivre dans les quatre départements du nord de la Bretagne, se poursuit actuellement avec une vigueur toute particulière, et d’une manière hypocrite autant que contraire aux Principes généraux du droit, comme au droit européen, dans le Comté de Nantes (alias Loire Inférieure, puis Loire Atlantique, par l’absurdité du colonisateur d’avoir substitué aux dénominations traditionnelles de nos régions bretonnes, des appellations aussi absurdes que ridicules, sans jamais nous avoir demandé notre avis, ce qui a été sa manière de gouverner, en toutes choses, depuis que la révolution dite des droits de l’homme a remplacé le régime d’autonomie de la monarchie capétienne finissante par celui d’une implacable dictature politique, transformant les Bretons non en hommes libres, mais en SUJETS d’une république qui, de l’avis de tous ne connaît de la démocratie que le nom.

BIBLIOGRAPHIE SOMMAIRE.

Nguyen Quoc Dinh, Daillier, Pellet, Droit international public, Paris 1994, LGDJ, pages ..

Renouvin et Duroselle, Introduction à l’histoire des relations internationales, Paris, Armand Colin, pages

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LA BRETAGNE AUX 14 ème et 15 ème SIECLES : UN ETAT CENTRALISE ET SOUVERAIN.

L’histoire officielle, dans une vision simpliste et incompétente, dont il reste encore des traces, a enseigné que, le roi de France étant le ” Suzerain ” du duc de Bretagne, celui-ci était son sujet, son subordonné. La Bretagne, dès lors, selon cette affirmation tout à fait fausse, est – peu ou prou -, une partie du royaume de France. La guerre de 1488, en conséquence, est une ” remise en ordre ” par le roi de France des troubles qui agitent le Duché, dans lequel se sont réfugiés de très hauts seigneurs français, en conflit violent avec la soeur du jeune roi Charles VIII, Anne de Beaujeu, qui dirige le royaume au nom de son frère d’une main de fer, ces hauts seigneurs étant censés menacer la France. Parmi les réfugiés auxquels le Duc accorde sa protection : Louis d’Orléans, proche parent de la famille ducale, cousin du roi et héritier du trône de France (il deviendra roi, sous le nom de Louis XII, dix ans plus tard, et épousera Anne de Bretagne en janvier 1499) (Excellent exposé dans la Borderie …..; pour une étude détaillée, voir : Pélicier …).

Le Duché, on le sait, n’est absolument pas issu du ” démembrement ” de la France. Depuis le 6 ème siècle, après la disparition de l’Empire romain, la Bretagne continentale (l’ancienne Armorique) est un pays distinct de celui envahi par les Francs, même si, divisé en plusieurs principautés, il ne constitue un pays uni que sous les rois Nominoé, Erispoé, Salomon. Un Duc unique, après une longue phase intermédiaire, ne sera reconnu à nouveau que beaucoup plus tard, jusqu’à la mort de Claude, fille d’Anne de Bretagne, en 1524. A aucun moment de l’histoire de la Bretagne, les Ducs n’ont été redevables aux rois de France de quoi que ce soit, excepté les ” services ” que les deux souverains se sont rendus en qualité d’alliés, ces services étant réciproques, durant les périodes d’alliance effectives, qui ont été entrecoupées de phases de guerre et de contentieux violents. Aucune puissance étrangère – certainement pas la France – n’a conféré au Duc de Bretagne le droit de régner, d’exercer ses fonctions, d’être le Souverain des Bretons. Ceux-ci ont élaboré EUX-MÊMES leurs Institutions au fil des siècles. Toutes les ingérences françaises jusqu’aux invasions destructrices de 1488 et 1491, se sont soldées par des pertes et des fracas pour la France.

(Les historiens « classiques », non juristes, n’ont rien lu des écrits très savants élaborés dès le 11 ème siècle au moins, et ignorent que l’hommage du Duc de Bretagne au roi de France, n’est rien d’autre qu’un CONTRAT, un traité d’alliance entre deux seigneurs, qui s’engagent réciproquement et symétriquement à se conseiller (consilium), à s’aider mutuellement (auxilium), à ne pas se nuire, même si le roi de France est, au plan honorifique, plus prestigieux que le Duc de Bretagne (Rappel indispensable, une fois de plus : lire en entier, le crayon à la main, le petit traité de F.L. GANSHOF, Qu’est-ce que la féodalité, Paris 1982, Tallandier, collection pluriel, 297 pages; interdiction formelle, désormais d’écrire, comme le fait Minois, dans son ouvrage – pas très excellent – sur DUGUESCLIN :  » Depuis au moins quatre siècles … le duc de Bretagne prête hommage au roi, la Bretagne fait (donc) partie du royaume (!!!!) ).

Au moment des dernières guerres d’invasion, à la fin du 15 ème siècle, la Bretagne est un Etat centralisé, totalement souverain, au même titre que  la France, l’Angleterre, la Castille, le Portugal, le royaume de Naples, et maints autres Etats. Cet Etat est gouverné – sagement, on peut le dire, sans guère d’ excès de la part d’aucun de ses Ducs (exception : le français Pierre Mauclerc, Duc-consort, mari de la duchesse Alix),  par une très vieille dynastie, antérieure à celle des Capet, globalement aimée de son peuple, prestigieuse et respectée de toute l’Europe, surtout, exerçant DANS TOUS LES DOMAINES, sans en excepter AUCUN, avec le concours du Parlement général de Bretagne, les prérogatives de la puissance souveraine : le gouvernement, l’écriture du droit, la justice, la guerre et la paix, la diplomatie, les monnaies et la politique financière …..

BIBLIOGRAPHIE SOMMAIRE.

 PLANIOL Marcel, tome 3, pages 51 à 162, chapitres IV à IX. L’étude de Planiol, remarquable et complète – à ce point qu’elle rend inutile toute nouvelle thèse future sur ce sujet -, est absolument irréfutable. Le seul problème réel qui reste posé : les historiens universitaires doivent désormais se convertir aux disciplines juridiques, et aux sciences politiques, et ne plus parler des problèmes de droit qu’en se donnant les moyens de le faire. C’est très facile : accomplir tout le cursus universitaire jusqu’au doctorat (soit dix ans environ); puis pratiquer le droit pendant dix ans encore, surtout le droit public. Rappelons que Marcel PLANIOL est notre plus grand juriste, d’une envergure intellectuelle immense (voir sa biographie dans Internet). Il n’est lu par à peu près personne en Bretagne.

I – L’INVASION, LA CONQUÊTE, L’ANNEXION DE LA BRETAGNE SOUVERAINE PAR LA FRANCE PREDATRICE.

L’INVASION MILITAIRE DE LA BRETAGNE PAR LA FRANCE.

Louis XI ayant détruit les Etats bourguignons, en 1477, donne ordre à son fils, le Dauphin Charles, d’attendre que les choses soient plus « mûres » pour faire « tomber » la Bretagne, pays détesté, mais bardé de forteresses sur toutes ses frontières, et allié à toutes les puissances voisines. A cette époque, contrairement à ce que l’on pense, les grands principes du Droit international sont déjà en place. On n’envahit pas un pays souverain n’importe comment, certainement pas parce qu’on possède comme seul argument d’avoir une armée plus puissante. IL FAUT SE DONNER UNE RAISON PLAUSIBLE, au regard de la communauté internationale, pour déclencher la guerre, et mettre ses armées en action.

En 1487 et en 1488, le prétexte tant attendu se présente. Plusieurs grands seigneurs français, en délicatesse avec Anne Beaujeu, fille de Louis XI et soeur du jeune roi Charles VIII, qui gouverne la France d’une main de fer, se réfugient en Bretagne. Parmi eux: Louis d’Orléans, cousin du Roi et héritier de la couronne; Jean de Chalon, prince d’Orange; Odet d’Aydie, comte de Comminges; le comte de Dunois ……

Officiellement, il s’agit, pour la France, de s’emparer de ces seigneurs, et de les punir. François II, duc de Bretagne, est sommé de remettre les « malveillants » du royaume aux officiers du roi, ou de les chasser de ses Etats. Le caractère chevaleresque du Duc a été décrit par les chroniqueurs: il refuse. On n’espérait pas tant: Anne de Beaujeu et Charles VIII ont enfin trouvé une raison suffisante pour faire marcher les armées françaises contre la Bretagne. Par Traité, le roi S’ENGAGE A RETIRER SES TROUPES dès que le duc d’Orléans, le comte de Dunois, le prince d’Orange, le comte de Comminges et leurs gens auront quitté le pays.

Mais ce n’est pas de cela qu’il s’agit. Le prétexte est trop beau; il risque de ne pas se renouveler avant longtemps: on va donc faire marcher les troupes, tout détruire, et, si possible, tout conquérir. C’est une nouvelle félonie à l’égard de la Bretagne. Mais celle-ci va être fatale au Pays. Le processus étant enclenché, ne se terminera qu’en 1532, par une annexion fallacieusement déguisée en Traité.

La preuve péremptoire des intentions françaises résulte de la lettre du roi Charles VIII, en date du 11 mars , nommant Louis de la Trémoille Lieutenant Général de l’Armée du Roi en Bretagne. Cette lettre est terrible. Dans le processus actuel de réappropriation par les Bretons de leur véritable Histoire, elle est d’un poids considérable. Les faits sont aggravés par les considérations suivantes:

– La Bretagne est un pays pacifique; son seul désir est d’être en paix avec ses voisins.

– En accordant le droit d’asile à quelques seigneurs français, le Duc ne fait que son devoir. Ce droit d’asile est traditionnel, et d’ailleurs bilatéral . On en trouve les premières traces dans Grégoire de Tours (au 6 ème siècle !). La France, de son côté, agit de même, en accueillant sur son sol les seigneurs mécontents fuyant leur pays. Au cours des décennies qui ont précédé, elle a, notamment, accueilli nombre de Bretons, en particulier l’ennemi le plus virulent du Duc : son très proche parent et premier seigneur du Duché, le Vicomte Jean II de Rohan. Il s’agit donc bien d’un prétexte, non d’une raison légitime. En aucun cas, la présence de quelques seigneurs français en Bretagne ne peut porter préjudice à la couronne de France, puisqu’il n’ont ni armées ni moyens de combattre le roi.

–  La Bretagne, on ne le sait que trop, est en état de vulnérabilité; elle ne dispose pas d’une armée suffisamment puissante pour agresser la France, et n’a nulle intention de le faire. La disproportion des forces que les deux protagonistes peuvent opposer est considérable : la Bretagne ne commettrait pas la folie de déclencher un conflit armé, qu’elle n’a aucun moyen de remporter.Le Duc, selon les chroniqueurs, est « bon homme », et n’a aucune volonté de se lancer dans une aventure pareille.

– Le mensonge des Français est patent. Or, le droit de l’époque interdit les guerres sans objet légitime, destinées à nuire, à plus forte raison de s’emparer des Etats et des territoires d’autrui. Ces guerres sont considérées comme des « voleries » (= des vols, en français moderne).

– Le Duc de Bretagne est souffrant, depuis des années. Ses filles sont mineures. Le devoir impératif du roi de France est de protéger ses deux jeunes parentes. Au contraire, la France met à profit l’état de vulnérabilité de la Bretagne pour l’envahir.

En termes moraux, l’entreprise est ignoble, à tous égards. En termes juridiques, la guerre faite à la Bretagne, est une guerre INJUSTE : elle n’a aucun objet légitime; elle n’est pas destinée à corriger une injustice; elle n’a pas pour objectif de ramener la paix, mais de faire la guerre; elle poursuit le but, non dissimulé, de faire le mal, et de s’emparer du bien d’autrui.

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BIBLIOGRAPHIE SOMMAIRE. On est PARFAITEMENT informé sur les guerres d’invasion de Bretagne de 1487 à 1491. La documentation est pléthorique. Il ne subsiste sur la matière aucun angle mort. L’exposé de La Borderie est excellent, au moins jusqu’au mariage d’Anne de Bretagne (page 573) et quasi complet. La thèse de Pélicier – introuvable -, a beaucoup apporté, et parfaitement  » décortiqué  » les tenants et les aboutissants de cette guerre, qui est, sans aucun doute ni aucune réserve, une guerre d’agression et de conquête de la part de la France. Les lettres publiées par Louis de la Trémoille sont précieuses. Elles permettent de suivre en  » direct  » les péripéties de cette guerre, du côté français, le roi Charles VIII, à très faible distance du  » front « , dirigeant avec minutie toutes les opérations.

GABORY Emile. Anne de BRETAGNE, Paris, éditions Plon, 1941. L’un des meilleurs ouvrages sur Anne de Bretagne, remarquablement documenté. Vision très inexacte de la  » réunion  » de la Bretagne à la France : les Français sont des ennemis, des envahisseurs, des occupants. Ils sont détestés en Bretagne. L’annexion n’a en aucun cas été désirée, comme l’affirme l’auteur, mais forcée.

LA BORDERIE (Arthur LEMOINE de la), Histoire de Bretagne, tome 4, pages 521 à 573. Attention ! La fin de ce tome 5  contient d’importantes inexactitudes concernant le mariage d’Anne de Bretagne. Notamment, La BORDERIE n’a pas compris que le  » don  » réciproque que se font les époux de leurs droits sur le Duché de Bretagne est une énorme supercherie mise au point par la chancellerie française : LE ROI CHARLES VIII ne possède AUCUN DROIT SUR LA COURONNE DE BRETAGNE. Il ne peut rien céder sur ce point à Anne de Bretagne – puisqu’il ne possède rien -, pas plus qu’elle ne peut rien céder de la Bretagne à qui que ce soit, puisqu’elle est sur le trône en vertu des coutumes constitutionnelles du Duché, non en vertu d’un quelconque droit de propriété : la couronne ne peut être ni cédée, ni vendue, ni léguée.

MINOIS Georges, Anne de BRETAGNE. Paris, éditions Fayard 1999. L’ouvrage est bien documenté, mais l’auteur s’épanche dans une haine absurde à l’encontre de Anne de Bretagne, que rien ne justifie. Si cette femme avait été méprisable, le devoir de l’historien serait de le dire. Mais si le personnage a été admirable, comment justifier le caractère injurieux que l’auteur en a fait, sauf la honte de soi-même, et d’être breton ? L’ouvrage et l’oeuvre de cet historien en sont discrédités, en totalité. Car que croire de ce qu’écrit cet auteur, après ce portrait outrancier d’Anne de Bretagne, formellement contredit par ses actes, sa vie, sa personnalité que la caractérologie moderne permet aujourd’hui de considérer comme une femme tout à fait exceptionnelle ? Plus grave : comment M. MINOIS ignore-t-il que l’hommage est l’acte simple par lequel se concrétise un CONTRAT, à égalité entre les contractants, et L’EXERCICE DE TOUS LES POUVOIRS SOUVERAINS dans son pays par le Duc de Bretagne ???

MORICE (Dom Hyacinthe), Preuves, tome III, pages 2 à 748. Irremplaçable.

PELICIER Paul, Essai sur le gouvernement de la dame de Beaujeu (1483 – 1491), Chartres 1882, Genève 1970, éditions Slatkine reprints, 315 pages. Les documents inédits découverts par Pélicier, passionnants, permettent d’entrer dans les coulisses de la guerre d’invasion franco-bretonne, jusqu’à connaître les sentiments, les mobiles, les états d’âme des protagonistes. Cet ouvrage, introuvable depuis de longues années, est désormais accessible sur la toile (http://ia700401.us.archive.org/23/items/essaisurlegouve00unkngoog/essaisurlegouve00unkngoog.pdf).

TREMOILLE (Louis de), Correspondance de Charles VIII et de ses conseillers avec Louis II de la Trémoille pendant la guerre de Bretagne, Paris 1875, Genève 1978, éditions Mégariotis Reprints, 284 pages. Ces 236 lettres émanant du roi Charles VIII et de ses proches conseillers permettent de suivre sur le vif, presqu’au jour le jour, la guerre d’invasion de Bretagne. La valeur de ces témoignages est inestimable.

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LE FAUX TRAITE DE 1532.

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On sait aujourd’hui que la Bretagne n’a JAMAIS été juridiquement  » réunie  » à la France, encore moins par un  » traité  » librement consenti entre deux Etats agissant de leur pleine et souveraine volonté. Les députés Bretons, après une longue  » préparation  » de la part de la France, ennemi héréditaire détesté, dans laquelle ont été associés pressions, menaces, concussion, achat des consciences ont été convoqués à Vannes, en août 1532, sans bien savoir ce qui allait s’y passer. Le pays occupant, dirigeant tout et toute chose depuis la mort d’Anne de Bretagne, survenue en janvier 1514, le gouvernement français, dirigé par le corrompu cardinal DUPRAT, décide en août 1532, de frapper le grand coup.

Le roi François I er de France, monté sur le trône à la mort de son oncle le 1 er janvier 1515, mari de la Duchesse légitime, Claude, depuis le mois de mai 1514,  fille d’Anne de Bretagne et de Louis XII de France, se transporte en Bretagne, avec une smala immense, extrêmement impressionnante et intimidante (10000 à 12000 personnes, autant de chevaux, plusieurs milliers de soldats). L’affaire a été méditée et soigneusement préparée. Il ne s’agit, en aucun cas d’une expédition touristique, ni de prendre des bains de soleil sur les plages bretonnes. Les principaux complices bretons (Jean de Laval-Chateaubriand, nommé gouverneur militaire l’année précédente, à raison des services immenses qu’il rend au roi, le  » Président-traître » des Déserts ….) mis dans la confidence, au nombre de quelques uns, sont convoqués au Château de Chateaubriand. Puis, le roi français, QUI N’EST RIEN EN BRETAGNE, sauf le veuf de la Duchesse Claude, duchesse en titre jusqu’à sa mort en 1524, et surtout le père de l’héritier légitime du Duché souverain, le deuxième enfant que lui a donné Claude de Bretagne, se transporte dans la superbe résidence ducale de Suscinio, très proche de Vannes. Le prince Henry, fils de Claude, petit fils d’Anne de Bretagne, héritier légitime du trône de Bretagne, a été dépossédé de ses droits au profit du dauphin de France, François (ces faits sont connus, principalement, grâce à Chantal Reydellet, archiviste à Rennes).  Le roi français, son père, est présent sur les lieux, et se tient prêt à intervenir, si besoin est, CAR IL EST VENU POUR CELA. Tous les contemporains savent cela (y compris à Paris, cf le journal du Bourgeois de paris), sauf à se taire, s’ils veulent conserver leur tête sur leurs épaules : voilà le climat dans lequel se passe toute cette affaire, dans laquelle la prude Bretagne, bien loin d’aller à l’autel comme une vierge vers son fiancé (quelle honte que le remarquable Gabory, que le savant Pocquet et tant d’autres aient pu écrire cela, et apposer leur signature sous ces sottises), va se faire engrosser par la France (on a compris que nous pensons ici à un mot beaucoup plus explicite, mais passons ……). (Pour gagner du temps, lire le petit ouvrage de Dominique Lepage et de Michel Nassiet, intitulé  » L’union de la Bretagne à la France », livre honnête, très bien documenté, et, par bonheur enfin, un peu plus audacieux que les autres (Skol Vreizh, Morlaix, 2003; erreur importante, toutefois, page 163, sur le prétendu  » traité « ; Lepage est l’auteur d’une thèse assez remarquable sur cette période).

Le 4 août, date de sinistre mémoire, les députés bretons, apeurés, sont réunis. AUCUNE NEGOCIATION entre les Bretons et les Français n’a lieu. Aucun texte commun n’est discuté, rédigé, paraphé, raturé, corrigé, parachevé par les représentants des parties, comme cela EST OBLIGATOIRE DANS LA CONCLUSION DES TRAITES. La Bretagne, d’ailleurs, a été privée de tout ambassadeur régulièrement accrédité pour cela, ELLE N’A AUCUN MINISTRE PLENIPOTENTIAIRE. François I er n’est pas venu consulter les Bretons – certainement pas ! -, mais pour faire main basse sur la Bretagne, et la mettre dans son escarcelle.

C’est UNE PROCLAMATION UNILATERALE, rédigée par le gouvernement français (la Chancellerie), QUI EST LUE A LA TRIBUNE par un prélat complice (ce texte, qui ne traduit en aucun cas le fruit d’une libre discussion entre la Bretagne et la France, est publié par Morice, voir Preuves, pages 997 et 998).

Une deuxième proclamation UNILATERALE  intervient peu après, sous la forme d’un EDIT ROYAL – daté du mois d’ août 1532 -, c’est à dire UNE LOI FRANCAISE, édictée par un Etat étranger, sans aucun effet juridique possible en Bretagne, PAYS TOTALEMENT SOUVERAIN. C’est une authentique imposture, que certains  » gogos  » continuent encore à désigner, en 2012, sous le nom de  » Traité de Réunion de la Bretagne à la France  » (Cassard, par exemple, dans un ouvrage récent; regrettable : cet historien fait partie des gens sérieux, et des chercheurs très estimables).

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BIBLIOGRAPHIE SOMMAIRE.

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LEPAGE Dominique, Finances et politiques en Bretagne au début des temps modernes (1491 – 1547). Ouvrage très important, qui  » décortique  » les manoeuvres utilisées par la France pour digérer, phagocyter la Bretagne, de la mort d’Anne de Bretagne au prétendu traité de réunion, et au delà. Deux inexactitudes sous la plume du préfacier, Jean KERHERVE : la phagocytose de la Bretagne n’est pas une  » intégration « , mais un processus agressif pensé et pourpensé de digestion du pays; les ducs de Bretagne ne sont pas  » quasi-souverains « , mais entièrement souverains, au même titre que leurs compères les rois de France. Enfin (préface, in fine), quiconque s’est donné la peine de lire l’histoire des autres pays, savent que l’exemple de la Bretagne non seulement n’est pas  » unique « , mais est banal dans l’histoire du monde, la digestion des pays les uns par les autres obéissant aux mêmes lois générales que celles appliquées par la monarchie française pour annexer la Bretagne. De ce point de vue, l’histoire de Bretagne n’apporte rien à personne, sauf aux Bretons. En revanche, la similitude des processus dans l’histoire des autres pays nous permet de comprendremagnifiquement la nôtre.

MELENNEC Louis, Conférence donnée à Vannes en mars 2006 (cette conférence, entièrement filmée, est diffusée par l’Agence Bretagne Presse (ABP). Elle contient la démonstration complète de la nullité du prétendu traité de 1532, ou, plus exactement, de son INEXISTENCE JURIDIQUE, aucune des conditions requises pour qu’un traité soit juridiquement valide n’ayant été respectée, l’acte publié en août 1532 par la monarchie française étant un ACTE UNILATERAL, non discuté, non consenti, non paraphé par les Bretons.

MORICE (Dom Hyacinthe), Preuves,  tome III, pages …      Irremplaçable.

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II – LA DESTRUCTION DES INSTITUTIONS ETATIQUES DE GOUVERNEMENT .

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Nous allons voir, les évènements et la réalité des choses étant plus que probants, que c’est un phénomène colonial d’une évidence criante qui s’est déroulé en Bretagne de 1532 (ou de 1514, si l’on préfère, la Duchesse Souveraine Anne étant décédée le 9 janvier de cette même année), à 1789. Rien n’y manque, y compris la résistance opiniâtre, jamais en défaut, des populations indigènes. La matière est si abondante, qu’il est impérativement nécessaire de l’exposer d’une manière schématique, si l’on ne souhaite pas s’y perdre. A partir de 1789, la Bretagne n’est même plus une colonie : elle est phagocytée, digérée, réduite à néant par le pays prédateur.

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1 – LA DESTRUCTION DE LA DYNASTIE BRETONNE ET L’ELIMINATION METHODIQUE DES PRETENDANTS POSSIBLES AU TRÔNE DE BRETAGNE.

Les faits que nous rapportons ici ne sont pas d’une découverte récente; il s’agit de faits passés sous silence par ceux qui ont écrit sur cette époque : les manoeuvres accomplies sciemment par les Français, pour déposséder du trône breton l’héritier légitime de la couronne de Bretagne, et de le remplacer par un imposteur (références : Dom Morice, …; notes manuscrites de L. Mélennec; Chantal Reydellet-Guttinger, ex conservateur des archives départementales d’Ile et Villaine …; D. Le Page, thèse; D. Le Page et M. Nassiet, pages  161 et suivantes ..).

– LE RETABLISSEMENT DES INSTITUTIONS BRETONNES PAR ANNE DE BRETAGNE. La Duchesse avait réussi, quelques mois seulement après la mort de son deuxième mari, Charles VIII, lors de son mariage avec Louis XII, un véritable tour de force. Par le traité signé à Nantes le 7 janvier 1499, par les deux souverains (Morice, Preuves III, page …), il fut décidé que si du mariage royal naissaient deux enfants, l’un (si l’un de ces enfants était un fils), monterait sur le trône de France; le second – fille ou garçon -, deviendrait Duc de Bretagne, ce pays ayant retrouvé, par l’effet de ce traité, toutes ses institutions souveraines, et sa totale indépendance (” Afin que le nom de la Principauté de Bretagne demeure, et ne soit pas aboli dans l’avenir … il est décidé que le second enfant mâle – ou fille à défaut de mâle -, naissant de ce mariage, SERA ET DEMEURERA PRINCE (= Duc) de Bretagne “. (Nous traduisons ce texte en français moderne, pour lever toute ambiguité sur sa signification très claire). La clause vaut pour les générations futures, dans l’hypothèse ou Louis XII et Anne n’auraient qu’un seul enfant : Anne a donc mis en place un dispositif juridique en apparence sûr, qui garantit ad vitam aeternam la souveraineté du Duché. Ce travail est admirable; à lui seul, il suffirait à justifier la vénération dont la Duchesse est l’objet en Bretagne.

– L’ELIMINATION DU TRÔNE DE BRETAGNE DU DEUXIEME FILS DE CLAUDE, héritier légitime (1524). Contrairement à ce qu’on peut lire encore en 2010, dans tous les livres d’histoire écrits par des Bretons, la Duchesse Claude, dans son testament, NE LEGUE ABSOLUMENT PAS LE DUCHE à son fils ainé, le dauphin François (Mélennec, mémoire de DEA, page … ; ou, dans ABP : L’élimination de Claude du Duché de Bretagne …). Pour une raison majeure : le Duché de Bretagne – pas plus qu’aucun autre Etat souverain – n’est la propriété privée du Duc : celui-ci occupe une FONCTION au nom et pour le salut de ses sujets : il ne peut ni l’aliéner, ni le vendre, ni le céder, ni, à plus forte raison, le léguer par testament : on devient Duc parce que les lois fondamentales du Duché – la Constitution, faite de coutumes dégagées par les siècles – appellent au trône le seul héritier légitime, en aucun cas une personne désignée par le Duc défunt. Aussi le testament de Claude – j’ai eu entre les mains, je le souligne, l’exemplaire conservé à la bibliothèque Mazarine -, s’il désigne en effet son fils ainé François comme le légataire universel de ses biens personnels, CEUX QU’ELLE POSSEDE EN PROPRE, en aucun cas ceux qui ne lui appartiennent pas, ne fait aucune mention du Duché, puisque celui-ci a, par la mort de Claude, un héritier désigné : son deuxième fils, Henri, duc d’Orléans, en application du traité brito-français du 7 janvier 1499 : AUCUN DOUTE A CE SUJET (Mélennec, mémoire de DEA, page ….).

Pourquoi les historiens bretons se sont-ils ” trompés ” à ce point sur les dispositions capitales de ce testament ? Pourquoi ne l’ont-ils pas lu ? Pourquoi ont-ils pu ignorer que la Duchesse ne pouvait ” léguer ” à qui que ce soit une couronne, encore moins un pays, qui ne lui appartenaient pas ??

François I er et son chancelier, le sinistre cardinal DUPRAT, tentent ce qu’on appellerait aujourd’hui un ” coup de poker ” : faire croire que Claude a instauré par son testament son fils aîné, François, le dauphin de France comme héritier du trône breton, et que, celui-ci devant succéder à son père François Ier à sa mort, il réunira sur sa tête à la fois la couronne de Bretagne et la couronne de France. Dire que les Bretons sont furieux d’apprendre que le roi étranger François Ier veut placer sur le trône de Bretagne un prince illégitime – un IMPOSTEUR -, est peu dire : ILS NE VEULENT, NI DE PRES, NI DE LOIN, UN QUELCONQUE ROI DE FRANCE sur le trône breton. Ceci est UNE CERTITUDE ABSOLUE. Lors de la réunion des Etats de Bretagne, le souverain étranger François I er est ” mouché “, de la belle manière, dans des termes plus que fermes. Colère efficace : il admet cette giffle, mais revient à l’assaut aussitôt. Que se passe-t-il dans les mois qui suivent la mort de la Duchesse Claude ? ….. On ne connaît pas le détail de l’opération. Quoiqu’il en soit, avant que l’année 1524 soit écoulée, le fils ainé de François Ier et de Claude, le dauphin François, est bel et bien « substitué  » à son frère Henry … Il est plus que probable que François Ier, par des manoeuvres dont il est familier, a acheté les membres influents des Etats de Bretagne, a forcé la main et menacé d’autres ..

– L’ELIMINATION DES AUTRES PRETENDANTS AU TRÔNE DE BRETAGNE. On lit encore que deux mariages brito-français (Anne puis sa fille Claude), et un chiffon de papier connu sous le nom de  » Traité d’Union « , ont suffi pour que la Bretagne tombe dans l’escarcelle des Capet. Ce n’est pas ainsi que les choses se sont passées.

Dès l’invasion de la Bretagne, en 1487, avec obstination, le roi de France ne possédant aucun droit sur la couronne de Bretagne, les successeurs éventuels au trône, sont strictement éliminés de leurs prétentions. On est parfaitement éclairé par les archives sur ces manoeuvres.

RENEE DE BRETAGNE (dite Renée de France) aurait pu, en sa qualité de deuxième enfant de Anne de Bretagne et de Louis XII, être la première de ces prétendantes. Ses droits au trône étaient réels. On prête à Anne de Bretagne, dans l’année qui a précédé son décès, voeu renouvelé sur son lit de mort – sans en avoir le preuve formelle – d’avoir voulu en faire la Duchesse de Bretagne, aux lieu et place de sa soeur Claude; ce qui était constitutionnellement possible, à condition que les Etats de Bretagne en soient d’ accord (Anne Puaux, Renée de France, Paris, Hermann, page 5). Louis XII avait lui même envisagé cette solution, peu avant sa mort, un an plus tard (de Maulde, 353, 354). Renée, élevée à la cour de son beau-frère François Ier, vit de longues années dans l’ignorance de ses droits. Son beau frère la dépouille de la totalité de ses biens, qui sont considérables. Puis, par des combinaisons assez répugnantes, il l’utilise comme instrument diplomatique pour parvenir à ses fins. Il la fiance, successivement au futur Charles Quint, puis à Joachim, fils de Margrave de Brandebourg. In fine, il la marie, tardivement, alors qu’elle a atteint l’âge de 28 ans, à un principicule italien, le Duc Hercule de Ferrare. Ce mariage si mal assorti est jugé scandaleux par toute l’Europe. La dot est ridicule, indigne de la fille du roi et de la reine les plus puissants de la chrétienté; elle ne sera d’ailleurs jamais payée. il est clair que François Ier s’est débarrassé de Renée, en la mettant dans l’impossibilité, par son éloignement, et par le caractère insignifiant du mari qu’il lui a choisi, de jamais entrer en possession de son héritage. La dépossession de Renée de ses biens et de ses droits est une certitude, non une hypothèse d’historien. Alain MORGAT, dans sa thèse, au moyen d’une documentation considérable, a étudié cet épisode honteux de la monarchie française, et cette nouvelle malversation aux dépens de la Bretagne (ce que confirment nos propres recherches, non publiées).

Jean de BROSSE – BRETAGNE. On se souvient qu’à la mort du duc régnant Jean III, en 1341, la Duchesse héritière est, pour tous, sa nièce Jeanne de PENTHIEVRE, mariée à Charles de BLOIS, neveu du roi de France Philippe VI depuis 1337. Un prétendant inattendu apparaît alors, à la surprise générale : Jean de Montfort, demi-frère du duc décédé. Son fils – Jean de Montfort, futur Jean IV de Bretagne -, revendique les droits de son père; il en résulte une guerre meurtrière, dite  » guerre de succession  » (Entre autres : Cassard Jean-Christophe, La guerre de succession de Bretagne, Spezet, Coop-Breizh, 2006 : ouvrage d’érudition, trop long, que personne n’a pu lire à cause de cela). Celle-ci se termine par les traités de Guérande : Jeanne de Penthièvre est éliminée, Jean de Montfort devient duc sous le nom de Jean IV. La lignée se poursuit : Anne de Bretagne est sa descendante.

Les héritiers de la duchesse Jeanne de Penthièvre et de Charles de Blois n’ont jamais accepté leur défaite, ni leur élimination du trône de Bretagne. C’est un long roman, dont les péripéties, surprenantes, n’ont pas leur place ici. Tous les héritiers de Jeanne de Penthièvre font non seulement valoir leurs droits sur les terres dont la possession leur a été ôtée en Bretagne (en particulier le prestigieux comté de Penthièvre), mais ils affirment qu’ils sont les vrais ducs de Bretagne, et que les Montfort (y compris Anne de Bretagne) sont des imposteurs.

Après de longues péripéties, les rois de France (Charles VIII, Louis XII) ayant failli à leur promesse de procéder à la restitution des biens qui leur ont appartenu en Bretagne, François Ier se décide enfin à rendre à Jean de Brosse-Bretagne le comté de Penthièvre, par un édit dit  » de Crémieux « , daté du … Cette restitution a un but politique : Jean de Brosse-Bretagne doit s’engager à renoncer à tout  » droit au duché de Bretagne « . Cette affaire a été particulièrement laborieuse. Pour autant, elle ne met pas un terme au conflit, car ce renoncement de Jean de Brosse n’est pas sincère : ses héritiers, considérant – à juste titre – qu’une promesse prise sous l’effet de la contrainte n’engage juridiquement à rien, jugent qu’ils sont toujours habilités à revendiquer le trône de Bretagne. (Comme personne ne connaît ce point, indiquons que l’immense juriste Planiol, aux termes d’une étude rigoureuse, que lui seul avait compétence pour mener à bien, a toujours considéré que les Montfort étaient, lors de la morts de Jean III, en effet, des imposteurs, et que Jeanne de Penthièvre était l’héritière légitime du duc, ce qui implique que la guerre de succession a été une guerre injuste, et que Jeanne et ses héritiers ont été évincés du trône breton en violation du droit. On comprend mieux l’acharnement inoui de ceux-ci à poursuivre la lutte sur la plan juridique pendant une période si incroyablement longue). (L’histoire donnera rapidement raison aux Montfort, car les Bretons et les Etats les accepteront comme légitimes, ce qui règle le problème, de ce point de vue).

LA BORDERIE, Arthur ..

LE PAGE Dominique, pages 127 et suivantes;

PLANIOL Marcel, tome 3, pages , pages 20 et suivantes, Légitimité de Charles de Blois, et de Jeanne de Penthièvre …

– Marie de LUXEMBOURG, duchesse de Penthièvre et duchesse de MERCOEUR (1562 – 1623). Un nouveau rebondissement se produit durant la guerre de la Ligue ( …). La saga des descendants de la duchesse Jeanne de Penthièvre ne s’interrompt pas avec la restitution du comté de Penthièvre à Jean de Brosse-Bretagne. Evincés du trône de Bretagne, jadis, par les Montfort, ils vont tenter, une fois de plus, de recouvrer leurs droits à la faveur de la guerre de la Ligue, à la fin du 16ème siècle, soit …. deux siècles après le deuxième traité de Guérande !

Marie dite de Luxembourg – qu’il est plus légitime d’appeler de Penthièvre, pour marquer son appartenance à la « tige royalle de Bretagne », aurait pu ne rien revendiquer, en raison de l’engagement pris par son oncle Jean de Brosse -Bretagne de renoncer à tout droit à la couronne de Bretagne, et en rester là. IL n’en est rien. Elle nait à Lamballe – ville éminemment bretonne -, en 1562. Elle est la fille de Sébastien de Luxembourg-Bretagne, gouverneur de Bretagne de 1566 à 1569. Elle épouse en 1575, à treize ans, Philippe Emmanuel de Lorraine, duc de Mercoeur, beau frère du roi de France. Le comté de Penthièvre a été érigé en duché-pairie en 1569. Elle est baptisée en 1562, dans la cathédrale Saint Pierre de Nantes, dans un pompe quasi royale. Tout ce que compte le pays d’important est là : c’est une enfant du pays, descendante de surcroit de Jeanne de Penthièvre, duchesse de Bretagne de … à … Elle n’a donc rien à voir, de ce point de vue – malgré les alliances contractées par sa famille -, avec les souverains français détestés : on peut la considérer comme bonne bretonne, là ou le roi de France et le roi d’Espagne (voir ci-après) sont résolument des étrangers. Elle est belle (on l’appelle  » la belle Nantaise « ), intelligente, ambitieuse, habile, cultivée, raffinée. Elle sait se faire aimer, et est très  » populaire « . Elle crée autour d’elle une cour raffinée. Sincèrement pieuse, elle multiplie les oeuvres de bienfaisance, prend des mesures peut-être sincères, peut-être habilement démagogiques. Elle est habile, et mène ses affaires avec une grande intelligence.

Il est absolument HORS DE DOUTE qu’elle a ambitionné de rétablir la monarchie bretonne à son profit, même si, en politique avisée, elle a joué sa partie avec une très grande habileté et une grande prudence …Deux indices qui ne trompent pas :

. Même si son mari et elle-même sont discrets sur leurs véritables ambitions – par stratégie et sans doute à cause de l’irrésolution du caractère de son mari -, ces ambitions sont connues et attestées d’un grand nombre de hautes personnalités (La Borderie, tome 5, pages …)

. Son fils Louis étant né en … elle lui fait donner le titre de  » Prince et Duc de Bretagne « , ce qui est une signature IRREFUTABLE (Planiol, tome 5, page ……; Alain Croix, L’âge d’or, page 58). Cet enfant étant mort à un an, elle réitère pour son fils François, lors de son baptême, en 1592. On ne donne pas ostensiblement de tels titres à ses enfants sans une intention claire et arrêtée, exempte de toute ambiguité.

L’université s’obstine, encore aujourd’hui, à soutenir que la Bretagne a accepté sa  » réunion  » à la France. C’EST FAUX. La noblesse, facteur que l’on a négligé dans tous les ouvrages, est farouchement anti-française à cette époque, même si elle fait mine, en soutirant titres, honneurs, pensions de l’occupant; il n’y a aucun doute à cet égard (ELLE L’EST TOUJOURS, EN 2012 !!!!). Mais, durant ce conflit meurtrier, tout le monde est prudent : les guerres brito-françaises sont dans toutes les mémoires, on ne sait qui sortira vainqueur des affrontements, désastreux comme toutes les guerres (Hervé Le Goff, page 321), et l’on juge qu’il est opportun de ne rien décider avant que la situation ne s’éclaire. Les déclarations de  » loyalisme  » à l’égard de la monarchie, à Rennes comme à Nantes,  sont de pure façade, purement politiques et attentistes. Telle est notre opinion, en tous cas, fondée sur la parfaite connaissance  du sentiment d’appartenance des Bretons pour leur pays, ceci depuis leur arrivée en Bretagne, et de leur haine des Français, collabos INCLUS.

La partie est très serrée. Il faut jouer d’habilité, de prudence, et ….. ménager une porte de sortie, au cas ou l’on perdrait le combat. En face de la duchesse de Mercoeur et de son mari, il y a au moins deux autres autres « prétendants », infiniment plus puissants qu’eux : Henri de Navarre – le futur Henri IV -, le roi Philippe II d’Espagne, pour sa fille (voir ci-après).

Le sort des armes décide de la triste fin de cette aventure. Contrainte par la nécessité – mais non de gaité de coeur -, elle négocie son ralliement à Henri IV en 1598, et obtient une énorme compensation financière. (Ce qui, aujourd’hui encore, la fait juger par certains historiens comme une hypocrite, ce qui n’est pas démontré : à cette époque, et dans de telles circonstances, nécessité fait loi, négocier à son avantage n’est pas synonyme de trahison). La Bretagne reste donc sous le joug de la couronne de France, jusqu’en 1789, ou elle connaîtra un destin bien pire.

BIBLIOGRAPHIE SOMMAIRE.

LE GOFF Hervé, La ligue en Bretagne, Rennes, PUR, 2010, 573 pages : érudit, mais touffus et quasi-ilisible, à force de détails.

LA BORDERIE Arthur

CROIX Alain, L’âge d’or de la Bretagne (1532 – 1675), Rennes, 1993. Pages 52 et suivantes. Cet auteur, qui a soutenu une thèse (excellente), n’étant pas breton, ignore tout de la force du sentiment d’appartenance des Bretons. Il faut être breton pour savoir ce que cela signifie pour eux. D’ou des articles et des prises de position très regrettables, notamment sur l’annexion de la Bretagne par la France, Anne de Bretagne, etc. Une écoute attentive des autres, une plus grande ouverture d’esprit, auraient permis d’éviter cela.

RICHARD Manuella, Plaidoyer pour la famille de Marie de Luxembourg …, in Actes du colloque  » Nantes et le pays nantais au moment de l’Edit de Nantes « , tenu à Nantes le 19 avril 1999, par la société archéologique de Nantes. Presque tous les articles de ce colloque sont éclairants.

– L’INFANTE ISABELLE D’ESPAGNE, fille de PHILIPPE II, roi d’Espagne. Avec le recul, on peut se demander, avec curiosité, pourquoi Philippe II, roi le plus puissant de la chrétienté, riche de nombreux royaumes, pays, en Europe, et d’un très vaste empire colonial, s’est intéressé à la Bretagne, et a voulu faire de sa fille une Duchesse de Bretagne.

Les raisons sont politiques. Pour s’en tenir au plan dynastique, Philippe II a épousé en troisième noces la princesse Elisabeth de France, fille du roi Henri II. Or, Henri II est le fils de la duchesse Claude de Bretagne. Sa fille, l’infante Isabelle Claire Eugénie, est donc la petite fille de Claude, et, partant, l’arrière petite fille d’Anne de Bretagne ! Elle est donc la descendante directe de la  » tige royalle de Bretagne « . Au moment de la guerre de la ligue, Henri III, frère de Henri II, n’ayant pas de descendant, la couronne de France doit revenir à Henri de Navarre (le futur Henri IV), protestant. Celui-ci est un Bourbon,  et n’est pas le descendant des Ducs de Bretagne. On sait parfaitement, en Espagne, par quels moyens la Bretagne a été envahie, et par quels moyens crapuleux elle a été annexée par François Ier. On est parfaitement au courant des contestations nombreuses que les parents et les descendants des ducs de Bretagne ont initié à l’encontre des rois de France, et des procès ou revendications de Jean II de Rohan, de René de Brosse-Bretagne, de Jean de Brosse-Bretagne, de Renée de Bretagne, de Marie de Luxembourg-Penthièvre … Pour les juristes et théologiens espagnols, LE PRETENDU TRAITE DE 1532 est juridiquement nul. Pour la cour espagnole, la Bretagne n’est en aucun cas un pays lointain et inconnu, mais un allié ancien et ami. Les Espagnols ont été FERMEMENT HOSTILES au mariage d’Anne de Bretagne avec Charles VIII (thèse de Pélicier, page  …); les Espagnols ont combattu à Saint-Aubin-du-Cormier contre la France; de surcroît, Maximilien d’Autriche, roi de Rome puis Empereur du Saint Empire, arrière grand père du roi Philippe II, a été marié à Anne de Bretagne, et a porté le titre de Duc de Bretagne jusqu’en 1494. C’est dire si l’on suit avec attention les affaires de Bretagne, et si on les connaît particulièrement bien. Pour l’Espagne,la Bretagne N’A JAMAIS FAIT PARTIE DU ROYAUME DE FRANCE; le prétendu traité de 1532 est nul. Les prétentions de l’infante Isabelle sont donc aussi logiques que celles des autres prétendants. En tout cas, les droits d’Isabelle sont sérieux, ceux de Henri IV, huguenot et Bourbon sont NULS.

Les armées espagnoles s’installent en plusieurs points stratégiques de Bretagne (Blavet, Crozon …). La guerre de la ligue se termine par la victoire de Henri IV. Les Espagnols quittent la Bretagne, pour ne plus y revenir.

Comme on le voit, l’éradication des prétendants au trône de Bretagne par les Français a été particulièrement laborieuse. Encore ne parlons nous pas ici du Vicomte de Rohan, ni de Jean de Chalon, fils de Catherine de Bretagne, cousin germain d’Anne de Bretagne, neveu du Duc François II, et héritier du trône breton jusqu’à la naissance de Claude de Bretagne, en 1499.

On a dit que la guerre de la Ligue n’a pas été, en Bretagne, une guerre séparatiste, les Bretons ayant seulement lutté pour la religion catholique. A notre avis, cela ne traduit qu’une partie de la vérité : à cette époque – comme aujourd’hui -, il existe en Bretagne un sentiment anti-français  extrêmement puissant; l’annexion de 1532 s’est produite deux générations seulement auparavant, ce qui est peu. (C’est à cette époque, il faut le rappeler, que d’Argentré révèle dans son Histoire de Bretagne que la prétendue  » réunion  » a été extorquée par des moyens qui font que le prétendu contrat est juridiquement nul). Ni Marie de Luxembourg, ni son mari le duc de Mercoeur, ni le roi Philippe II ne peuvent l’emporter en Bretagne, pour des raisons militaires, en face de la puissance de la royauté. Les Bretons se seraient volontiers débarrassés des Français, et auraient porté sur le trône leur propre souverain, s’ils l’avaient pu. Marie de Luxembourg aurait parfaitement fait l’affaire. Mais, instruits par les guerres et des malheurs passés, réalistes, ils ont adopté une position attentiste, et c’est sans joie qu’ils ont du accepter comme roi Henri IV, que rien ne rattachait à la dynastie princière de Bretagne, et qui, ni de près ni de loin, ne pouvait prétendre à rien en Bretagne, n’eut été la force de ses armées (les documents nous apprennent d’ailleurs qu’au début des évènements, il était prêt à renoncer à la Bretagne : Hervé Le Goff, page 85).

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Ainsi donc, il a fallu à la monarchie française PLUS D’UN SIECLE pour écarter les prétendants au trône de Bretagne, et non pas seulement deux mariages, qui n’ont rien réglé, pas davantage que le chiffon dénommé  » Traité d’Union  » … Le problème est bien loin d’être réglé.  Personne n’a jamais considéré que le Duché de Bretagne ait fait partie du royaume de France. De plus, on sait aujourd’hui qu’il n’y a pas eu de traité d’Union en 1532. La brutalité des  » révolutionnaires  » de 1789 a, si l’on peut dire, aggravé la situation : rien n’autorisait les furieux de Paris à supprimer les Institutions bretonnes, à y placer des gauleiters, et à la gouverner en  » direct « . La France n’est toujours pas chez elle en Bretagne; en droit international, elle est puissance occupante, RIEN DE PLUS. Pour la curiosité des lecteurs, il existe encore, en 2012, des prétendants au titre de Duc de Bretagne, qui apparaîtront peut être au jour lorsque la Bretagne sera redevenue souveraine.

Planiol, p. 5 et sv.;     12 et sv.

2 – LA DESTRUCTION DES FONCTIONS DE PREMIER MINISTRE – CHANCELIER. Pour bien comprendre la monstruosité que constitue ce nouveau tour de passe-passe, dont la France est familère, il faut se reporter à la défaite sanglante de la France par l’Allemagne, en 1940. L’Allemagne nazie aurait – sans doute – pu supprimer le gouvernement français et son chef : elle ne l’a pas osé, elle a laissé en place le maréchal Pétain, jusqu’à la fin de la guerre.

Ce que l’Allemagne nazie n’a pas osé faire, la FRANCE OSE LE FAIRE pour la Bretagne : dès le ….. les fonctions de premier ministre de Bretagne sont ABOLIES, c’est le chancelier français, Duprat, qui cumule les fonctions de chef des gouvernements français et breton (Morice …). La comparaison des deux situations comparables, lorsqu’on marque un arrêt pour en bien comprendre la portée, suscite une réaction d’HORREUR.

La Bretagne avait depuis des siècles possédé, comme las autres Etats, un gouvernement, dénommé le CONSEIL DUCAL. Le conseil était dirigé – comme dans les gouvernements actuels -, par un conseiller principal, qui faisait fonction, aux côtés du Duc, de  » Premier ministre « . …

BIBLIOGRAPHIE SOMMAIRE.

Bonvallet, p. 81

MELENNEC Louis, Mémoire de DEA …

Morice,

Planiol, t.5, p. 43, 44

3 – LA DESTRUCTION DU GOUVERNEMENT BRETON (1552).

Non seulement il était concevable que les deux pays coexistassent géographiquement avec un roi unique et deux gouvernements différents (les pays de l’Europe actuelle ont mis sur pied des institutions communes, mais sont gouvernées selon les modalités appartenant à chacun d’entre eux, ainsi en Allemagne), mais encore, l’Edit de 1532 promettant d’une manière solennelle que rien dans les Institutions bretonnes ne changerait après cet édit, il était INIMAGINABLE que la France raye purement et simplement de ces institutions un organe aussi capital que le gouvernement. Sans souverain, sans gouvernement, UN PAYS N’EXISTE PLUS.

La France, maîtresse de tout, s’y prend avec habileté, perfidie et rapidité. Dans un premier temps, le Conseil ducal est dépouillé de toutes ses attributions gouvernementales …. Dans un second temps, le Conseil est supprimé, en 1552 (Planiol, page 44, t. 5). Que peut faire la Bretagne, sans Chef, sans armée ? RIEN (M. Le Drian n’est pas encore né !).

Le gouvernement a donc subsisté, à l’état de coquille vide, pendant VINGT ANS seulement ! N’ayant plus aucun moyen armé de donner des coups aux Français, les Bretons, malgré leurs protestations violentes, doivent s’incliner. Cette infamie est CITEE dans les livres d’histoire, mais non pas commentée (à l’exception de Planiol, de Bonvallet, et de votre serviteur). C’est pourtant une étape capitale dans l’histoire de l’assujettissement colonial de la Bretagne.

De 1940 à 1944, les Allemands, eux, n’oseront pas supprimer le gouvernement français, pas plus qu’ils n’ont osé supprimer le chef de l’Etat français.

Bonvallet, p. 81; Planiol, t 5, p. 43 et 44; Morice, Pr. III, 1032, 1034, 1062-1064.

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III – LA PRISE DE CONTRÔLE DE L’EXERCICE DES POUVOIRS SOUVERAINS DE L’ETAT BRETON PAR LE PAYS OCCUPANT.

Dans l’Edit proclamé en août 1532, la France prend des engagements péremptoires : TOUT dans le Duché, fonctionnera comme du temps des ducs, DANS TOUS LES DOMAINES.

Nous avons vu ci-dessus que la France, en détruisant la dynastie, en supprimant les fonctions de Premier ministre-chancelier, en supprimant le gouvernement, rend impossible le fonctionnement de l’Etat  …  Très rapidement, le colonisateur s’empare de TOUS les pouvoirs étatiques, contrôlant d’une manière draconienne leur exercice, qui appartenait aux BRETONS SEULS, ET A EUX SEULEMENT, avant que la prédateur envahisse le Pays.

A – LE POUVOIR LEGISLATIF. LES ETATS DE BRETAGNE : la réduction drastique de leurs prérogatives.

Dans tous les pays du monde, de l’origine à nos jours, le schéma des ” institutions ” par lesquelles la communauté concernée se gouverne, comporte au moins deux ” étages “, irremplaçables : le Chef; son conseil, qui tient lieu de ce qu’on dénomme aujourd’hui le « gouvernement ». Souvent, une ” Assemblée ” plus ou moins vaste complète l’édifice.Le gouvernement est d’autant mieux conduit qu’il y a équilibre et collaboration vraie entre le souverain et le conseil, à plus forte raison entre le souverain, le conseil, l’assemblée.

La Bretagne a construit peu à peu ses institutions, comme les autres pays. Le Duc-roi est reconnu dès le 9 ème siècle. Il a toujours eu des conseillers, un conseiller principal – le Chancelier, dénommé premier ministre dans les Etats modernes -, une assemblée. Le Parlement apparaît dans les textes dès le 11 ème siècle.  Dès cette époque, les trois rouages principaux sont attestés (le Souverain; le Conseil ducal; le Parlement général).

Avant les invasions françaises, globalement, le système fonctionne bien : le Duc impulse, commande parfois, le conseil conseille et gouverne, le Parlement général contrôle, critique, et est associé à TOUTES les décisions importantes (avec des exceptions, bien entendu). L’action gouvernementale est coordonnée et dirigée, le plus souvent, par le Chancelier, qui est l’équivalent des premiers ministres actuels. Les pouvoirs sont équilibrés…….Nous avons répété maintes fois – comme tous les auteurs dignes de crédit (Planiol, Bonvallet, Lobineau, Morice, Dupuy …..) combien exemplaire a été le rôle du ” Parlement Général de Bretaigne ” sous la monarchie ducale. Réunis, tous les deux ans par le commandement du souverain et du gouvernement bretons. La présence des députés, fait remarquable, est obligatoire. Le Parlement vote les impôts, les lois, et est associé à toutes les décisions importantes prises par le Duché (la paix, la guerre, les Traités, les mariages princiers ..).

La France, en publiant un Edit en 1532 – Edit qualifié à tort de ” Traité d’Union ”  …, puissance occupante – rien d’autre, au plan juridique -, concède à la Bretagne dont elle s’est emparée, malgré tout, une sorte de ” statut”. Ce n’est certes pas un ” contrat ” – car il n’y a eu AUCUNE NEGOCIATION FRANCO – BRETONNE -, mais les Bretons vont se servir de cet édit, qui proclame et garantit leurs droits, prérogatives et « liberté » d’une manière solennelle comme d’un bouclier protecteur, avec, il faut le dire, une habileté exceptionnelle, à tout propos, à tout moment, chaque année, chaque mois, chaque jour, pendant 257 ans, jusqu’à l’écrasement de 1789 (Planiol, ….; A. Le MOY, Remontrances du Parlement de Bretagne, Champion, Paris, 1909; Bonvallet Yves, Des contraventions au ” traité ” d’union, Tepac, Paris, 1942). C’est merveille de voir l’acharnement incroyable, l’obstination inouïe dont ils font preuve, sans jamais se lasser, sauf lorsqu’on leur envoie les armées françaises pour en tuer quelques milliers, comme en 1675).

Ici encore, décennie après décennie, la France viole TOUS LES ENGAGEMENTS qu’elle a solennellement pris et proclamés dans le fameux édit de 1532, et met en place ses pions, tous français dans les grands postes, collabos notoires dans les fonctions subalternes, moyennant pour ceux-ci ce par quoi on asservit ceux qui ont vocation à l’être : des titres, des terres, des seigneuries, de l’argent, des pensions ……

B – LA JUSTICE.

Au fil des générations, des  » réformes  » imposées de l’étranger, par le roi de France, modifient et assujettissent peu à peu la Justice bretonne. Malgré cela, jusqu’en 1789, le Parlement  va constituer, dans une lutte sans fin, un obstacle déterminé et continu aux empiètements français, parallèlement à la résistance féroce des Etats de Bretagne, avec lesquels les magistrats sont souvent en conflit ouvert.

(En cours de rédaction).

1 – LA DECHEANCE SYMBOLIQUE DU PARLEMENT, privé de son titre officiel.

2 – L’INTRODUCTION DE FRANCAIS DANS LE CORPS DES MAGISTRATS DU PARLEMENT.

3 – L’HUMILIATION DU PARLEMENT PAR L’ATTRIBUTION DE PRIVILEGES AUX MAGISTRATS COLONIAUX FRANCAIS.

 4 – L’ASSUJETTISSEMENT PROGRESSIF DE LA JUSTICE BRETONNE A LA JUSTICE ET AU DROIT FRANCAIS : l’appel; la réforme de la coutume; les jugements rendus par les magistrats français.

5 – LA VIOLENCE EXERCEE CONTRE LE PARLEMENT PAR  LE PAYS OCCUPANT. Les arrestations de magistrats, la concussion, les exils du Parlement …..

(Cette étude sera complétée).

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C L’ADMINISTRATION – LA NOMINATION DE GOUVERNEURS ETRANGERS EN BRETAGNE.

Comme toutes les colonisateurs du monde et de l’histoire, la France installe en Bretagne des ” gouverneurs “. Il s’agit, en fait, de ce que l’on nommera beaucoup plus tard des ” Gauleiters ” ( le mot gauleiter signifie ” gouverneur “, des racines Leiter : chef, et Gau : pays).

Au début, tant que la Bretagne vit encore sur le souvenir très vif de son indépendance passée – de 1491 à 1498, durée du bref mariage d’Anne de Bretagne avec Charles VIII, roi de France – et qu’il s’agit de la faire tomber dans l’escarcelle des Capétiens-Valois, il s’agit de franco-bretons, collaborateurs notoires, acquis aux Français. Mais celà dure peu : à partir de la mort de la Duchesse Claude, en 1524, puis de l’annexion de 1532, les Bretons ne sont plus du tout nécessaires dans ces fonctions, car il s’agit, maintenant, de faire plier l’échine de ces êtres fiers et rebelles (on n’a pas encore osé imaginer la diabolique invention de ” Conseil régional “, qui plie sans qu’on lui demande rien) : TOUS CES GOUVERNEURS-GAULEITERS SONT FRANCAIS. Comme dans toutes les colonies françaises d’Afrique, d’Asie, d’Amérique, etc. : c’est la loi du genre, elle est universelle pour toutes les colonies du monde. Quelques-uns descendent – plutôt moins que plus – des anciens ducs de Bretagne. Pour autant, ce sont des français bon-teint, qui doivent tout à la couronne de France, et qui sont des négociateurs habiles pour arrondir leur considérable magot, n’ayant aucune velléité de déplaire à leurs maîtres les rois de France, ni de perdre les avantages et prébendes que leur valent leur cupidité et leur honteuse soumision

LE HAUT CLERGE, NOMME PAR LES FRANCAIS, LEVIER PUISSANT DE LA COLONISATION.LA PRISE DE POSSESSION DES NOMINATIONS DES EVÊQUES, DES ABBES, DES NOMINATIONS AUX BENEFICES.

Si le ” bas-clergé ” de Bretagne a toujours été – globalement -, résolument breton – ceci jusqu’au 20 ème siècle -, le ” haut-clergé ” a toujours été non pas pro-français, mais FRANCAIS, très rapidement après la mort d’Anne de Bretagne.

Les gouvernements ducaux avaient veillé, jalousement, à ne nommer ou à ne laisser nommer en Bretagne – sauf à de rares exceptions -, que des Bretons. L’Edit de 1532, dénommé fallacieusement ” Traité de réunion “, par lequel la France s’oblige à ne nommer en Bretagne en qualité d’évêques et d’abbés que des ” originaires “, est honteusement violé, jusqu’en 1789 : ne sont nommés évêques et abbés en Bretagne QUE DES FRANCAIS, à quelques exceptions près (thèse de Yves Bonvallet, page 212). Choisis par faveur dans l’entourage du roi français, de ses ministres, et des personnages influents de la Cour, ces évêques sont des agents puissants de la colonisation : ils sont maîtres des promotions et des fortunes du clergé local dans leurs diocèses, agents de renseignement; ils veillent à la ” conformité ” des prêches du dimanche aux ” masses populaires “, en faveur de leur Maître le roi des Français; ils font peser lourdement, par le magistère dont ils sont chargés, une pression intellectuelle ininterrompue sur leur entourage, à laquelle il est impossible de se soustraire; leurs manières déliées, raffinées, apprises dans les familles dont ils sont issus et des milieux gouvernementaux qu’ils fréquentent, renvoient sans cesse aux Bretons leur image négative de ploucs provinciaux, car c’est désormais le seul rôle qu’ils sont autorisés à jouer. Le ” maillage ” en faveur du pouvoir étranger, s’étend au bas clergé, par le canal de l’évêque : les recteurs de paroisses, dont le rôle augmente au 18 ème siècle, lit les principaux textes émanant du gouvernement de Versailles à la messe du dimanche, est chargé de faire des enquêtes (individuelles ou sur des sujets plus vastes), les transmets à sa hiérarchie, etc. il diffuse ” la bonne parole ” du roi de Versailles, fait prier pour lui chaque fois que nécessaire, et, écrit Quéniart, est un ” informateur “, une manière d’espion, en quelque sorte.( La Bretagne au 18 ème siècle, Rennes, Editions Ouest-France, 2004, page 213). Ce point est connu, mais à notre connaissance encore peu développé dans les publications historiques : magnifique sujet de thèse pour notre Université, lorsqu’elle sera redevenue bretonne !

 Planiol, p. 44 et sv.

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IV – L’EXPLOITATION DES RICHESSES BRETONNES AU BENEFICE DE L’ETAT COLONIAL.

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L’APPAUVRISSEMENT PROGRESSIF DE LA BRETAGNE.

Ce phénomène est encore imparfaitement connu, des Bretons, même si les thèses publiées sont énormes, et déja très suffisantes ( Bonvallet, Planiol, Rébillon, Moy, etc.). Les causes du dépérissement de la Bretagne, à partir du règne effectif de Louis XIV sont multiples.

La Bretagne, exploitée comme une ferme, perd le principal de sa liberté de commercer avec ses alliés traditionnels (toiles, sel, vin ..) … Elle s’appauvrit progressivement, et perd sous la puissance colonisatrice, tout son dynamisme …

Un auteur connu pour son travail de dénigrement de la Bretagne (Alain CROIX, avec qui j’eus, au début de mes réflexions sur ce grave problème, dont je ne comprenais pas encore la cause; cf sa responsabilité dans la catastrophique exposition au château ducal de Nantes, m’expliqua (au téléphone), qu’après une période brillante, la Bretagne a connu une déchéance dont elle est à la fois la cause et l’effet. Cet auteur m’expliqua que, alors que des puissances commerciales se manifestaient avec force en différents points de l’Europe(l’Angleterre, la Holande, le Portugal …), la Bretagne, devenue incapable de faire face à ce défi, N’A PAS SU PRENDRE LE TOURNANT, et triompher de ses concurrents.

En réalité, si l’on se place délibérément dans l’optique de l’histoire des pays, des nations, du mécanisme de fonctionnement des sociétés, la cause du dépérissement progressif de la Bretagne n’est que trop clair : il porte un nom : LA FRANCE, et ses actions maléfiques.

– La première cause est l’anéantissement de l’appareil d’Etat de la Bretagne. Une nation qui perd son souverain, son premier ministre, son gouvernement, N’EST PLUS RIEN. Un pays, c’est un cheval conduit par un cavalier : le cavalier figure le souverain et son gouvernement, le cheval, c’est le pays dans toutes ses composantes. Après la mort d’Anne de Bretagne, le pays n’est plus gouverné, et, dès lors, n’a plus de projet national.

– La seconde est le drainage des ressources fiscales bretonnes vers le gouvernement étranger de Versailles. Certes, du temps des Ducs, les prélèvements fiscaux au bénéfice de la cour étaient importants (un tiers environ des impôts). Mais cet argent ne quittait pas le pays. Le duc, dont le train était royal et fastueux, redistribuait cet argent à son entourage, ses officiers, ses serviteurs, aux corps de métiers qui travaillaient à son service. Une partie importante était redistribuée à ses vassaux, sous la forme de pensions et de rétributions de différentes sortes, qui en faisaient usage de la même manière. …

…………..

– LA VAMPIRISATION DES FINANCES BRETONNES. Des universitaires éminents ont poussé leurs recherches, dans ce domaine, fort loin. Il n’est pas question de reprendre ici ce qu’ils ont écrit, qui remplit d’épais volumes : on est donc, d’ores et déjà, très bien renseigné, même si de nouvelles thèses sont à écrire, lorsque les circonstances le permettront. Il s’agit seulement de fournir quelques chiffres, sauf à se perdre dans le marécage des vols et des détournements opérés aux dépens de la Bretagne, de 1514 (mort d’Anne de Bretagne) à 1789. Ceux qui voudront compléter leur information auront les moyens de le faire. …….

Certes, une partie de l’argent récolté par les impôts directs ou indirects reste en Bretagne. Notamment les fortes ” pensions ” versées aux ” grandes familles ” (prélevées sur les deniers bretons, bien entendu), comme nous l’avons dit, que l’on tient ainsi en état de ” docilité ” permanente …

Bonvallet, p. 99

– LA QUASI-RUINE DU COMMERCE INTERNATIONAL BRETON. Des obstacles quasi insurmontables, des restrictions de toutes natures sont mis en place pour empêcher la Bretagne de commercer avec les autres pays d’Europe. C’est un phénomène archi-connu de la colonisation : le pays conquis, n’ayant plus d’ambassadeurs, ni de vie internationale, devient la proie économique du colonisateur : les frontières, devenues celles de l’occupant, le colonisé étant privé de son gouvernement et de son Souverain, interdit de conclure le moindre traité international, militaire, commercial, passe sous la totale dépendance du pays qui s’est emparé de lui …….

– LA CREATION DE FONCTIONNAIRES INUTILES, dont les postes sont VENDUS par la monarchie française, pour se procurer des ressources. Ce chapître revêt une importance particulière, comme particulièrement démonstratif de l’exploitation éhontée de la Bretagne par la France.

La ” vénalité des charges ” a été l’une des grandes plaies du régime monarchique français. Elle n’existait pratiquement pas sous le régime ducal. Elle a été développée sur une grande échelle par François I er, mari de la Duchesse Claude fille d’Anne et de Louis XII, roi absolu, particulièrement dépensier, aussi peu préoccupé que possible des intérêts de ses sujets, et particulièrement incompétent, également, dans la gestion des affaires de l’Etat.  La vénalité des charges désigne le système qui consiste, pour l’autorité étatique (le roi ou son gouvernement), à créer une charge publique (de juge, de procureur, de percepteur d’impôts ou de droits divers, de contrôleur …), de la vendre à un particulier, moyennant le versement d’un certaine somme d’argent, au bénéfice des finances royales. Bien entendu, le fonctionnaire titulaire de sa charge se ” rembourse ” sur ceux qu’il juge, administre ou contrôle, avec les abus qu’on imagine.

S’il est exact que la création, en quantité, d’officiers ( = on dirait aujourdh’ui : de fonctionnaires) par le gouvernement français), dans le but de les VENDRE à leurs futurs titulaires, à charge pour eux de se rembourser sur la bête ( = le Breton de base), n’est pas le mécanisme qui a permis de soutirer le plus d’argent aux contribuables bretons, elle est, de loin, la plus scandaleuse, comme permettant de voir à nu, sans détours, de quelle manière la Bretagne a été victime de BANDITISME et d’ ESCROQUERIE.

La mécanique n’est même pas ingénieuse. Elle fonctionne de la manière que je vais exposer……

Les bureaux royaux, puis ceux de Versailles, sans cesse à court d’argent, en raisons des dépenses somptuaires de la cour, des guerres incessantes, ” peaufinent ” peu à peu la technique que voici : en violation voulue,  sue, et connue par eux des dispositions de l’Edit de 1532, ils créent un nombre élevé de charges de fonctionnaires en Bretagne, à seule fin d’extorquer du pays des fonds qu’il ne doit pas, car c’est aux Etats que revient de créer les charges utiles, en aucun cas au roi de France. La mécanique est infernale, car les charges créés NE REPONDENT A AUCUN BESOIN. Sont ainsi créées, notamment, les fonctions fantaisistes que voici (la lite est illimitée, nous ne faisons que citer quelques exemples) : …..

Dire que les Bretons sont furieux, est en dessous de la réalité : ils sont furibonds. En ce temps là, l’orgueil Bretons, déjà célèbre sous les Francs (cf. le poème en l’honneur de Louis le pieux),  est intact : on ne plie pas, on ne cède pas, on n’a pas encore appris à ramper.

Parmi d’autres répliques, voici ce que les Etats de Bretagne écrivent au roi de France (Planiol, tome 5, page 105, note 59) (Je traduis en français moderne, pour rien du suc de ce texte n’échappe au lecteur contemporain) :

” Nous nous sommes engagés, par un contrat du mois de février 1583 ……….

On est dans le domaine de l’extorsion de fonds, voulue, faite en connaissance de cause, aux dépens de la Bretagne.

Tout ceci n’est rien : Bonvallet a écrit une thèse épaisse sur les extorsions de toutes natures dont la Bretagne est victime, de 1532 à 1789. Planiol énonce – avec indignation ……

 – L’ACCAPAREMENT, PAR LA PUISSANCE COLONIALE, DES TALENTS ET DES FORCES HUMAINES A SON PROFIT. L’émigration forcée vers la France.

Les Bretons étaient, il est vrai,  attirés par la France, qui, de tous temps, avait drainé des immigrés de nationalités diverses. En aucun cas parce qu’ils aspiraient à devenir français : la France, à l’époque plus développée que les contrées voisines, offrait à nombre de Bretons des possibilités variées pour survivre. Mais pas davantage qu’aujourd’hui l’Angleterre, le Canada, la Suisse, les Etats Unis d’Amérique.

Une fois la Bretagne occupée, à partir de 1491, le phénomène prend une toute autre ampleur. La cour ducale, qui était un centre économique important, n’existe plus. Elle drainait à elle seule un tiers des prélèvements fiscaux du pays (Kerhervé, Le PAGE …), employant un grand nombre de personnes, distribuant des pensions, impulsant la vie artistique, culturelle, architecturale  du pays.

– Les nobles, l’armée bretonne ayant disparu, n’ont pas d’autres solutions que de s’employer dans les armées française, les soldats bretons sont utilisés sur les champs de bataille français, et dans les guerres de la France … Pour les nobles, dont la vocation naturelle est de servir dans les armées, la Bretagne n’offre plus aucune possibilité de carrière militaire ……… Ils apparaissent donc, dès 1515, un an seulement après la mort d’Anne, aux côtés du roi de France François Ier, dans les guerres d’Italie, en particulier le Maréchal de Bretagne …

La France, puissance agressive, expansionniste, est presque tout le temps en guerre, malgré les condamnations périodiques du haut clergé (Bossuet, Fénelon …)……

– Les marins bretons détournés de la Bretagne au profit de la France. La France est fort peu douée sur ce plan dans la conquête de l’Empire maritime. La vie maritime de la France se concentre en des points très limités. De 1680 à 1850 environ, le nombre de matelots oscille entre 20 000 à 50 000. Mais cet effectif est représenté à hauteur D’UN TIERS par des Bretons ! Au 15 ème siècle, les registres portuaires de Hollandes démontrent que, certains années, le trafic portuaire est assuré, à hauteur de 80 pour cent par la Bretagne et sa flotte. De 1650 à 1792, les effectifs de marins proviennent, pour UN TIERS, de Bretagne !!!!! ( Jean Meyer, in Histoire de la France coloniale, Collin, collection Pocket, 1991, tome 1, page 14). Cette situation s’est perpétrée, aux dépens de la Bretagne jusqu’en 2010 ! L’incompétence, l’impéritie, la sottise de l’Etat français dans la gestion de la marine bretonne est la cause de conflits violents, ET JUSTIFIES.

– Le sacrifice des soldats bretons au service du colonisateur.

Le fait est que la Bretagne, quant à elle, a ” tiré ” un TRES MAUVAIS numéro. Les Gallois, et surtout les Ecossais, ont été traités avec des égards infiniment plus élevés que ceux dont la France, état absolutiste puissant, mais humainement inférieur.  Si elle avait tiré UN SEUL AVANTAGE de la présence française, il serait indispensable de le dire. Ce n’est pas le cas. Il est plus impératif encore de l’écrire, et de le faire savoir.

 VI – LA COLONISATION DES CERVEAUX.  LE DECERVELAGE, OU NEVROSE D’ACCULTURATION. LA BRETAGNE SOUS ADMINISTRATION DU PAYS DES DROITS DE L’HOMME : UN VASTE CAMP DE REEDUCATION, ou l’on essaie de transformer des ploucs en hommes – version française.

L’étude des névroses collectives a été induite, en particulier, par les sociologues et les historiens qui se sont penchés sur les dégâts mentaux induits par l’acculturation forcée des populations Amérindiennes par les Espagnols. Cette pathologie concerne un grand nombre de nations, jadis libres.

 Sous la monarchie capétienne, jusqu’en 1789, les Bretons sont fiers de leurs origines et de leur histoire. La littérature en donne des exemples éclatants. Tout change à partir de la révolution dite  » des droits de l’homme « . Une phénoménale pression est progressivement exercée sur ce peuple, sans discontinuer, jusqu’en 1950-1960. C’est un véritable terrorisme d’Etat, une vaste entreprise disciplinaire, auxquels la nation bretonne toute entière est soumise durant cette période. La  » francisation  » de la Bretagne est à base d’une répression terrible, qui s’exerce sur les cerveaux.

Dans ce grand lessivage des cerveaux, l’école obligatoire de Jules FERRY, colonialiste bon teint, théoricien des races supérieures et des races inférieures, les secondes ayant vocation naturelle à être  » éduquées  » par les premières – dans leur intérêt, bien entendu, qui se confond avec celui de l’humanité entière, joue un rôle fondamental.

 Sous l’effet de la pression colossale qui est exercée par l’Etat colonial, l’administration mise en place par lui, l’école, les instituteurs, les professeurs, les journaux,les livres, les moyens de communication, les parents eux mêmes, tant par le non dit que par ce qui est suggéré ou explicitement exprimé, l’enfant se met à détester tout ce qui lui rappelle l’infériorité de sa condition : ce patois hideux que parlent ses parents et son entourage, ces costumes de ploucs et ces coiffes d’un autre âge, ces moeurs résolument vulgaires, les tournures bretonnisantes qui infectent le beau langage français, qu’on lui présente comme étant le modèle universel. Psychologiquement, il n’est RIEN, il le sait, il intériorise le modèle mauvais forgé de toutes pièces par le colonisateur. La névrose d’acculturation est à base de honte de soi.

 Le phénomène diffuse, et gagne tout l’entourage. Les grands parents, qui ne parlent ni ne comprennent le français – dans les campagnes en tous cas -, sont mis à l’écart, on ne leur parle pas : ce sont des ploucs, on se gausse de leur maladresse et de leur timidité, on ne voudrait certes pas leur ressembler. Un fossé culturel se crée entre les générations : les jeunes, élevés dans la civilisation qu’on croit belle du colonisateur; les vieux, qui paraissent pitoyables et arriérés. Celà peut aller très loin : on a vu,dans les lycées et collèges, des enfants avoir honte de rencontrer au parloir leur propre mère, à cause de son accent rocailleux, de sa coiffe en dentelles, de son habitus de femme plouque, et prétexter l’étude ou le travail pour ne pas montrer ce spectacle à ses camarades.

 Au niveau individuel, les dégâts sont considérables. Les Bretons de ces générations  sont à l’image de ce qu’on été les juifs pendant des millénaires, les colonisés, les esclaves :  timides, honteux d’eux mêmes, des êtres convaincus de leur infériorité native. Au niveau de la nation, c’est pire : celle-ci, jadis conquérante et glorieuse, est désormais honteuse d’elle même. Une première rupture s’était produite après les invasions de 1487 et 1491. La deuxième, créée par les malades mentaux de Paris, dans le sillage de la révolution dite  » des droits de l’homme  » est infiniment plus terrible. Convaincus de leur infériorité génétique, certains bretons vont jusqu’à collaborer – en toute bonne foi – avec l’occupant français, pour « désincruster » ce qui reste des moeurs dont on est convaincu qu’elles sont préhistoriques. La créativité s’étiole au niveau collectif, la nation ne produit plus rien : la « ploukisation » devient effective; les natifs, guère en situation de comprendre ni d’analyser ce qui leur arrive, comme les esclaves élevés dans une situation qu’on leur a appris à accepter, accompagnent ou précèdent le mouvement sans le critiquer.

Bibliographie sommaire.

BROUDIC Fanch, L’interdiction du breton en 1902, Spézet , éditions Coop Breizh, 1997. Ouvrage très important. La fureur anti-bretonne en France atteint des sommets vertigineux.

CARRER Philippe, Ethnopsychiatrie en Bretagne, Spézet, éditions Coop Breizh, 2007.

MANNONI Pierre, La psychopathologie collective, Paris, collection Que-sais-je, pages 13 et suivantes.

MELENNEC Louis, Le syndrome breton, Agence Bretagne Presse (ABP), 9 1 2009.

MEMMI Albert, Portrait d’un juif, Paris Gallimard, collection idées, 1962. Ouvrage majeur, à lire absolument.

MEMMI Albert, Portrait du colonisé,

VII – LES COLLABOS BRETONS. DU BON USAGE DES MOTS  » COLLABOS  » ET  » KAPOS « .

Hélas, nous sommes logés à la même enseigne que le reste de l’humanité sur ce point. Les collabos (et les Kapos) bretons, ont été, comme ailleurs, aussi nombreux qu’aussi vils et rampants.

Les collabos actuels sont connus. Il ne servirait à rien de citer leurs noms,sauf à compromettre l’action de salubrité publique et de vérité que nous réalisons ici.

Beaucoup de gens pensent que la collaboration est un genre spécifique, apparu sous la seconde guerre mondiale, ne concernant que les Français qui ont apporté, à des degrés divers, leur concours aux autorités allemandes d’occupation.

Il n’en est rien. De même que j’ai démontré ici que les Nations existent non seulement depuis la plus haute antiquité – et même depuis que les hommes vivent en groupe antagonistes, opposés inéluctablement par des conflits et des contentieux -, de même que j’ai rappelé, en accord avec tous les spécialistes de la discipline, que l’histoire des Droits de l’homme commence avec la vie en société (les premières traces écrites se retrouvent dans le Code d’Hammourabi; voir ce terme dans Internet) – ce qui a pour effet d’exclure la France des pays autorisés à se prévaloir du moindre rôle fondateur dans cette matière -, de même les phénomènes de ” collaboration ” – non encore, certes désignés par ce terme -, se confondent avec l’histoire de l’humanité. Ce phénomène est simple : lorsque le pays envahisseur et occupant, ne détruit pas en totalité les populations locales – ce qui est la règle -, il a évidemment besoin de ” complices ” issus de cette population pour la gouverner, la maîtriser, l’exploiter…

Ceux qui ont suivi nos publications ont assisté à un transfert – pensé et voulu – du contenu du terme ” collaborateur “, d’une catégorie de personnes à une autre catégorie, bien spécifique. Pendant plus de cinquante ans, au prix d’une manipulation éhontée, les Bretons ont été désignés, DANS LEUR ENSEMBLE, comme les successeurs des quelques centaines de malheureux qui se sont tournés vers l’Allemagne, durant la dernière guerre.

D’ou ces propos imbéciles, tenus récemment par deux débiles parisiens : ” Derrière tout breton, je vois l’ombre d’un nazi “, et, au moment de la révision de l’article 2 de la constitution (française), cet infortuné de l’esprit, admirateur de l’action civilisatrice de la Chine au Tibet, pays martyre : ” je ne voterai pas la réforme proposée : LE BRETON EST LA LANGUE DE LA COLLABORATION ” (!!!!).

Aujourd’hui, le terme “collaborateurs” est en voie de terminer sa mutation : maintenant que l’histoire du pays est connue, les collaborateurs sont ceux qui rampent devant ceux à qui ils doivent leurs carrières hors de Bretagne, les autres sont devenus ce qu’ils sont : des Bretons patriotes. Le mot nationalisme a retrouvé sa vraie signification : le nationaliste breton est celui qui a conscience d’appartenir à un peuple spécifique, qui connait l’antiquité de ce peuple, qui est fier de son identité et l’assume pleinement, sans cesser d’être ouvert aux autres nations, cultures et identités, celles-ci méritant autant de respect que celui qui est dû à la Bretagne, et étant source d’enrichissement de l’humanité, non de rejet ou de dégoût. (Font exception : les cultures, sectes, religions ou autres qui prônent la destruction des autres, et, ouvertement, de les TUER).

(A écouter, réécouter : LA BRETAGNE ASSASSINEE, sur ” Lumière 101 “).

…….. (A suivre)……

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LES EFFROYABLES RESULTATS DE LA COLONISATION DE LA BRETAGNE PAR LA FRANCE.

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Comme on le voit, tous les critères de ce que l’on nomme la COLONISATION sont présents en Bretagne.

La résistance à cette appellation réside, pour ceux qui y réfléchissent, dans l’humiliation d’avouer et de reconnaître que leur pays a été envahi et soumis. Leur fierté farouche s’oppose à un tel aveu. Il est plus rassurant, pour les Bretons, de se dire que leur pays n’a jamais été vaincu, qu’il a traité en puissance souveraine avec un pays souverain, et que c’est de leur propre volonté qu’ils ont accepté leur sort. Au Maroc, j’ai souvent entendu des raisonnements analogues :  » Le Maroc n’a jamais été colonisé, il a seulement été un PROTECTORAT « .

Or, cela est FAUX : la Bretagne a été vaincue au moins à deux reprises à la fin du 15ème siècle, elle a été envahie et annexée, ELLE N’A JAMAIS ETE CONSULTEE SUR SON ANNEXION, il n’y a jamais eu de  » contrat  » entre la Bretagne et la France en 1532. De même, ce que l’on dénomme  » protectorat  » n’est qu’une forme de colonisation, rien d’autre. Ce n’est pas en niant la vérité que l’on sort d’une situation humiliante.

Quels ont été – et sont encore – les effets de cette colonisation ?

 1 – LA DISPARITION DE LA SCENE INTERNATIONALE. L’ANEANTISSEMENT DE LA BRETAGNE, PUISSANCE SOUVERAINE ET RESPECTEE.

 Le plus douloureux, sans doute, est la disparition TOTALE de la Bretagne, après 1532, de la scène internationale.

Tout prédestinait le Duché souverain, lorsque l’invasion de 1491 a été perpétrée, à devenir une vraie puissance internationale, comme les sont devenus les pays européens de même étendue, pourtant géographiquement et humainement moins favorisés, comme le Portugal, plus tard la Hollande ….. la Belgique, ces pays étant devenus de grandes puissances coloniales.

Tout au long des 14 ème et 15 ème siècles, la Bretagne est l’une des puissances européennes les plus importantes, se situant quasi immédiatement après la France (bien mal en point, d’ailleurs, menacée de disparition totale à plusieurs reprises, notamment pendant la guerre dite ” de cent ans “) et l’Angleterre (4 millions d’habitants; Bretagne 1, 5 million). Après la disparition des Etats de Bourgogne (en 1477), peut-être est-elle la troisième ou la quatrième puissance d’Europe. Pays (relativement) vaste pour l’époque – compte tenu de l’exigüité des cités, des Etats, des principautés du temps (plus de 300 dans le seul Saint Empire Romain Germanique !) -, pourvu d’un littoral maritime considérable, d’une flotte qui se situe aux tous premiers rangs, derrière l’Angleterre, elle est en droit, par le caractère évolué de ses institutions, sa situation exceptionnelle, son fort potentiel d’expansion économique, de devenir une grande puissance. Elégoët a écrit – ce que je dis aussi depuis très longtemps -, qu’elle aurait du avoir un destin international aussi brillant que le Portugal, beaucoup moins peuplé (800 000 habitants, 1,5 million pour la Bretagne), infiniment moins puissant. L’invasion française, la subordination du pays, ont empêché la Bretagne de connaître son destin MONDIAL. C’est une catastrophe incommensurable, et malheureusement irréparable.

2 – LA SUPPRESSION DE L’APPAREIL D’ETAT PAR LE COLONISATEUR. Comme Planiol et d’autres auteurs, je répète qu’au moment de son invasion, la Bretagne jouit d’un régime politique évolué pour l’époque, au même titre que l’Angleterre, et plusieurs pays du nord de l’Europe. Les Institutions sont complètes (Souverain, premier ministre, gouvernement, parlement), et fonctionnent d’une manière harmonieuse. Chaque génération apporte des progrès dans le fonctionnement de l’Etat breton, tandis, qu’au contraire, en France, à partir de Louis XI et de François I er, le régime devient de plus en plus absolu, au point que toute l’autorité souveraine réside dans les mains du monarque, avec les abus immenses que cette situation provoque. Au moment de son annexion, la Bretagne, privée de sa monarchie constitutionnelle (la constitution existe, bien entendu, mais elle est coutumière) et de son régime réprésentatif opère une REGRESSION POLITIQUE DE PLUSIEURS SIECLES. La vocation de la Bretagne, comme l’Angleterre et les monarchies nordiques, était d’évoluer lentement vers la démocratie.

3 – LA SOUMISSION DU PERSONNEL POLITIQUE, PAR CLIENTELISATION. LA PRESENCE DE GOUVERNEURS ETRANGERS EN BRETAGNE.

En 2010, le pays reste une colonie : les ” parlementaires ” sont pré-désignés par les états-majors des grands partis français, et leur sont entièrement soumis, leur sort en dépendant ENTIEREMENT; l’institution dénommée ” conseil régional ” ne possède aucun pouvoir effectif, aucun budget digne de ce nom, et ne mène aucune politique réellement bretonne, son rôle étant purement figuratif..

Les préfets (de Nantes, de Vannes, de quimper, de Rennes, de Saint-Brieuc), ont remplacé les gouverneurs (civils, c’est à dire les ” Intendants “); TOUS SONT FRANCAIS; aucun ne parle breton, tous sont impliqués dans la politique d’éradication de notre principale langue nationale : ce sont d’authentiques GAULEITERS; les Bretons, selon la république coloniale, seraient trop dangereux dans ces fonctions. Le monde ” politique ” breton se tait : petit doigt sur la couture du pantalon, telle est sa devise (la même que celle du capitaine Haddock : ” BOTUS ET MOUCHE COUSUE “). D’où ce mépris général et colossal à l’égard de cette classe politique étroitement contrôlée, les populations n’étant pas dupes, malgré leur réputation de naïveté. La démocratie n’est même pas en vue, dans l’état actuel de la colonie bretonne.

En 2010, la Bretagne n’est toujours à peu près rien, si l’on considère le potentiel humain, maritime, économique, qui est le sien, et qu’un gouvernement confié à des hommes intelligents, dévoués à la cause nationale. Sait-on que la Suisse, qui a une superficie équivalente, qui n’a aucun littoral maritime, aucune flotte, des capacités créatives moindres, gère PEUT-ETRE LA MOITIE DES ACTIFS FINANCIERS DE LA PLANETE ? Rien n’empêche la Bretagne, entre autres activités, de recentrer son énergie sur la finance internationale, la gestion des fortunes, l’informatique …. Fournissant près d’un quart de la production agricole de l’ ” hexagone “, il n’est pas absurde – à condition d’être gouvernée par des gens capables, éduqués à ne plus se vomir dessus et à s’arracher leurs multiples chignons, pourquoi pas les grands créateurs d’emplois et de richesses que sont les Bolloré, les Pinault, les Rocher, si faible que soit la sympathie qu’ils inspirent -, qu’elle devienne une sorte de ” Silicon Valley ” de l’Europe…. ?

 Aucune fonction importante n’est confiée à quiconque en Bretagne, à moins d’appartenir à ce système bien huilé, parfaitement contrôlé depuis Paris. La Bretagne n’est pas même dirigée par une caste : il y a bien une caste bretonne; mais elle ne joue que le rôle d’une courroie de transmission, aussi peu glorieux que possible. Tout est verrouillé du dehors. Le tout sous couvert d’une ” religion nationale ” française simpliste, à base de principes creux, dépourvus d’effets, au rang desquels la prétendue égalité des citoyens devant la loi et devant les charges publiques….

Il n’y a pas de débat politique en Bretagne, mais DES JEUX DU CIRQUE, se déroulant périodiquement devant la galerie, avec une régularité pendulaire, aboutissant au partage à peu près égal dans le temps, des privilèges attachés à l’exercice des fonctions dites publiques, dans lesquelles les ” élus “, de droite ou de gauche,  jouent, tout au plus, le rôle de pantins.

Certes, on n’écrit pas l’histoire avec des ” si ” et des ” mais “, pas plus qu’on ne peut remonter le cours du temps. Mais dans le cas présent, les arguments sont si concordants, si explicites, qu’ils s’ajoutent les uns aux autres, et qu’on peut dire, sur le fondement de quasi certitudes, que c’est bien l’asservissement de la Bretagne par la France, qui l’a peu à peu transformée en pays pauvre et improductif, après 1789 surtout, jusqu’à en faire un pays désolé, ce qu’il était encore dans ma petite enfance, après 1940. ………..

5 – LA DISPARITION DE LA LANGUE, planifiée par le colonisateur.

La langue, cela est prouvé avec certitude, est menacée de MORT par l’effet des persécutions très volontaristes exercées par le colonisateur depuis 1789 (voir notre article, intitulé ………. et notre émission diffusée sur lumière 101, intitulée : ” l’assassinat de la langue bretonne “). Les britophones sont au nombre de 2 millions en 1896, de 1,2 million en 1928, de 600000 en 1952, de 200000 en 2010 (ces chiffres sont approximatifs). La complicité passive ou active des hommes politiques ” bretons “, dans cette situation, est désastreuse. La langue bretonne n’avait pas vocation à disparaître (pas davantage que l’alsacien, le corse, le basque, le béarnais …); les bretons, comme les autres petits peuples, auraient, par nécessité, parlé volontairement l’anglais et le français. Les exemples de la Flandre et de la Catalogne sont  très démonstratifs. Les persécutions exercées en Bretagne ont été un immense et scandaleux gâchis. Avec la meilleure volonté des meilleurs d’entre nous, celà ne sera JAMAIS EFFACE DES CONSCIENCES BRETONNES.

Le rôle des politiques bretons dans le massacre de la langue de leurs ancêtres est terrifiant. (Sur la toile : Marylise Lebranchu, portrait d’une héroïne bretonne).

L’OEUVRE CIVILISATRICE DE LA FRANCE, VUE PAR LES OCCITANS.

Il est intéressant de citer ici quelques extraits émanant d’une étude publiée par un occitan.

 » (…) Le premier travail de l’instituteur fut d’apprendre aux jeunes Occitans, Bretons, Basques et Corses que la langue qu’ils parlaient était un vulgaire patois (…) que pour réussir il fallait parler le français et oublier sa langue maternelle (…) Les vieux s’en souviennent (du senhal). Le fond de leur aliénation fut atteint à l’école, où on leur inculqua la honte de leur langue, de leur accent, les obligeant à rejeter consciemment leurs attaches, leur façon d’être, à renier leur univers culturel et leur personalité de peuple.

 » (…) Nous sommes treize millions d’Occitans spoliés de leur culture par l’école de Jules Ferry, école qui a tenu les jeunes dans l’ignorance totale de la culture de leurs parents, brisant le lien des générations. L’idéologie de l’école bourgeoise était de tuer les minorités, de les écraser dès l’école pour mieux les broyer dans la machine sociale. L’enseignement primaire était un désert culturel : niaiserie des leçons de morale (!), morceaux choisis – trop bien choisis – de littérature, histoire de France mensongère et tronquée comme il n’est pas permis (…) « .

(Nombreux articles sur les persécutions subies par les occitans sur la toile. Voir, par exemple : L’occitan, une langue, la scolarisation).

LE CONCOURS APPORTE AUX BRETONS PAR LES NICOIS, EUX AUSSI COLONISES PAR LA FRANCE, PERSECUTES ET ACCULTURES COMME LES BRETONS.

Nous avons subi des persécutions dans notre comté de Nice, à l’occasion des guerres que la France n’a cessé de nous livrer tout au long de notre histoire et que l’on n’enseigne pas dans l’histoire de France, celle qui est racontée aux petits écoliers Nissart  suivant une scolarité obligatoire dans les écoles de la prétendue « république française ». L’épopée des « Barbets », nos résistants Nissarts, n’a pu être mise sous l’éteignoir par l’impérialisme culturel français, leurs faits d’armes sont parvenus jusqu’à notre époque: ils ont souvent payé de leur vie,ainsi que leur proches, la défense de leur terre .

Mais, le comportement actuel de la « république française » à l’égard des peuples qui sont placés sous son administration (les Basques,  les Bretons, les Catalans, les Corses, les Savoisiens et autres Nissarts), cette volonté de décider pour eux et de gérer leur vie au travers du tamis de la culture francilienne, ce jacobinisme exacerbé, cette négation systématique de l’identité des « Patries Charnelles » ne datent pas d’aujourd’hui; ils étaient présents dès l’avènement de cette « république », dont l’idéologie originelle est fondamentalement TOTALITAIRE.

Nous avons reçu, de la part de nos amis et frères Bretons, un texte effrayant, qui traite du génocide perpétré par la France dite  » des droits de l’homme  » en Bretagne et en Vendée, tiré du blog de Louis Mélennec, fort intéressant, qui relate les crimes commis par la jeune « république française » et qui sont, en fait, les actes fondateurs de celle-ci. Cette tare originelle, ce refus de la différence, ce mépris pour les autres cultures, a été transmise de génération en génération aux dirigeants DU PAYS OCCUPANT. (Voir dans Google : Mélennec, les crimes contre l’humanité et de génocide commis par la France …)

( A suivre )…………..

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BIBLIOGRAPHIE SOMMAIRE.

 L’histoire de la colonisation n’a de sens que si on la ramène à ses véritables dimensions : celles de l’humanité, et celle de la planète. La colonisation et l’histoire de la Bretagne ne se comprennent qu’à partir de ces considérations. Il faut y ajouter les histoires des sociétés humaines, des Institutions, du droit en général, du droit international en particulier, des guerres, des traités, bien d’autres disciplines encore.

FERRO Marc, Histoire des colonisations, Le Seuil, Paris 1994. Je cite cet auteur parce que son livre, bien qu’inspiré par la volonté évidente de faire porter TOUT le chapeau de la colonisation aux pays occidentaux, comme si les colonisations africaines, de l’antiquité, des Chinois, des arabes, etc., n’avaient pas précédé celles de l’occident, contient malgré tout une masse de renseignements intéressants, quoique les connaissances de l’auteur soient limitées (oh combien !), aux seules périodes qu’il a investiguées. Ce qui, à défaut d’avoir situé le phénomène dans son contexte de l’histoire mondiale de l’humanité,  conduit à une erreur globale d’interprétation désastreuse. A rapprocher de cet historien (honoraire) breton, qui fait remonter l’origine des nations après le 16 ème siècle – ce qui exclut, lestement, la Bretagne du nombre des nations, puisqu’elle a été engloutie par la France à la fin du 15 ème siècle !!! Le bonhomme n’a rien lu sur les nations de l’Antiquité (Mésopotamie, Egypte, Israël, Grèce, Inde, Chine, etc.). Ce n’est pourtant pas la matière qui manque !

FERRO Marc, Le livre noir du colonialisme, Pluriel, Paris, 2003. Cet ouvrage, bien documenté quant à la période étudiée,  véhicule une idéologie : faire admettre que les pays européens ont inventé le colonialisme, qu’ils n’ont commis que des atrocités, et rien apporté de positif aux pays colonisés. Il est navrant qu’un historien ( un ” hystorien ” ?) se livre à ce genre d’exercice, sans RIEN CONNAÎTRE DE L’ANTIQUITE. Quelques lectures supplémentaires lui auraient fait au moins deviner que le colonialisme, l’esclavage, la domination des plus faibles par les plus forts se confondent avec l’histoire de l’humanité. Le sous-titre : ” 16 ème siècle au 21 ème siècle : de l’extermination à la repentance “. Le premier chapitre : ” La destruction des Indiens de l’aire caraïbe “. Tout le reste est à l’avenant. Rien sur les colonisations asiatiques, arabes, scandinaves ….. Surtout, scotomisation TOTALE des colonisations arabes et turques, qui ont été particulièrement atroces, et qui se sont prolongées (la colonisation turque, surtout), bien au delà du 16 ème siècle. L’ignorance (volontaire ici, très probablement) s’ajoutant à l’idéologie, ont abouti à la culpabilisation extrême de l’Occident, LA OU LE MONDE ENTIER EST CONCERNE, depuis les origines. Il y a des livres qu’on n’aimerait pas avoir écrits, des responsabilités qu’on n’ aimerait pas assumer. Ferro est vilipendé dans les blogs, à juste titre, en raison de sa partialité.

Cette bibliographie est destinée aux historiens bretons ” émérites ” , ou ” honoraires “, qui disposent – enfin – des loisirs de compléter leur formation, étant maintenant à la retraite, et l’idéologie qui les a inspirés souvent (celle des 100 millions de morts), étant plus que moribonde. QU’ON RETIENNE BIEN CECI : le phénomène colonial ne peut être compris, qu’à partir de ses origines, en aucun cas en le faisant commencer au 16 ème siècle.

– Monde antique : Claude MOSSE, Une histoire du monde antique, Larousse, Paris 2008. INDISPENSABLE, particulièrement pour les historiens universitaires, restés prisonniers de leur thèse, et qui ne peuvent même imaginer qu’il existe des Etats très organisés dans la haute antiquité, des nations, bien entendu, ainsi qu’un droit international (coutumier ou rarement écrit), puisqu’il est nécessaire que les groupes humains disposent de règles pour traiter leurs contentieux.

ROUX Georges, La Mésopotamie, Points Histoire, Paris, 1995.

GRANPIERRE Véronique, Histoire de la Mésopotamie.

SOURDEL Dominique, Histoire des Arabes, PUF, Que sias-je, Paris 1985. La colonisation arabo-musulmane précède largement celle de l’Occident. Elle est l’une des plus cruelles de l’humanité. Les Arabes sont parmi ceux qui ont le moins le droit de se plaindre de la colonisation. Ils ont, dès la 7 ème siècle, colonisé tout le pourtour méditerranéen. Leur propre colonisation par les pays occidentaux, aujourd’hui terminée, avait été un juste retour des choses : il avaient envahi, conquis, l’Egypte, la Lybie, l’Afrique du nord, la péninsule ibérique, la vallée du Rhône, causant sur leur passage des destructions et saccages inouïs. Ils ont été repoussés en Afrique, ce qui  était justice. Ce que l’on dénomme ” l’intelligentsia française,” n’est pas au courant de cette histoire : pour ces insuffisants de l’esprit, il ne reste que l’invasion coloniale de l’Afrique par les Européens. Tout le reste est scotomisé, débilement ” gommé “.

Bernard LUGAN, Histoire de l’Afrique, des origines à nos jours, Paris, 2009.

Bernard LUGAN, Afrique, bilan de la décolonisation, Vérités et légendes, Perrin, Paris. Ouvrage capital, notamment en raison du fait que l’auteur ne fait pas partie de la France bien-pensante, celle du prêt-à-penser, des idées convenues et fausses. B. Lugan a fait l’objet de persécutions insensées, qui ont eu raison de ses fonctions universitaires. En quoi son sort rejoint celui de Reynald SECHER.

BALANDIER Georges, Le royaume de Kongo du 16 ème au 18 ème siècle, Pluriel, Paris, 1965.

LAUGIER de TASSY, Histoire du royaume d’Alger, Amsterdam, 1725. Indispensable pour savoir ce qu’est l’Algérois avant les Français.

RIVET Daniel, Le Maghreb à l’épreuve de la colonisation, Pluriel, Paris, 2002.

– Russie impériale : Nicolas V. RITASANOVSKY, Collections Bouquins, Paris 1994.

– République de Venise : Frédéric C. LANE : Venise, une république maritime, Champs Flammarion, Paris, 1985.

DIEHL Charles, La République de Venise, Paris, 1967.

Bartolomé BENNASSAR, Histoire des Espagnols, Collection Bouqins, Paris, 1992.

MELENNEC Louis : quelques articles sur la névrose bretonne et la névrose d’acculturation; plusieurs vidéos et émissions radiophoniques, dont ” La Bretagne assassinée “, sur Lumière 101. Charte pour la Bretagne, publiée par l’Association Bretonne de Culture (page 44), le site de Yann Fouéré actualités, le site du Musée Paul Gauguin, la revue War Raok …… et, dit-on, l’HUMANITE, sans tarder.

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(Ce texte – déja publié en 2010 -, sera complété en temps opportun).

PROPOSITION DE 2007 POUR LA RECONNAISSANCE DU GENOCIDE BRITO-VENDEEN .

 

Document

mis en distribution

le 28 février 2008

 

N° 387

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ASSEMBLÉE NATIONALE

CONSTITUTION DU 4 OCTOBRE 1958

TREIZIÈME LÉGISLATURE

Enregistré à la Présidence de l’Assemblée nationale le 7 novembre 2007.

PROPOSITION DE LOI

relative à la reconnaissance
du
génocide vendéen de 1793-1794,

(Renvoyée à la commission des affaires culturelles, familiales et sociales, à défaut de constitution d’une commission spéciale dans les délais prévus par les articles 30 et 31 du Règlement.)

PRÉSENTÉE

PAR MM. Lionnel LUCA, Hervé de CHARETTE, Mme Laure de LA RAUDIÈRE, MM. Alain MOYNE-BRESSAND, Jean-Frédéric POISSON, Jacques REMILLER et Francis SAINT-LÉGER,

députés.

EXPOSÉ DES MOTIFS

Mesdames, Messieurs,

La définition du terme « génocide » établie par le tribunal international de Nuremberg est la suivante : « On appelle crime de génocide la conception ou la réalisation partielle ou totale, ou la complicité dans la conception ou la réalisation de l’extermination d’un groupe humain de type ethnique, racial ou religieux ».

Notre code pénal (art. L. 211-1) en donne quant à lui la définition suivante : « constitue un génocide le fait, en exécution d’un plan concerté tendant à la destruction totale ou partielle d’un groupe national, ethnique, racial ou religieux, ou d’un groupe déterminé à partir de tout autre critère arbitraire, de commettre ou de faire commettre, à l’encontre de membres de ce groupe, l’un des actes suivants : atteinte volontaire à la vie ; atteinte grave à l’intégrité physique ou psychique ; soumission à des conditions d’existence de nature à entraîner la destruction totale ou partielle du groupe ; mesures visant à entraver les naissances ; transfert forcé d’enfants. »

Ces définitions correspondent parfaitement aux actions menées par la convention à partir du 1er août 1793. À ceux qui ne manqueront pas de rétorquer que la population de la Vendée militaire ne constituait pas à proprement parler un groupe ethnique, signalons que l’adjudant général Hector Legros considérait en l’an III que « le pays que nous appelons Vendée est formé de la presque totalité de la Vendée, de la moitié des Deux-Sèvres et du Maine-et-Loire et d’une grande partie de la Loire-Inférieure » 1.

Deux lois furent votées par la Convention en préparation du « génocide vendéen » : celle du 1er août 1793 : « Anéantissement de tous les biens… » et celle du 1er octobre 1793 : « Il faut que tous les brigands de la Vendée soient exterminés avant la fin du mois d’octobre : le salut de la Patrie l’exige ; l’impatience du peuple français le commande ; mon courage doit l’accomplir ».

Le point de départ du génocide est le décret du 1er août 1793 voté sur proposition de Barrère de Vieuzac après un discours incendiaire : « Ici, le Comité, d’après votre autorisation, a préparé des mesures qui tendent à exterminer cette race rebelle, à faire disparaître leurs repaires, à incendier leurs forêts, à couper leurs récoltes et à les combattre autant par des ouvriers et des pionniers que par des soldats. C’est dans les plaies gangreneuses que la médecine porte le fer et le feu, c’est à Mortagne, à Cholet, à Chemillé que la médecine politique doit employer les mêmes moyens et les mêmes remèdes. L’humanité ne se plaindra pas; les vieillards, les femmes et les enfants seront traités avec les égards exigés par la nature. L’humanité ne se plaindra pas; c’est faire son bien que d’extirper le mal ; c’est être bienfaisant pour la patrie que de punir les rebelles. Qui pourrait demander grâce pour des parricides… Nous vous proposons de décréter les mesures que le comité a prises contre les rebelles de la Vendée; et c’est ainsi que l’autorité nationale, sanctionnant de violentes mesures militaires portera l’effroi dans les repaires de brigands et dans les demeures des royalistes. » 2

Le décret du 1er août 1793 relatif aux mesures à prendre contre les rebelles de la Vendée stipulait dans son article 1er que : « Le ministre de la guerre donnera sur le champ les ordres nécessaires pour que la garnison de Mayence soit transportée en poste dans la Vendée… » Article VI : « Il sera envoyé par le ministre de la guerre des matières combustibles de toute espèce pour incendier les bois, les taillis et les genêts. » Article VII : « Les forêts seront abattues ; les repaires des rebelles seront détruits ; les récoltes seront coupées par les compagnies d’ouvriers, pour être portées sur les derrières de l’armée et les bestiaux seront saisis. » Article VIII : « Les femmes, les enfants et les vieillards seront conduits dans l’intérieur. Il sera pourvu à leur subsistance et à leur sûreté, avec tous les égards dus à l’humanité. » Article XIV : « Les biens des rebelles de la Vendée sont déclarés appartenir à la République ; il en sera distrait une portion pour indemniser les citoyens qui seront demeurés fidèles à la patrie, des pertes qu’ils auraient souffertes. » 3

Ce décret, malgré une déclaration de bonne conduite (« avec tous les égards dus à l’humanité »), était un véritable appel au meurtre, au vol institutionnalisé et à la déportation des non-combattants, ce que l’on pourrait qualifier de nos jours d’« épuration ethnique ».

Ce décret sera suivi par celui du 1er octobre 1793 – décliné sur le mode du discours de Caton auprès du Sénat romain (« delenda est Carthago ») : « Détruisez la Vendée, Valenciennes et Condé ne sont plus au pouvoir de l’Autrichien. […] Enfin chaque coup que vous porterez à la Vendée retentira dans les villes rebelles, dans les départements fédéralistes. La Vendée et encore la Vendée, voilà le charbon politique qui dévore le cœur de la République française; c’est là qu’il faut frapper. » 4

Après la prise de Laval le 23 octobre, et la défaite républicaine d’Entrammes, le 26 octobre 1793, un nouveau décret daté du onzième jour du deuxième mois, portera que « toute ville de la République qui recevra dans son sein les brigands ou qui leur donnera des secours sera punie comme ville rebelle. En conséquence, elle sera rasée et les biens des habitants seront confisqués au profit de la république » 5.

Les mesures préconisées furent appliquées à la lettre par les représentants en mission auprès des armées et dans les départements.

Le 9 frimaire an II (29 novembre 1793), le représentant Fayau écrit aux administrateurs du département de la Vendée : « Vous savez comme moi citoyens que les brigands appelés de la Vendée existent encore quoique on les aie tués plusieurs fois à la tribune de la Convention. […] Je vous engage à prendre les mesures les plus promptes et les plus énergiques pour que les armées catholiques et royales dans le cas où elles rentreraient dans la Vendée n’y trouvent plus qu’un désert. […] Il serait bon, citoyens, que des commissaires nommés par vous se transportassent de suite dans toutes les parties de votre département pour en faire retirer toutes les subsistances et pour faire arrêter tous les citoyens qui ont pris part directement ou indirectement aux troubles de la Vendée. Il faut purger la Patrie… » 6

Le représentant Francastel n’est pas en reste. Le 25 décembre 1793, il écrit au Comité de salut public : « Je fais débarrasser les prisons de tous les infâmes fanatiques qui s’étaient échappés de l’armée catholique. Pas de mollesse, que le torrent révolutionnaire entraîne tout ce qui lui résiste scandaleusement. Purgeons, saignons jusqu’au blanc. Il ne faut pas qu’il reste aucun germe de rébellion… » 7

En novembre 1793, le général Turreau est nommé commandant en chef de l’armée de l’Ouest avec la charge de faire appliquer le décret du 1er août. L’ordre de départ est donné le 21 janvier 1794, cette première phase sera appelée « la promenade militaire » alors qu’à cette date la Grande Armée catholique et royale n’est plus qu’un nom. Turreau divise l’armée en six divisions de deux colonnes chacune, qui ont pour mission de ratisser le territoire et d’exterminer la population. Ce sont les « colonnes infernales » qui vont se livrer au génocide des Vendéens. L’ordre du jour du général Grignon, commandant la 2e division est très clair : « Je vous donne l’ordre de livrer aux flammes tout ce qui est susceptible d’être brûlé et de passer au fil de l’épée tout ce que vous rencontrerez d’habitants. » Les rapports des généraux républicains commandant les Colonnes sont aussi particulièrement explicites : « Nous en tuons près de 2000 par jour. […] J’ai fais tué (sic) ce matin 53 femmes, autant d’enfants. […] J’ai brûlé toutes les maisons et égorgé tous les habitants que j’ai trouvés. Je préfère égorger pour économiser mes munitions… »

Le général Westermann, dans sa lettre à la Convention du 23 décembre 1793, suite à l’extermination des Vendéens ayant survécu à la virée de galerne à Savenay, précisait que : « Il n’y a plus de Vendée, citoyens républicains, elle est morte sous notre sabre libre, avec ses femmes et ses enfants. Je viens de l’enterrer dans les bois et les marais de Savenay. Suivant les ordres que vous m’avez donnés, j’ai écrasé les enfants sous les pieds des chevaux, et massacré les femmes qui, au moins pour celles-là, n’enfanteront plus de brigands. Je n’ai pas un prisonnier à me reprocher. J’ai tout exterminé. »

Lequinio, représentant du peuple dans la Charente et la Charente-Inférieure, est encore plus explicite dans sa lettre du 8 ventôse an II (26 février 1794) : « Je crois que par séduction, argent, violence ou autrement, on avait pu s’emparer des chefs, il serait possible de n’exterminer que les étrangers, car quoique l’on puisse en croire, ce sont les hommes du pays même qui sont le moins dangereux ; ils seraient réduits à l’instant s’ils s’étaient laissés à eux-mêmes; mais ce sont les prêtres, les nobles, les étrangers et les déserteurs mêlés au milieu de nous qui rendent leur réduction impossible. Il faut donc nécessairement les égorger tous. C’est le parti que facilite l’arrêté que mes collègues Garrau, Hentz et Francastel viennent de prendre, en faisant retirer dans l’intérieur de la république tous les réfugiés de ce pays, réduits au désespoir, ainsi que le sont les habitants de se pays pervertis par les scélérats étrangers qui sont au milieu d’eux et qu’il n’eut pas été possible d’en séparer. Il est impossible maintenant qu’on use envers eux des moyens que l’on pouvait employer autrefois de concert avec la poursuite des étrangers. Il faut donc se décider à tout massacrer. » 8

Le décret du 2 ventôse an II (20 février 1794) ordonnait la déportation des innocents et des bons citoyens de manière à ne plus laisser dans les pays révoltés que « les rebelles que l’on pourra plus aisément détruire » 9.

*

La République française reconnaît, à travers plusieurs lois, les différents événements qui ont marqué l’histoire internationale : Shoah, esclavage, génocide arménien… Ces lois mémorielles permettent de mettre en exergue les souffrances subies par des peuples.

Les exemples cités supra montrent la volonté incontestable de la Convention d’anéantir une population; ce qu’explique en 1794 Gracchus Babeuf dans un pamphlet, Du système de dépopulation ou La vie et les crimes de Carrier, dans lequel il dénonce les exactions commises par Jean-Baptiste Carrier lors de sa mission à Nantes, dont il affirme qu’elles renvoient à un système de dépopulation qu’il nomme « populicide ».

Comme le mot « génocide », forgé par Lemkin en 1944, il est employé pour désigner une forme de crime dont l’appréhension est inédite, le meurtre de masse visant un peuple dont le seul tort est son origine ethnique, raciale, religieuse ou politique. Pierre Chaunu, historien et membre de l’Académie des sciences morales et politiques depuis 1982, n’a pas hésité à parler de génocide franco-français dans l’avant-propos du livre de Reynald Secher 10 qu’il a signé : « Nous n’avons jamais eu l’ordre écrit de Hitler concernant le génocide juif, nous possédons ceux de Barrère et de Carnot relatifs à la Vendée. »

Les moyens utilisés pour ce faire, rapportés notamment par Reynald Secher (cf. ouvrage cité supra), ou par Michel Ragon (1793, L’insurrection vendéenne et les malentendus de la liberté, Albin Michel, Paris, 1992), ont été nombreux : épuration par mutilation sexuelle, création du premier camp d’extermination de l’histoire moderne à Noirmoutier, premiers essais de gazage de masse (insuccès, dû au gaz employé et à l’absence de confinement), premières crémations avec les fours à pain et les églises (exemple de l’église des Lucs-sur-Boulogne où furent brûlés vifs 563 villageois), noyades collectives avec les « noyades des galiotes » ou en couples avec les « mariages républicains dans la Loire, création au Ponts-de-Cé d’ateliers de tannage de peau humaine – peau dont se vêtissent les officiers républicains – et d’extraction de graisse par carbonisation des corps des villageois massacrés à Clisson. À force de tueries, des municipalités, pourtant républicaines, et des représentants du Comité de salut public finissent par s’émouvoir. Turreau est relevé de ses fonctions en mai 1794, puis décrété d’arrestation en septembre. Jugé en décembre 1795, il est acquitté à l’unanimité.

La République sera d’autant plus forte qu’elle saura reconnaître ses faiblesses, ses erreurs et ses fautes. Elle ne peut continuer de taire ce qui est une tâche dans son histoire. Elle doit pour cela reconnaître le génocide vendéen de 1793-1794, et témoigner à cette région – qui dépasse l’actuel département de la Vendée – dont la population a été victime de cette extermination, sa compassion et sa reconnaissance pour avoir surmonté sa douleur et sa vengeance en lui donnant des hommes aussi prestigieux que Georges Clemenceau ou Jean de Lattre de Tassigny qui servirent la Patrie et défendirent la République.

PROPOSITION DE LOI

Article unique

La République française reconnaît le génocide vendéen de 1793-1794.

1 Mes rêves dans mon exil, BM de la Rochelle, cote 27628 C/13.

2 Gazette nationale ou le Moniteur universel du vendredi 9 août 1793.

3 L 28-AD85.

4 Moniteur universel du 16 du premier mois de l’an II, n° 280.

5 L 31-AD85.

6 L 380-AD85.

7 . Fonds Uzureau, 2F14 37-AD49.

8 . Archives nationales AA 53.

9 . Lettre de Hentz et Francastel du 7 ventôse an II, L 475-AD35.

10 Le génocide franco-français : la Vendée Vengée, Réédition Perrin 2006.

 

LA COLONISATION PAR LA DESTRUCTION DE LA LANGUE ET DE LA CULTURE .

LA BRETAGNE COLONIE (9 janvier 1514 – 2012).

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Les historiens bretons, lorsqu’on consulte leurs ouvrages (en particulier LA BORDERIE), jouent le jeu de la pudeur : il y va, non plus de leur vie – à moins qu’ils ne franchissent les limites imposées par la France, d’un manière implicite ou explicite, mais de leur carrière, de leur destin dans la société, de leur survie professionnelle .. Presque tous font mine de considérer que la Bretagne est devenue, tout simplement, une « province » du pays voisin ..

Or, la situation est tout autre : à partir de l’arrivée de Louis XIV et de Colbert au pouvoir, la Bretagne n’est pas une « province » du royaume de France, MAIS UNE COLONIE, au sens le plus strict du terme. La proximité de la Bretagne et de la france NE CHANGENT RIEN A L’AFFAIRE ..

………………. (A compléter) ……..

L’OEUVRE CIVILISATRICE DE LA FRANCE, VUE PAR LES OCCITANS.

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(…) Le premier travail de l’instituteur fut d’apprendre aux jeunes Occitans, Bretons, Basques et Corses que la langue qu’ils parlaient était un vulgaire patois (…) que pour réussir il fallait parler le français et oublier sa langue maternelle (…) Les vieux s’en souviennent (du senhal). Le fond de leur aliénation fut atteint à l’école, où on leur inculqua la honte de leur langue, de leur accent, les obligeant à rejeter consciemment leurs attaches, leur façon d’être, à renier leur univers culturel et leur personalité de peuple.

(…) Nous sommes treize millions d’Occitans spoliés de leur culture par l’école de Jules Ferry, école qui a tenu les jeunes dans l’ignorance totale de la culture de leurs parents, brisant le lien des générations. L’idéologie de l’école bourgeoise était de tuer les minorités, de les écraser dès l’école pour mieux les broyer dans la machine sociale. L’enseignement primaire était un désert culturel : niaiserie des leçons de morale (!), morceaux choisis – trop bien choisis – de littérature, histoire de France mensongère et tronquée comme il n’est pas permis (…)

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LA COLONISATION DU COMTE DE NICE PAR LE PAYS DES DROITS DE L’HOMME .

La Tare Originelle de la République Française

Bob LENISSART

Nous avons subi des persécutions dans notre Comté de Nice à l’occasion des guerres que la France n’a cessé de nous livrer tout au long de notre histoire


(Lalin Fulconis, figure emblèmatique des Barbets)

(et que l’on n’enseigne pas dans l’histoire de france, celle qui est raconté aux petits écoliers Nissart  suivant une scolarité obligatoire dans les écoles de la « république française »). L’épopée des « Barbets », nos résistants Nissart n’a pu être mise sous l’éteignoir par l’impérialisme culturel français et leurs faits d’armes sont parvenus jusqu’à notre époque: ils ont souvent payé de leur vie,ainsi que leur proches, la défense de leur terre .

(Résistants Niçois pendus par les troupes révolutionnaires françaises)

Mais, le comportement actuel de la « république française » à l’égard des peuples qui sont sous son administration (Basques, Bretons, Catalans, Corses, Savoisiens et autres Nissart), cette volonté de décider pour eux et de gérer leur vie au travers du tamis de la culture francilienne, ce jacobinisme exacerbé, cette négation systématique de l’identité des « Patries Charnelles » ne datent pas d’aujourd’hui mais étaient bien présent dès l’avènement de cette « république » dont l’idéologie originelle est fondamentalement totalitaire.

(La république française)

Nous avons reçu, de la part de nos amis et frères Bretons, un texte (tiré du blog de Louis Mélennec), fort intéressant, à ce sujet, qui relate les crimes commis par la jeune « république française » et qui sont, en fait, les actes fondateurs de celle-ci. Cette tare originelle, ce refus de la différence, ce mépris pour les autres cultures, a été transmise de génération en génération aux dirigeants du pays occu

LA BRETAGNE DOIT PRENDRE SEULE EN CHARGE LA GESTION DE TOUTES SES AFFAIRES . L’INCOMPETENCE DOIT ÊTRE CHASSEE, san PITIE .

 LA BRETAGNE DOIT, SEULE, PRENDRE EN CHARGE LA PROTECTION DE SES CÔTES ET DE SON LITTORAL. PUIS, PEU A PEU, SE CHARGER DE TOUT LE RESTE, DIPLOMATIE COMPRISE.

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Ce n’est pas l’affaire du cargo maltais échoué sur la plage du Morbihan qui motive la présente note. Ni l’affaire de l’Erika, et autres navires échoués sur les côtes bretonnes. Pas davantage l’insuffisance chronique de quelques épaves politiques bretonnes, qui s’obstinent à faire du sur-place pour mieux avancer. Je ne suis pas de ceux qui disent « prenons de l’avance pour ne pas courir le risque d’être en retard » : DU JOUR OU LA FRANCE A PRIS PIED EN BRETAGNE, celle-ci a commencé a prendre du retard. Aujourd’hui, faites le décompte : 2011 – 1491 (invasion de la Bretagne) = 520 ANS !!!!! Un demi millénaire ! Sommes nous des mutants, incapables de relever les défis ? Certes non ! Les esclaves-nés héréditaires ne sont pas toute la population !

Porter plainte, comme vient de le faire le Conseil régional (contre qui ? contre quoi ? avec quelles chances de succès ? avec une solution dans combien d’années ?) est un cauthère sur une jambe de bois.

L’appareil étatique français est déliquescent. Il ne contrôle plus RIEN. Le pays – Bretagne comprise, hélas – est endetté jusqu’au cou. Il est en faillite depuis quelque temps : le premier ministre FILLON est passé aux AVEUX il y a plusieurs années : le chef de l’ « Etat » lui a tapé sur les doigts, il a du avaler sa salive,et se taire. Cela par la faute de « gouvernants  » totalement incompétents, et irresponsables, qui ont déversé sur le pays, AVEC DE L’ARGENT QU’IL NE POSSEDE PAS, à des fins électoralistes. Qui est responsable de cet état de choses ? Les démagogues qui se sont succédés au pouvoir, vivant de promesses mensongères et de distributions de fonds inexistants.

Le dernier scandale est monstrueux : des sommes extrêmement importantes ont été distribuées aux syndicats et aux comités d’entreprises. M. PERRUCHOT, membre du nouveau centre, a présidé aux travaux d’une commission …

Les choses vont si vite, qu’un scandale chasse l’autre :

– La police des polices (Inspection générale des services) est mise en cause par le Monde du 12 janvier 2012. Des procès verbaux ont été modifiés, des écoutes déformées, une possible affaire de corruption étouffée.

Pouvons nous continuer à voir notre sort lié à celui d’un Etat-voyou ?

LA BRETAGNE DOIT MAINTENANT, AVEC VIGUEUR, AMORCER SA DECOLONISATION. LONDRES AUTORISE UN REFERENDUM SUR L’INDEPENDANCE EN ECOSSE. ET LA BRETAGNE, dans tout ça ???? Parbleu : DEMANDEZ LE A JEAN YVES LE DRIAN : il a la réponse sur la langue.

Je m’engage, si ma santé et mon emploi du temps le permettent, à publier sans trop tarder un article qui démontre, sans qu’il subsiste le moindre doute à cet égard, que le régime instauré en Bretagne par la France, de 1532 à 1789, est UN REGIME COLONIAL, rien d’autre. Comment la Bretagne a été EXPLOITEE comme un ferme, traite comme une vache, les Bretons soumis, comme un troupeau de moutons, à une tonte permanente, leurs impôts très largement draînés par une immense pompe aspirante vers le trésor royal, gaspillées par celui-ci dans des dépenses fastueusement inutiles et dans des guerres meurtrières, …

Comment, la Bretagne, pays prospère sous ses Ducs, gouverné avec prudence et sagesse, puissance internationale, a été progressivement ruinée à partir de Louis XIV (1660 à 1715), pour devenir un pays pauvre, sans destin national, à la fin de l’ancien régime, par les fautes accumulées de la France.

La notion de BRETAGNE-COLONIE fait encore hurler quelques collabos et Kapos, de moins en moins fort, il est vrai, un certain nombre de vérités élémentaires ayant été mise en place – avec méthode -, depuis dix ans.

Bien entendu, cette étude sera faite selon la méthode utilisée pour rendre évident que les Bretons sont un peuple, une nation résolument différents de la nation française : en premier lieu, le concept de COLONISATION sera défini d’une manière limpide, au moyen de critères clairs. Ce qui relève, non de l’histoire stricto sensu, mais de la science politique et du DROIT INTERNATIONAL

Députés, députrices, sénateurs, sénateuses, c’est le moment de retourner officiellement vos vestes :  après, il sera trop tard.

POUR LES PROCHAINES ELECTIONS, prenez bien garde à ceci : les bretons sont maintenant conscients des données principales : d’ou ils viennent, comment ils ont été envahis et annexés par la corruption, la duplicité, la fourberie; que des milliers de Bretons ont été massacrés en 1675 par les armées de Louis XIV, pour s’être révoltés d’une manière légitime contre des impôts illégaux; qu’un génocide abominable a été perpétré en Bretagne et en Vendée en 1793 et 1794 par les armées « républicaines » de la LIBERTE (!); que leur langue n’est pas morte de sa belle mort, mais a été ERADIQUEE, d’une manière volontaire et concertée, au nom de la prétendue supériorité écrasante et éblouissante de la civilisation française; qu’ils sont gouvernés, depuis Paris, par des gouverneurs civils NON BRETONS, décorés du nom de « préfets »; que le droit qui leur est appliqué n’est pas le leur; que les impôts qu’on prélève sur leur dos sont gaspillés par des incompétents; qu’ils entendent, maintenant, être gouvernés par des hommes et des femmes intègres et compétents, sortis de leurs rangs, non par des étrangers de passage, résolument non concernés par les affaires bretonnes.

Vous aurez à vous définir, désormais, pour toutes les élections à venir, non en fonction de vos liens de vassalité avec les édiles de Paris, mais en fonctions des seules volontés de ceux qui auront voté pour vous. Attendez-vous qu’ils deviennent, après avoir été grugés si longtemps, de plus en plus exigeants, et préparez vous pour cela. Vos institutions nationales auront leur siège, non à Paris, mais dans nos deux capitales nationales : NANTES, et RENNES. Il vous sera interdit d’être les esclaves d’une capitale étrangère, mais de vos compatriotes, car il est temps pour vous de découvrir qu’ils existent.

DRAPEAUX BRETONS exigés pour TOUTES les réunions électorales à venir.

A suivre …

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L’HISTOIRE MYTHOLOGIQUE DES BRETONS : UN CRITERE PUISSANT DE L’IDENTITE BRETONNE, qui n’est EN AUCUN CAS l’identité française .

 

         
             
           

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LE PRESENT ARTICLE N’A PAS SEULEMENT UN INTERÊT DOCUMENTAIRE : c’est un pan IMPORTANT des études et recherches sur l’IDENTITE des Bretons. Il est parti de la constatation que j’ai faite – au fil des années -, que la mythologie peut-être mise au service de la définition de l’identité des peuples, ou, plus largement, des CIVILISATIONS. On réalise immédiatement combien cela est important : la civilisation bretonne, à laquelle nous appartenons, possède sa mythologie propre, TOTALEMENT DISTINCTE de celle des Francs et des Français : il est clair que les rodomontades de la France, qui prétend être UNE et INDIVISIBLE – et que les Bretons en font partie -, sont stupides. La nation française est ce qu’elle est, aussi respectable que la nôtre sans doute, mais ELLE N’EST PAS LA NATION BRETONNE. Et vice-versa. La MYTHOLOGIE est donc, selon mon analyse, un critère important de l’identité des peuples. Cette constatation ajoute un élément non négligeable à la découverte que fit RENAN : ce qui fait la Nation, ce n’est pas, avant tout, le territoire, la langue, la religion (ou les croyances), mais le SENTIMENT D’APPARTENANCE, c’est à dire cette solidarité mystérieuse qui unit les individus d’un même peuple, sentiment né et forgé au cours des longs siècles pendant lesquels ils ont partagé une vie commune, au premier rang de laquelle les SOUFFRANCES VECUES EN COMMUN.

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REECOUTER ABSOLUMENT, pour qui veut comprendre pourquoi et comment les Bretons sont une nation, beaucoup plus ancienne que la nation française :

– SUR LUMIERE 101 : A la redécouverte du fait national; débat entre Jean Gilles MALLIARAKIS et Louis MELENNEC.

– SUR ABP : les deux vidéos sur la Nation, par Louis MELENNEC.

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TOUTE NATION QUI PERD TOTALEMENT LA MEMOIRE DE SON PASSE CESSE D’EXISTER EN TANT QUE TELLE. Toute nation qui, privée de son sentiment d’appartenance par le pays qui l’occupe ou qui l’a occupée, parce qu’il l’a effacé volontairement, ou en fait un objet de mépris pour les populations, OU A INTERDIT QUE L’HISTOIRE COMMUNE, qui est le principal aliment du sentiment national, SOIT ENSEIGNEE ET TRANSMISE, a déja disparu, ou est en train de disparaître. Tout pays qui a adopté l’histoire de celui qui l’ a envahi, est “acculturé”, et n’existe plus en tant que nation. Quiconque veut sauver le patrimoine national qui est le sien, doit commencer par se familiariser avec son histoire, quelque respectable que soit celle des autres. La restauration de la langue nationale – ou des langues nationales – est un moteur puissant de ré-installation de la personnalité nationale, mais ne vient jamais que bien après l’Histoire, QUI EST LE FONDEMENT MEME DE LA MAISON qui, sans cela n’existe même pas.

Chaque homme a le droit de se sentir citoyen du monde, européen, allemand, anglais, français, italien… Chaque breton a le droit de revendiquer son identité. C’est un principe incontournable du Droit International. Aucun pays du monde n’a le droit – ni le pouvoir – de faire échec à ce principe. Chaque Breton, même, a le droit de se sentir ou de se croire Français, même s’il ne l’est pas, le prétendu “traité” de 1532, dit” d’Union perpétuelle de la Bretagne à la France” étant un chiffon de papier, juridiquement inexistant, comme frappé de vices majeurs, arraché par la contrainte et par la corruption, le roi de France étant dans les parages avec 12000 hommes de sa Cour, effectifs augmentés de plusieurs milliers de soldats, sans document aucun contresigné par les Bretons, le seul texte proclamant cette union étant un EDIT, c’est à dire une loi française, pays strictement étranger à la Bretagne.

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Le premier manuscrit auquel on fait généralement référence, témoignant d’une tentative d’écrire “une” histoire du peuple breton, est l’oeuvre de Nennius. Les progrès, dans cette écriture ont été lents, mais pas plus lents qu’en France ou en Angleterre. Ces progrès sont loin d’être arrêtés, puisque, comme on le voit, c’est notre but depuis longtemps de traiter sans complexe TOUS le sujets tabous, sans aucune exception et sans aucune crainte, et de détruire les innombrables erreurs colportées au sein d’ un peuple qui n’ose pas  pas encore s’assumer, et qui, dans la phase actuelle, continue à croire que la lumière va venir de Paris (quelle plaisanterie, comme si Paris était disposé à lui rétrocéder son patrimoine, dérobé avec tant de continuité pendant tant de siècles !).

Depuis l’inauguration de cette histoire légendaire par Nennius, moine breton (d’Outre-Manche, précisons-le), au 9 ème siècle, celle-ci s’est enrichie de strates successives, non pas de détails nouveaux, mais de faits importants, les quelques lignes de départ, enrichies d’une façon abusive, admettons le sans regret, se transformant peu à peu en un vaste “corpus”, finissant par constituer jusqu’au début du 16 ème siècle une fort épaisse “saga”, riche en personnages et en évènements des plus étonnants.

Plusieurs auteurs ont contribué à l’élaborer . Les principaux sont Nennius (9ème siècle), Geoffroy de Monmouth (12 ème siècle), le Chroniqueur anonyme de Saint Brieuc (fin du 14 ème siècle), Pierre Le Baud (15 ème siècle), Alain Bouchard (fin du 15 ème siècle et début du 16 ème siècle), d’Argentré (fin du 16 ème siècle)…. Ce ne sont pas les seuls. Les citer tous aboutirait à surcharger le présent article, c’est à dire à rendre obscur ce que nous voulons essayer de rendre clair, sans rien sacrifier d’essentiel. (Quiconque veut en savoir davantage sur la genèse – laborieuse – de cette mythologie, se reportera à l’ouvrage très complet de Joseph Rio, sur “Les mythes fondateurs de la Bretagne” dont les références sont consignées ci-après, et dont le mérite est grand, sauf d’avoir rendu clair ce qui était obscur dès le départ; qu’il soit pardonné !). (Editions Ouest france, Rennes, 2000).

Au 16 ème siècle, l’histoire légendaire de la Bretagne est devenue si profuse, chaque auteur y ayant apporté sa “contribution”, sans guère se soucier des contradictions et des invraisemblances, qu’il est nécessaire, si l’on veut y voir clair, de la réduire au strict minimum, d’élaborer, en quelque sorte, UNE VISION SYNTHETIQUE. Encore sera-ce peut être trop.

Des auteurs contemporains, beaucoup plus nombreux que ceux qui ont écrit la légende, ont scruté ces textes pour tenter de discerner le légendaire du réel, le vrai du faux : Arthur de la Borderie, Marcel Planiol, Gwenaël le Duc, Jean Kerhervé, Léon Fleuriot, Hubert Guillotel, Noël-Yves Tonnerre, Bernard Merdrignac, Jean-Christophe Cassard….. (on en oublie toujours, mais je complèterai la présente liste). Leurs écrits, méritoires, remplissent des bibliothèques.

Tous concluent de la même manière – ou à peu près -, qui est au moins réconfortant, pour une fois, notre ethnie étant réputée pour ne se mettre jamais d’accord sur rien :

–  COMME CELLES DE TOUS LES PAYS DU MONDE, cette histoire des Bretons, dans sa première version, est une série de légendes, de mythes : rien de ce qu’elle contient n’est prouvé, UNE CHOSE exceptée : de nombreux Bretons sont venus de l’Ile de Bretagne (l’actuelle Grande Bretagne), et ont peuplé une partie de la péninsule armoricaine.

–  Même si quelques fragments de vérité se sont glissés dans les textes des auteurs précités, IL EST IMPOSSIBLE DE DISCERNER LE VRAI DU FAUX. Mais le faux l’emporte très largement sur le vrai, puisque telles sont les fonctions et la nature des mythes.

– Cette mythologie est en tous points conforme, quant AUX FONCTIONS qu’elle remplit, à la mythologie des autres peuples, notamment quant au souci qu’ont eu ces premiers auteurs d’ ASSIGNER UNE ORIGINE AU PEUPLE BRETON en général, au peuple breton d’Armorique en particulier, afin, en particulier, de se défendre contre les entreprises incessantes de la France visant à subjuguer et à s’emparer du Duché Souverain.

Nous argumenterons nos conclusions personnelles à la fin de ce chapître, et nous dirons pourquoi cette mythologie a joué un rôle TRES IMPORTANT dans les relations extrêmement conflictuelles des Bretons avec les royaumes conquis par les Francs en Gaule, puis avec la France, petite Principauté se confondant plus ou moins avec le diocèse de Paris à la fin du 10 ème siècle, jusqu’à s’étendre jusqu’aux frontières de la Bretagne sous Louis XI, avant l’hallali final de 1488 et de 1491, notre armée nationale, enrichie des contingents de nos alliés européens, ayant été détruite à Saint Aubin-du-Cormier, en juillet 1488. (Je répèterai ceci jusqu’à ce que nos voisins n’en puissent plus, et ne cherchent plus à se cacher derrière leur petit doigt, entreprise inutile, car nous sommes INFINIMENT plus obstinés qu’eux; il n’y a AUCUNE CHANCE que nous cédions un quart de millimètre sur ce que nous savons être la vérité).

Comme le souligne Philippe Contamine, professeur d’histoire médiévale à la Sorbonne, dans son discours inaugural au Congrès organisé à Brest en octobre 1991, sur le thème : ” 1491, La BRETAGNE, TERRE D’EUROPE “, évoquant le fait que ” Les Bretons (sont) incontestablement une nation distincte des Français “, qu’il rapporte à Chastelain, (merci cher Philippe Contamine, nous sommes quelques uns à le savoir, mais c’est honnête à vous de le dire : quelques “hystoriens” enseignant en Bretagne, situant l’apparition des Nations au 16 ème siècle, ne le savent pas encore en 2008 ! ), insiste sur le fait que l’histoire ne se limite pas à l’exposé chronologique des faits, mais que, s’agissant de la Bretagne et de la France, L’ANALYSE DES RELATIONS JURIDIQUES de ces deux pays est en soi UN OBJET D’ETUDE IMPORTANT. C’est à quoi, on l’a compris, nous nous livrons abondamment, car le sujet est central, en effet, en cette ère d’émancipation des peuples conquis par le fer et par le feu, à une époque ou cela, quoique déja condamné par le Droit et par la morale, sa pratiquait souvent.

1 – L’HISTOIRE LEGENDAIRE DES BRETONS COMMENCE ….. DANS LA VILLE DE TROIE, EN ASIE MINEURE.

La ville de Troie est célèbre. Elle occupe dans l’histoire de l’Antiquité, surtout légendaire, une place importante. Hélène, épouse du roi grec Ménélas, y est transportée, et y succombe aux charmes de Pâris, ce qui entraine les conséquences que l’on sait : une guerre terrible, dite “de Troie”, qui détruit la Cité, et condamne ceux qui en réchappent à la fuite.

C’est de cette ville que viennent les Bretons, on va voir de quelle manière.

Enée, qui descend de Dardanus, lui même  de Jupiter, vit à Troie. Sa femme lui donne un fils, Ascagne. Après la guerre de Troie, la ville étant dévastée (Monmouth, page 28), Enée et Ascagne quittent la ville et gagnent l’Italie. De si grands personnages ne peuvent que transporter leur royauté dans leurs valises. Si l’on en croit Nennius (page 31), “Enée règne trois ans chez les Latins, Ascagne 37 ans.” Ascagne engendre Silvius – qui ne règne que 12 ans -;  mais il a un fils, dénommé Brutus.

Brutus, en jouant avec un arc, tue son père; par accident, précise la légende. En des temps assez imprécis, chassé à cause de cet acte, Brutus entreprend un long voyage, qui le fait traverser des contrées diverses. Dont la Grèce… qui se trouve sur son chemin. Après bien des péripéties, il parvient dans l’embouchure de la Tamise, remonte le fleuve, et….. crée une ville, qu’il nomme “Nouvelle Troie” – qui deviendra plus tard Londres. En toute simplicité (Nennius, page 30; Monmouth page 51). C’est ainsi, disait Racine, qu’on fait les bonnes maisons.

D’autres contingents issus de Troie, conduits par d’autres chefs, s’arrêtent en chemin : l’un en Italie, l’autre en Gaule ( les Francs, rappelons-le, n’envahiront la Gaule qu’à la fin du 5 ème siècle; ce sont donc, aussi, des Troyens qui colonisent l’Italie et la Gaule, il n’est pas sans intérêt de le préciser). Nous verrons que ces considérations vont avoir une grande importance dans l’Histoire de l’Europe.

En ce temps-là, l’Empire Romain n’existe pas encore.

De Brutus à Bretagne, il n’y a qu’un pas à franchir. Brutus donne son nom à la Grande Ile, qui, dès lors, prend le joli nom de Bretagne (jusqu’alors, elle était dénommée Albion; Monmouth, introduction, page 49). L’Ile est déserte – ou quasi déserte. Il y a bien quelques géants, espèce alors encore fréquente, mais ce n’est pas grave : ils sont chassés. Ce sont donc les  compagnons Troyens de Brutus qui peuplent cette île immense : la Bretagne insulaire est née ! “Brutus, écrit Geoffroy de Monmouth, est donc le premier roi des Bretons ” (page 26). Les Bretons parlent leur langue,” la langue troyenne – ou langue grecque dérivée -, qui devient la langue bretonne” (Monmouth, page 49). Premier roi des Bretons, Brutus, de grande naissance, est aussi de grande noblesse de caractère, et de grand courage. Est-il besoin de le dire?

Le choix du pays, d’ailleurs, est excellent. La description idyllique qu’en donne Nennius (pages 15 et 29), s’améliore encore dans l’Historia Regum Brittaniae (= Histoire des rois de Bretagne), de Monmouth: ” La Bretagne est une île magnifique …. elle est riche en minéraux de toutes espèces; de vastes champs la recouvrent, des coteaux également, très propices à une culture intensive; la fertilité du sol permet, suivant les saisons, etc… On trouve aussi en Bretagne des forêts ou abondent toutes sortes de gibiers; l’herbe des clairières nourrit les animaux, tandis que les fleurs de toutes couleurs offrent leur nectar aux abeilles tourbillonnantes… ” (Monmouth, page 27). Rien n’y manque, c’est une sorte de petit paradis: les Bretons de la légende prennent un excellent départ dans l’histoire.

2 – LES BRETONS DE LA BRETAGNE INSULAIRE TRAVERSENT LA MANCHE, ET S’ETABLISSENT EN ARMORIQUE.

D’ou vient qu’une partie de ces Bretons traversent la mer, et viennent s’installer dans la péninsule située en face de la Cornouailles (= le Cornwall), sur le continent, qui porte le nom poétique d’Armorique ?

Lorsque cette migration se produit, au 4 ème siècle, l’Ile de Bretagne est gouvernée par les Romains (= vrai). Elle a été conquise, depuis trois siècles environ, par eux, ce qui ne s’est pas fait sans mal (Voir la très sérieuse Histoire romaine de Marcel le Glay, Yann Le Bohec, Jean-Louis Voisin, Quadridge, PUF., Paris, 1991). L’Empire Romain, très vaste, difficile à gouverner, a été scindé en deux parties : l’Empire d’orient; l’Empire d’Occident (vrai: voir Humbert, page 367). L’anarchie est endémique. Maxime – personnage authentique, soulignons-le -, né en Espagne a été nommé commandant en chef des armées de Bretagne; c’est un soldat courageux, habile, populaire, aimé de ses légions. Il s’est converti au christianisme. Il profite de sa situation pour se faire proclamer Empereur, en 381, et traverse la Manche, avec ses troupes en 383, et envahit la Gaule, “arrivant de Bretagne avec son armée de Bretons”, s’empare de la Gaule (vrai), met en fuite l’Empereur Gratien, et le tue (Nennius, page 37).

Ces derniers faits, relatifs à Maxime, étant exacts, c’est ici que la légende initiée par Nennius reprend son cours, par la vertu de la plume imaginative de Monmouth (page 124)…. trois siècles plus tard, puisqu’il écrit son “Historia” au 12 ème siècle.

L’aventure n’est pas ordinaire. Maxime est un ambitieux gorgé d’or et d’argent. Il réunit une flotte immense, et appelle tous les soldats en armes de l’Ile de Bretagne. On met le cap sur le “royaume d’Armorique, maintenant appelé Bretagne”(Monmouth, page 124). C’est, ajoute l’auteur, un pays  non pas seulement charmant, mais plein de ressources et d’avenir, une duplique, en plus petit, de la Grande Ile. “Ce royaume, dit-il, l’un des plus puissants de la gaule (sic), est, à mon avis, la terre la plus plaisante, qui n’existe nulle part ailleurs.” (resic).

L’expédition de Maxime et de ses soldats Bretons est, selon Monmouth, un carnage: 15ooo soldats armoricains (qu’il dénomme “Francs”, bien qu’il ne puisse y avoir de “Francs” en Bretagne, attendu qu’ils n’envahiront la Gaule qu’un siècle plus tard) sont tués. Toute la population mâle est massacrée, avec une “cruauté féroce” (page  125); seules les femmes sont épargnées; 100 000 Bretons de (Grande) Bretagne sont réunis pour repeupler le “royaume” Armorique. On tente de faire venir des vierges bretonnes restées de l’autre côté de la Manche, seules dignes d’être les épouses des soldats vainqueurs, et de leur donner des descendants. Mais une grave tempête contrarie le voyage!

Fait capital, qui va “engager” toute l’histoire future du Duché de Bretagne, comme étant reçue par les historiens bretons comme véridique : un certain Conan Mériadoc (qui devient célèbre sous le nom de Conan Mériadec), d’ascendance royale – lui aussi descend de Brutus -, se voit donner en cadeau ce “royaume” par l’empereur auto-proclamé Maxime. Conan Mériadec conquiert Rennes et Nantes, est couronné roi à Rennes, et choisit Nantes pour capitale (Le Baud et Bouchard, cités par Rio, page 128). La conquête se passe, selon les chroniqueurs, aux alentours de 386. Brutus avait été le premier roi de Grande Bretagne; Conan Mériadec devient le premier roi de la petite Bretagne. Une belle carrière lui est réservée dans la littérature historique mythologique bretonne, au moins jusqu’au 17 ème siècle. De l’un à l’autre, la continuité est parfaite. D’après la légende, tous les princes qui ont régné sur la Bretagne Armoricaine – y compris Jean IV, jean V… François II, Anne de Bretagne, sont les descendants tant de Brutus que de Mériadec. D’Argentré fait de Mériadec le héros de la Bretagne, car c’est lui qui a fondé la lignée royale de la petite Bretagne.

– Le MYTHE DU ROI ARTHUR . Arthur est un personnage encore plus emblématique que le célèbre Conan Mériadec. Sa carrière littéraire va être infiniment plus brillante. Nennius, au 9 ème siècle, en parle à peine. Il est le chef de guerre des Bretons, combattant pour eux les envahisseurs Saxons (page 50),  qui dévastent à plusieurs reprises l’île de Bretagne, et  finissent par occuper de vastes territoires, d’une manière définitive, refoulant les Bretons vers l’Ouest.

Il devient un héros, très peu ordinaire, au fil des chroniques de Geoffroy de Monmouth, du Chroniqueur de Saint Brieuc, de Le Baud, d’Alain Bouchard.

Au plan personnel, il cumule toutes les qualités: bon, généreux, juste, incarnant le sens de l’honneur, courageux, intrépide, intelligent, humain, homme de coeur… (Monmouth, pages 204 et suivantes). Un tel personnage ne peut que créer une cour digne de lui : brillante, elle se peuple de poètes, d’hommes de lettres, de chevaliers exemplaires. Mais aussi de femmes délicieuses, courtoises, élégantes .  Cette cour devient un exemple non seulement pour la Bretagne, mais même, le lieu est “d’une telle courtoisie “, …” pour les peuples éloignés” (page 214). On l’imite de partout. L’habillement des chevaliers sert de critère à ceux d’ailleurs. La perfection y est telle, que les femmes y deviennent vertueuses et chastes ! (C’est là qu’on voit que le chroniqueur exagère!).

Arthur est un militaire brillant, invincible. Ses exploits l’égalent aux plus grands. Il est le pourfendeur  des Saxons envahisseurs, devenus des “Anglais”. Malgré sa bonté d’âme, il en tue quelques milliers. Il est vrai qu’il a d’excellentes raisons pour cela : ils se sont emparés de la terre des Bretons, et, c’est notoire, ce sont des paiens et des traîtres, au point que dans leur langue, le même mot sert à désigner les Anglais et les traîtres; l’anonyme le confirme : “Le nom de Saxons est synonyme de trahison; il en est de même pour les Anglais ” (page 55).  Mais encore, il soumet à son pouvoir plusieurs pays. Il sollicite l’aide du roi de petite Bretagne armoricaine, son neveu Hoel, qui le rejoint à Southampton, avec des renforts de 15000 soldats. Il soumet l’Irlande, l’Islande, la Norvège, la Dacie. Cela ne lui suffit pas; il débarque en Gaule, alors province romaine gouvernée par le tribun Frollo, qui, de peur, se réfugie dans Paris. Au cours d’un combat singulier, Arthur, plus fort, …. lui coupe le casque et la tête en deux. Il soumet toute la Gaule, tandis que son neveu Hoel s’empare du Poitou, de l’Aquitaine, de la Gascogne. Selon certains chroniqueurs, cet homme pieux construit même une cathédrale à Paris !

Rentré dans la Grande Ile, après avoir partagé la Gaule et distribué les provinces à ses parents, à ses capitaines, à ses amis, il est couronné dans la Ville-des-Légions. (Monmouth, pages 204 et suivantes), que l’anonyme de Saint Brieuc nomme Caerleon (page 161).

Puis, c’est l’emballement… Le destin d’Arthur s’envole. La littérature s’empare de lui, c’est une aventure étonnante qui commence et rebondit. Le besoin de mythes étant universel, Arthur est investi, non pas seulement par la (Grande) Bretagne, par la petite Bretagne, par les principautés du royaume de France, et par bien d’autres pays, de toutes sortes de vertus et de qualités. De personnage mythologique petit et quasi médiocre – peut-être d’ailleurs purement inventé par Nennius ou ses prédécesseurs inconnus -, il devient un héros. C’est un modèle d’identification, réunissant dans sa personne les qualités et les vertus que l’on peut donner en exemple, car on les forge et on les décrit comme exemplaires.

Sa réputation s’étend au loin. On le retrouvera, bien plus tard, en Espagne, en Italie, en Allemagne, en Pologne… Des romanciers, des poètes, des musiciens s’en emparent, et la divulguent au monde ébloui. Marie de France écrit sa phrase célèbre : “Bretagne est poésie”. Chrétien de Troie et d’autres écrivent une saga superbe, à partir de ce que l’on dénomme la “matière de Bretagne”, source intarrissable d’inspiration de chefs d’oeuvre. Un monde merveilleux se met à vivre, des personnages enchantés et enchanteurs le peuplent : Merlin, la Fée Mélusine, Lancelot du Lac, Perceval….

L’histoire enseigne que la matière de Bretagne, qui place si haut les idéaux humains, ensemence l’Europe. Ce qui, tout narcissisme déplacé écarté, est vrai : cette matière de Bretagne, bien qu’éminemment mythologique, véhicule un message élévé, exaltant le courage, le désintéressement, la haine du mensonge et de l’hypocrisie, le respect des êtres humains … Le code de l’honneur, écrit Christian-J. Guyonvarc’h, ” y est toujours très strict, et même très raide “(La civilisation celtique, Payot, Paris 1995, page 144). Voila ce qui explique son incroyable pouvoir de séduction, de tels principes, en effet, étant de nature à servir de modèles, d’idéaux à atteindre, capable d’aider les hommes à se dépasser.

Les Bretons d’Armorique sont partie prenante dans ce monde auquel ils appartiennent, puisque, venus principalement du pays de Galles et de Cornouailles, ils ont participé à la création de cette mythologie, et en sont le véhicule obligé, tout comme les Gallois (Guyonwarc’h, page 108). La forêt de Brocéliande, lieu d’enchantement par excellence, est en Bretagne armorique. Trois Ducs vont porter le prénom d’Arthur, fort prisé à la Cour de Nantes. Le dernier, immédiat prédécesseur de François II, père d’Anne de Bretagne, se prépare à envahir l’Angleterre au moment ou il meurt, en 1458. (Il semble que ce projet ait été réel, et que Arthur III avait, en effet, la carrure exigée pour faire cette conquête, comme Guillaume le Conquérant en 1066).

La saga envahit toute l’Europe. Des rois et des Princes donnent à leurs enfants les prénoms des héros arthuriens. (De même – ceci étant dit clairement à l’intention de M. Mélenchon, l’ami de la Bretagne – que la France collaboratrice, tout le temps qu’elle considère le Maréchal Pétain comme un héros, donne à ses enfants mâles le prénom d’ailleurs élégant, de Philippe : on se souvient de la formule célèbre : 40 millions de Pétainistes”: telle est la France de 1940, un peuple entier à vocation collaboratrice, par identification à son chef – au moins pendant les premiers temps -, là ou la Bretagne produit quelques égarés, qui cherchent avec désespoir une issue au problème breton, créé en entier par l’invasion de la Bretagne en 1491 par les armées de qui l’on sait, plus encore par le laminage des cerveaux et l’assassinat de la langue et de la culture bretonne de 1789 à 1950).

Enfin, Arthur arrivant à ses fins dernières, on invente une légende charmante, la “dormition”. Le phénomène n’est pas original. Beaucoup de Dieux, de demi-dieux, de prophètes, de Princes, ont connu la même aventure ! Arthur n’est pas mort, il s’est endormi. Il reviendra, tôt ou tard, pour aider les Bretons à chasser les envahisseurs saxons d’Angleterre, car ils y sont imposteurs. La légende est tenace. Au 19 ème siècle, un chantre armoricain invente une ballade miraculeuse : comme Jeanne d’Arc vint jadis vers le gentil dauphin Charles (le futur roi Charles VII, père de Louis XI), pour “bouter” les Anglais hors du royaume de France, de même, réveillé de son sommeil séculaire, Arthur reviendra aussi en Bretagne armorique, pour bouter les Français hors du Pays breton et les renvoyer chez eux!

Ma Doué béniget! Et si c’était vrai ! Et si, de surcroît, les Bretons, prenant maintenant conscience de leur passé de colonisés (de 1491 à 1789), puis d’esclaves (de 1789 à 1950-1960, sinon jusqu’à aujourd’hui),  la France n’étant plus en mesure de liquéfier les esprits, il était demandé à ce pays, comme l’exigent la morale et le droit des gens,  de payer le prix de toutes les horreurs commises en Bretagne depuis les invasions : la demande de pardon à genoux, comme l’a fait le Premier ministre australien (différence fondamentale : c’est un type bien, lui); s’humilier comme elle l’a fait pour les Bretons; reconstruire à ses frais les monuments  et les châteaux détruits lors des invasions, et depuis; rendre, avec les intérêts de droit le tribut annuel prélevé sur le pays pendant deux siècles et demi (je répète que Marcel Planiol a tracé la voie pour que l’on calcule  le montant des sommes volées à la Bretagne pendant l’occupation de 1491 à 1789 : QUEL PROFESSEUR DES FACULTES, EN DEHORS DE LUI, A EU CE COURAGE ? Je réponds à sa place: AUCUN; voilà, mes bons, à quel pays vous appartenez – ne vous en vantez pas trop, surtout !); construire, aux frais exclusifs de ceux qui ont assassiné la langue et la culture bretonne, des écoles ou la langue nationale sera ré-enseignée, mais par de Maîtres Bretons cette fois, payés par les deniers des responsables ? (Pas si con, non?).

Cet avenir reconstruit pourrait être réel : à condition que les Bretons secouent leur mollesse, sortent de leur dormition, et cessent de compter sur les autres pour rebâtir leur destin.

Ah, fantomatiques Bolloré, Pinault, Lelay et autres! Franchement : ça ne vous interpelle réellement pas ? Moi, JE SUIS MORT DE HONTE POUR LA BRETAGNE.

– ORIGINES MYTHOLOGIQUES DE LA “LANGUE DES LANGUES”: LE BRETON. Sa supériorité écrasante sur tous les autres idiomes.

La manière dont les chroniqueurs et historiens de Grande et de Petite Bretagne font de leur langue le modèle des modèles, est à la fois stupéfiante et cocasse. Elle démontre, entre autres, que lorsqu’il s’agit d’affirmer leur supériorité, en particulier sur leurs voisins Français, ils ne craignent ni les invraisemblances, ni les exagérations. Mais aussi, elle est un témoignage éclatant de la fierté des Bretons, s’agissant de leur antique idiome. Toute la mythologie obéit aux mêmes lois. Ici, on voit ces lois opérer d’une manière spectaculaire.

– La langue bretonne est “vraye langaige de Troye la Grande”. C’est la langue-mère: toutes les autres en sont issues. Toutes les études “linguistiques” sérieuses le démontrent. (Il y a bien quelques “dissidents “, mais dont les écrits n’altèrent en rien la noblesse de l’idiome breton : d’aucuns prétendent que le Breton est la langue de Noé, d’autres du vieil hébreu, ce qui n’est pas mal non plus, de toutes manières).

– Certes, les Francs et les Italiens, eux aussi venus de Troie la Grande (voir plus haut), ont aussi, jadis, parlé cet idiome sublime. Mais, explique le chroniqueur de Saint Brieuc, sans doute de races moins pures, ou plus faibles, ils se sont laissés pervertir en chemin : le “contingent” fixé en Italie … s’est mis à parler l’italien ! Le contingent conduit par Francion, fils d’Hector, ont aussi oublié la langue des origines, et, arrêtés en Gaule, pays conquis plus tard par les Francs, se sont mis à parler…. le français !

D’ou il résulte que seuls les Bretons se sont trouvés les dépositaires de la langue dont toutes les autres dérivent.

– Est-ce la conscience du rôle historique exceptionnel dont ils sont investis ? Lorsque, ayant conquis la Petite Bretagne, le problème de conserver l’idiome superbe s’est posé, les jeunes armoricaines, dont il fallait bien qu’ils se contentassent pour avoir des descendants, eurent la langue coupée, afin que l’idiome universel soit enseigné par les géniteurs, et non par les mamans. C’est ainsi que la langue bretonne a traversé les temps, et nous est parvenue intacte, et s’est maintenue (en tout cas, cher M. Mélenchon, jusqu’à la Sublime Révolution, qui l’a assassinée, comme vous le savez maintenant).

– Cela explique que la langue bretonne soit devenue celle des anges, celle que l’on parle au paradis, celle que parla le Christ sur la croix, avant de remettre son âme à son père, le Créateur (d’autres disent que c’est l’anglais, l’italien, le danois… mais ils mentent, bien évidemment : il est notoire, à cette époque, que c’est bien le breton que l’on parle au paradis).

Des recherches patientes ont révélé ce qu’on n’imaginait pas sur les relations que les Bretons cultivés entretiennent avec leur langue à la veille des Invasions fatidiques : non seulement ils aiment et ils admirent leur langue, MAIS ILS L’AIMENT D’AMOUR. Le fait n’est pas étrange, mais commun. Il se retrouve dans beaucoup de pays qui ont accédé à la Culture, et qui ont des hommes de lettres et des savants. (Les témoignages, sur ce point, sont assez nombreux; voir, notamment, Joseph Rio, pages 276 et suivantes; Gwennolé Le Menn, Les Bretons bretonnants, d’après quelques textes et récits de voyage, du 14 ème au 17 ème siècles…). Les Français, eux mêmes, ont exalté leur propre langue jusqu’à en délirer, ce qui n’est pas davantage ridicule (Colette Beaune, Naissance de la nation France, Gallimard, Paris Paris 1985, page 402); jusqu’à ce qu’elle devienne, largement aidée par cette école politique qui a fait métier de dénigrer et de vomir sur son propre pays et sur tout ce qu’il a fait, ceci dans le but de préparer la “République universelle”, une langue régionale dans le monde contemporain. Pour la langue bretonne, nous verrons en son temps par quels moyens la France, au nom de sa langue autoproclamée la première de l’Univers, les Bretons ont, en quelques générations, par une volonté de fer ayant pour but affiché de la détruire, été amenés à détester l’ancien idiome de leurs ancêtres. Comme on guérit l’alcoolique ou le fumeur en lui administrant des produits qui le font vomir, on lui a écrasé la cervelle d’une manière criminelle, en créant des réflexes conditionnés ayant pour but – et pour effet – de conduire les Bretons à vomir leur propre culture. (Certains politiques, dénommés “Sénateurs”, ont en 2008, par une attitude anté-préhistorique, voté en faveur de la destruction totale de la langue pour laquelle leurs ancêtres ont eu tant d’admiration).

CONCLUSIONS PROVISOIRES.

– L’universalité des mythes. Ce n’est pas parce que les mythes sont des légendes qu’ils sont méprisables. Freud a dit que les rêves sont des coups de sonde dans l’inconscient. Les analyser permet de pénétrer dans les couches profondes de l’esprit du sujet qui les réalise, si l’on dispose des “clés” pour procéder à leur décryptage. Il en va de mêmes des mythes, en tous cas DE CERTAINS D’ENTRE EUX. Pas plus les mythes bretons, les mythes slaves, ou indiens, ou inuits… ne sont le fruit du hasard. Ils sont l’expression de la civilisation qui les élabore. Ils expriment SOUVENT – NON PAS TOUJOURS, certains sont nés de la seule imagination des hommes -, quelque chose de profond, au delà de leur apparence étrange, parfois saugrenue.

– La fonction universelle des mythes. Le mythe remplit une fonction indispensable (Mircea Eliade, 34). Nous avons dit, en commençant l’écriture de ce chapitre, que les mythes – ce n’est en rien une découverte personnelle, même si nous sommes parvenus aux mêmes conclusions que les autres chercheurs, mais le résultat des travaux savants et consciencieux des spécialistes des mythes -, que ceux-ci sont souvent des tentatives de réponses aux problèmes que se posent les peuples :

. D’ou venons nous? A travers l’invraisemblable histoire d’Enée et de ses descendants supposés, les Bretons le savent : ils viennent de Troie la Grande! Peut-on rêver origine plus prestigieuse? Bien sûr, les Italiens, les Français, et bien d’autres peuples européens sont aussi venues de Troie. Mais le destin des Bretons est infiniment plus prestigieux. Ils viennent aussi, à une époque beaucoup plus proche, de la (Grande) Bretagne, ou leurs ancêtres ont jadis posé le pied, et vécu de longs siècles, et ou certains sont restés. La communauté d’origine et d’appartenance affective avec la Grande Ile est très réelle; car la petite Bretagne est issue de la grande, et n’est devenue autonome que de longs siècles après avoir quitté la terre-patrie – ce qui est historiquement vrai.

. Qui sommes nous? Nous touchons là un problème essentiel: celui de l’IDENTITE des peuples. Par la fonction du mythe, les Bretons savent qu’ils sont un peuple très antique, très vénérable, qu’on doit considérer avec respect. Ils sont un PEUPLE très particulier, unique, qui ne se confond avec AUCUN autre. Surtout pas les Francs, ennemis immédiats, permanents, et durables – sinon définitifs! Les Français auront beau, par la force grossière, décréter que les Bretons font partie de “LA” nation décrétée par leurs “révolutionnaires” de 1789, cela reste et restera une affirmation ridicule.

. Ou allons nous? Pour les Bretons, ils ne vont certainement pas vers la France. Au cours de l’histoire, même si, par bonheur, ce n’est plus les cas, ce peuple est haï, et c’est réciproque. Les mythes bretons, engrenés les uns dans les autres, expliquent fort bien ce qu’ils veulent : ils vont vers LEUR destin, ils veulent, avec une force inouie, ETRE EUX MEMES, obéir à leurs Princes, en aucun cas à des rois étrangers, vécus souvent comme des voleurs, voire comme des bandits………..

La mythologie bretonne, au moyen âge, dans le combat “idéologique” contre la France, pays étranger, se révèle une arme  formidable, non pas certes pour le peuple, qui a une vision beaucoup moins élaborée, beaucoup moins intellectualisée, de l’attachement à son pays, mais de la Cour, des clercs, de la classe cultivée, qui seule a accès à ces légendes, telles qu’elles sont écrites par les auteurs précités.

Tout, dans la Mythologie des Bretons, telle qu’elle est écrite par les auteurs cités plus haut, fait d’eux des êtres infiniment supérieurs à leurs voisins. Bien sûr, dans les faits, ils ne sont  supérieurs ni aux Français, ni à aucun autre peuple (Je crois devoir l’écrire clairement, car trente années de “bourdieuseries” ont à ce point affaibli les cerveaux et diminué tant le vocabulaire courant, réduit à moins de 100 mots, que la subtilité du langage, au point qu’on ne sait plus lire entre les lignes, discipline que l’on enseignait jadis dans les écoles, par l’étude de la littérature classique, la rhétorique, l’art d’argumenter, qu’on pourrait penser que j’accorde à mes compatriotes une supériorité sur les autres, ce qui n’est certes pas le cas). MAIS A LA VEILLE DES INVASIONS FRANCAISES, ILS LE CROIENT, Ils en sont très fermement convaincus. Jean IV, Jean V, Pierre II, ARTHUR III, FRANCOIS II, ANNE DE BRETAGNE surtout, passionnée d’histoire, non seulement n’ont aucune raison de mettre en doute les travaux historiques des savants de leur Duché, mais ont tout les raisons de “s’y accrocher”, car cela rend inébranlable leur attitude de ne jamais céder aux prétentions absurdes des Français, et de mobiliser toute leur énergie contre l’étranger.

C’est une vieille histoire. Les Bretons ont toujours été considérés comme des “orgueilleux”  par les Francs, puis par les Français, avant qu’ils ne soient vaincus, puis réduits en cendres après 1789 (Nous reviendrons longuement sur l’invasion de la Bretagne par les armées de Louis le Pieux en 818, et l’exceptionnel témoignage qu’en a laissé Ermold le Noir, ainsi que sur Morvan, qui règne sur la région de Vannes, et est désigné par le chroniqueur franc, un nombre élevé de fois sous le titre de “REX”, c’est à dire de Roi). A travers la mythologie que leurs historiographes ont élaborée, peu à peu, ce sentiment de supériorité devient spectaculaire. Nous avons souvent insisté sur cette notion de “narcissisme national”, à laquelle nous avons donné forme et contenu : ce sentiment que les nations et les peuples “sécrètent” inconsciemment, sans lequel ils ne peuvent ni vivre, ni se développer, ni prospérer. C’est l’un de nos apports principaux à la théorisation de la nation.  Lorsque l’orage cataclysmique de l’invasion de la fin du 15 ème siècle se lève, ce sentiment de supériorité sur leurs voisins est à son zénith. Nous sommes au moins plusieurs auteurs à l’avoir mis en évidence.( Lors du Congrès tenu en 1982 à Brest, Jean Christophe Cassard, décortique avec talent cette écrasante supériorité des Bretons sur les Français, dans un chapitre qu’il intitule : “La précellence des Bretons sur les Francs : en tout, les Bretons l’emportent sur les Francs ») ….

La France est elle même, bien sur, l’auteur de sa propre mythologie, sans aucun rapport avec la mythologie des Bretons, mais, comparativement, elle est bien misérable…Vus de la Cour de Nantes, les Français sont bien, comme je l’ai écrit plus d’une fois, en cette fin du 15 ème siècle, des ploucs, des nouveaux riches…. Vrai ? Non, bien sûr : mais c’est la vision qu’en ont les Bretons. Et cette vision, même si elle est issue d’une construction intellectuelle, non démontrée d’une manière scientifique, EST POUR CEUX QUI Y ONT ACCES, EST LA VERITE de ce temps. Au moment des dernières guerres brito-françaises, TOUS LES GENS CULTIVES DU DUCHE croient à l’origine prestigieuse de la Haute et Noble Principauté de Bretagne, comme les gens cultivés des autres pays (les Anglais, le Italiens, les Espagnols, les Français….) croient à leur propre mythologie: la noblesse bretonne est convaincue qu’elle est troyenne, comme la noblesse française croit, pendant longtemps encore, qu’elle descend des envahisseurs Francs, comme elle pense que le bas peuple français est le résidu des gaulois. En quoi la manière de voir, de penser, de ressentir, échappe à toutes les  critiques – surtout, celles des Français à l’égard des Bretons seraient particulièrement mal venues -, car l’histoire des peuples, de tous les peuples, se construit de la sorte.

S’il est nécessaire d’insister sur cet état d’esprit si particulier des Bretons au 15 ème siècle, et sur ce que pense la Nation d’elle même, c’est qu’on peut suivre dans la littérature très abondante qui a été publiée au 19 ème siècle et ces 30 dernières années, la destruction, le laminage mental des Bretons par la France, et l’affaissement continu de leur fierté et de leurs performances, à partir de l’ « Admirable » Révolution de 1789. Les Français, détenteurs de la misérable mythologie nouvelle qu’ils viennent d’inventer, née de leur génie, et qui, selon le mot célèbre de Michelet est digne de devenir la religion de l’Univers (la citation exacte, ridicule, est la suivante: “Le jour ou, se souvenant qu’elle fut et qu’elle doit être le salut du genre humain ( = incroyable, MAIS VRAI!), La France s’entourera de ses enfants, et leur enseignera la France comme foi et comme religion, elle se retrouvera vivante et solide comme le globe ” (idem: c’est ridicule, mais C’EST ECRIT COMME CELA), et constituant un message Universel, doit être diffusé, à quelque prix que ce soit, car il y va du progrès de l’humanité. La France a donc le droit – c’est même un devoir croit-elle -, de faire entrer dans les crânes des populations ploucques des alentours, ces merveilleuses nouvelles vérités, au besoin en se servant du burin et du marteau. Ainsi peut-on les sortir, en les bousculant un peu au besoin, de ces cavernes cro-magnonnes dont elles ne veulent pas s’extraire, imbues qu’elles sont de leur sottise native et héréditaire. (Sois patient, lecteur, tu vas frémir lorsque tu liras les citations que je vais extraire de la littérature française du 19 ème siècle sur les Bretons). Quel bonheur que de contribuer à la félicité de ces demeurés quasi sortis de la préhistoire, même s’ils ne sont pas vraiment d’accord!

Presque personne aujourd’hui ne sait que les Bretons ont une toute autre vision d’eux mêmes au 15 ème siècle qu’au 20 ème siècle, après leur acculturation forcée par la puissance occupante. Nos recherches, sur ce point, sont conformes à ce qui a été observé chez tous les peuples acculturés dans le monde, dans les mêmes conditions que les Bretons. Il n’y a, à cet égard, aucun désaccord entre les spécialistes de la pathologie mentale collective. Cela est dur à entendre pour l’orgueil des responsables. Ne pas le dire serait, pour moi, une lâcheté impardonnable, en même temps qu’une injustice. Les Bretons ne sont ni méchants ni pervers, mais, lorsqu’ils sont blessés, ils n’oublient plus. C’est un trait constant de notre ethnie. Quelques uns pratiquent encore ce qui reste des idéaux arthuriens. Et personne ne leur enlèvera le droit d’être des êtres humains.

– Déclin de la mythologie bretonne au 16 ème siècle. Vient le moment, inéluctable, ou les chroniqueurs, qui ont écrit ce qu’ils ont pu, comme ils l’ont pu, accèdent petit à petit à d’authentiques archives, dont la valeur est très réelle. L’écriture de l’histoire “vraie”, fondée sur l’étude des archives, se substitue peu à peu à l’histoire mythologique : Le Baud, Bouchard, d’Argentré, Lobineau, Morice, La Borderie s’y attachent (le mythe “fondateur” de Conan Mériadec n’est détruit qu’au 19 ème siècle! Voir La Borderie, tome 2, page 441 : La fable de Conan Mériadec); ne disposant encore que d’archives insuffisantes, ou même pas du tout pour les origines de leur Pays, ils “comblent les creux”, encore par des légendes et des mythes, il est vrai. Mais les progrès se font jour. Ils ont à leur disposition, pour les périodes tardives qu’ils explorent, dont ils ont mêmes été parfois les témoins, si ce n’est les acteurs (Pierre Le Baud, Alain Bouchard, d’Argentré ..),  d’authentiques documents, parfois mis à leur disposition par la Cour (ainsi Anne de Bretagne donne-t-elle l’ordre que les archives soient communiquées tant à Le Baud qu’à Bouchard, et suit personnellement les travaux de Bouchard, soucieuse qu’elle est à un degré supérieurement élevé de l’histoire de son pays, et de “ses” Bretons).  Les archives bretonnes se mettent à exister, croissent et embellissent, CAR CE SONT CELLES D’UN ETAT.  Alors voit-on, peu à peu, faisant suite à l’exposé des traditions légendaires par ces auteurs, d’authentiques relations historiques non seulement dignes de foi, mais d’une honnêteté scrupuleuse, plus encore pour Le Baud que pour Bouchard. L’histoire nait de ce contexte, le passage des deux situations se faisant d’une manière quasi insensible. C’est là que commence à naître, cette fois d’une manière sérieuse, l’histoire” vraie” de la Bretagne. A la fin du 15 ème siècle, comme le souligne Jean Kerhervé, la Bretagne dispose d’historiens d’envergure, à l’image des pays les plus avancés de ce temps, et “qui ne craignent pas la comparaison avec celle des historiographes français de la même époque” (Jean Kerhervé, Aux origines d’un sentiment national). C’est, bien sûr, notre opinion. L’archaïsme prétendu de la Bretagne est une légende CREEE PAR NOS VOISINS.

Mais, les armées de l’envahisseur ayant détruit le pays, la France veille. Il serait dangereux qu’on en dise trop… Les pays ploucs n’ont pas le droit d’avoir une histoire, si ce n’est celle qu’on veut bien leur consentir. En 1789 – décidément, cette année est à marquer d’une pierre blanche -, l’histoire de Bretagne est CENSEE devenir celle de la France. C’était simple, il suffisait de le vouloir, et de se donner les moyens pour qu’il en soit ainsi : quelque chose qui ressemble à ces instruments utiles, à la ville comme à la campagne, mais qui, dans certaines mains, deviennent terribles : le marteau et l’enclume.

– La mythologie, comme instrument de réflexion sur la distinction des nations entre elles. Lorsque deux peuples élaborent des mythes différents, ils sont fondamentalement distincts l’un de l’autre. Les Bretons n’ont jamais été français. La pantalonnade de 1789 n’en a pas fait des Français.

Conclusion de la conclusion : les Bretons vus à travers les mythes nés spontanément de leur histoire : un peuple fier, et qui réussit; un peuple inventif aussi, plus que fermement décidé à ne jamais laisser ses voisins leur effleurer les orteils.

Les Bretons en 1950-1960, vus cinq siècles après l’invasion par les armées françaises, un siècle et demi après l’oeuvre “civilisatrice” de l’Admirable Révolution Universelle : un peuple acculturé, névrosé, privé de sa langue et de sa culture, sans ressort et sans volonté, ayant perdu toute notion de son histoire et de ses origines, sans aucun projet collectif national, puisque – sans dérision -, on l’a incorporé “dans la Grande patrie Française” (sic !).

Les jeunes de 2008: la fierté retrouvée; souvent : une perplexité agressive à l’égard de ceux qui leur mettent les preuves sous le nez. Un début de prise de conscience de ce qu’ont subi leurs parents et leurs grands parents, qui n’avaient, pas plus qu’aucun être humain, vocation à devenir des ploucs.  Hélas aussi : l’incapacité de se mettre d’accord sur les principes fondamentaux, de s’unir pour définir un destin commun, au delà des divergences nécessaires au fonctionnement de toute société démocratique.

– Une nouvelle mythologie après la mythologie ? Le problème se pose de savoir POURQUOI des Bretons ont eux mêmes contribué à falsifier l’histoire de la Bretagne après les invasions . Pourquoi cet acharnement à soutenir l’insoutenable, alors qu’il existe des travaux de l’envergure de ceux de Planiol? Pourquoi inventer l’idée que les Ducs Bretons n’étaient pas souverains chez eux, et qu’ils étaient les “sujets” des rois de france alors que ceux-ci ont sans cesse été des envahisseurs, et que les Bretons exerçaient chez eux tous les attributs de la souveraineté ? Pourquoi s’acharner à prétendre qu’il y a eu un “traité” en 1532, alors que ce grossier montage est le fruit de la peur, de la contrainte, de la corruption ? Pourquoi inventer l’idée que la Bretagne était obligatoirement condamnée à être digérée par la France? Pourquoi, en somme, alors que nous disposons de toutes les archives historiques, et que plusieurs juristes ont répondu d’une manière particulièrement claire et concordante à ces interrogations (Le Baud, Alain Bouchard, d’Argentré, Marcel Planiol, nous-même….), fabriquer cette nouvelle mythologie après avoir liquidé l’autre ?

C’est à quoi nous répondrons dans une autre chronique, celle-ci une fois assimilée et digérée.

– Mythologie bretonne et mythologie juive. Le rapprochement des deux mythologies, et leur devenir est singulièrement productif pour comprendre le rôle fondamental dans le genèse des Nations.

Nous avons vu que la mythologie bretonne – comme les autres, ni plus ni moins – est une histoire embellie, idéalisée, faite d’une manière telle qu’elle entraine l’adhésion du peuple qui la sécrète, par son caractère miraculeux, exemplaire, souvent admirable.

Plus étonnante encore est la mythologie juive, qui s’est maintenue quasi intacte, malgré son caractère invraisemblable, presque jusqu’à nos jours. Il ya deux générations encore, la quasi totalité des juifs du monde se reconnaissaient dans les belles histoires relatées dans l’Ancien testament.
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LES EXACTIONS VERBALES SUR LE “COLLABORATIONNISME” ET AUTRES CRIMES PRETENDUS DE LA BRETAGNE SONT INJURIEUSES, ET DOIVENT CESSER.

M. Mélenchon, notre ami à tous, qui a osé qualifier le breton de “langue de la collaboration” (!!!!!!!) vient, de ce jour et par la voie d’Internet, d’entrer dans la légende Athurienne, destin auquel il ne s’attendait pas, lui qui était voué à une existence si ordinaire, si plate en tout, et si banale.

Prière à ceux qui manient avec dextérité les boutons de l’ordinateur, de le lui faire savoir. L’adresse du Sénat: 15 rue de Vaugirard, Paris (75006).

Il vient d’apprendre à son pays reconnaissant, que LA LANGUE DE LA COLLABORATION, POUR LES FRANCAIS, FUT LEUR LANGUE, NON UNE AUTRE : les Allemands parlaient cet idiome parfaitement, et n’avaient besoin que de celui-là pour communiquer avec le régime collaborationniste MIS EN PLACE EN FRANCE PAR LES FRANCAIS, par personne d’autre qu’eux. C’est Philippe Pétain, sauf erreur de notre part, qui a serré la main de Hitler à Montoire; il n’était  Breton, ni de près, ni de loin. Nos voisins d’Outre Rhin ignoraient TOUT de la langue bretonne, si noble soit elle, et n’étaient pas en mesure de communiquer avec nous en usant de notre idiome.

Les Français – TOUS LES FRANCAIS – sont priés de ne plus y revenir, SVP.

Il serait, de surcroit, particulièrement indécent que d’aucuns, approuvant publiquement les atrocités qui se commettent quotidiennement au Tibet, se croient autorisés à émettre le moindre jugement d’ordre moral sur quoi que ce soit. N’est-ce pas trop que tant de partisans de l’école idéologique qui a à son actif 100 millions de morts, la plus grande catastrophe dont l’humanité s’est rendue responsable, ait encore des héritiers, qui s’en réclament, et qui s’en vantent ?

Il faut que l’on dise haut et fort ce que les Bretons pensent : peuple pacifique, épris de liberté et de respect d’autrui, il condamne toutes les guerres QUI N’ONT JAMAIS ETE LES SIENNES – comme les autres d’ailleurs -, dans lesquelles on l’a entraîné, par force et malgré lui. Celle de 1914-1918 lui a coûté la mort de 240 000 de ses enfants, comme les atrocités de l’assassinat de la Vendée a coûté aux Vendéens 115 000 morts. Il n’est pas bon – pas bon du tout – qu’on insulte la mémoire des Bretons : ILS N’ONT AUCUNE RESPONSABILITE dans ces évènements abominables. LES BRETONS SAVENT QUI LES A ACCOMPLI : que ceux-là se mouchent, qu’ils se mettent à genoux, qu’ils demandent pardon… Il leur est permis d’espérer qu’ils seront pardonnés, rien d’autre. QUANT A MOI : C’EST NON.

Amen.

LES HEBDOMADAIRES  QUI, SANS AUCUNE CONNAISSANCE SUR LA BRETAGNE, donnent la parole à des incompétents sont invités à s’informer, ce qui est leur mission naturelle.

On peut aussi, pour mémoire, adresser copie à M. Barbier, au Nouvel observateur (rédaction@nouvelobs.com), et à tous autres journaux qui s’intéressent à la Bretagne (Le Figaro, Le Monde, Libération …. et, pourquoi pas, l’Ouest France et le Télégramme, nos quotidiens nationaux). M. Barbier pourra recommander à ses amis hystoriens, quelques lectures sur l’Antiquité mésopotamienne, égyptienne, grecque, afin qu’on n’ose plus écrire que les Etats indépendants n’existent pas avant le 16 ème siècle, pas davantage que les Nations. Les Etats antiques sont, pour un certain nombre d’entre eux, très structurés, possèdent un Souverain, un Chancelier-Premier ministre, un Conseil de gouvernement, souvent une assemblée délibérative, des gouverneurs de provinces, des bureaux, des scribes, des archives, des régistres comptables (notamment fiscaux), des cadastres. Ils ont des ambassadeurs, font des traités, disposent d’une monnaie, etc. Qu’on cesse donc d’empoisonner notre jeunesse, avec des idées fausses, alors que la Bretagne se signale par un nombre particulièrement élévé de diplomés, qui sont bien loin d’être des débiles.

L’un des derniers ouvrages parus, recommandé à l’ attention  de ceux qui ont tout à apprendre sur ces sujets : Les Hittites, qui apparaissent au troisième millénaire avant Jésus Christ (PUF., Que sais-je, numéro 3349, Paris, septembre 2008).

L’Etat Breton – je ne parle pas, bien entendu, de la NATION bretonne, qui est très antérieure -, existe au minimum depuis le 14 ème siècle; il est structuré avant la France par des institutions modernes, comportant, notamment, un “Parlement général de Bretaigne”, qui se réunit tous les deux ans, qui vote les lois et les impôts, qui détient la souveraineté, et sans lequel rien ne se décide dans le Duché, y compris la guerre, la paix, les traités, etc.  Au plan Institutionnel, la France ne possèdera d’assemblée véritablement délibérative qu’en 1870, sous la troisième République.

Prière de se recycler d’urgence; si on en est capable.

Idem.

LA NATION BRETONNE. AVENTURES DE l’HISTOIRE (2008).

 

AVENTURES DE L’HISTOIRE : UN PERSONNAGE HORS NORMES : LOUIS MELENNEC, BRETON.

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dimanche 13 avril 2008

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  LES BRETONS, UNE NATION BEAUCOUP PLUS ANCIENNE QUE LA NATION FRANCAISE.

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Louis Melennec dans le feu de l’action.

Louis Melennec est un personnage original de la vie bretonne et parisienne (où il anime des programme sur des radios associatives). Fort bien pourvu de diplômes et doté d’un culot à toute épreuve, il prend plaisir à malmener les idées reçues à l’aide d’arguments contondants. Difficile à contredire, il développe une verve irrésistible qui fait de lui une grande attraction pour les dîners en ville, les conférences publiques et les débats contradictoires. Cordialement détesté par les derniers tenants des idées maurrassiennes, il a récemment offert au public nantais un vigoureux point de vue alternatif.

Voici le compte rendu fait par l’Agence de presse de Bretagne :

La Nation bretonne est une vieille nation, antérieure à la nation française

C’était lundi soir à Nantes. Le club Bretagne Réalités avait invité le Dr Melennec (*) pour parler de la nation bretonne. Le Dr Melennec se sert des archives historiques pour prouver que la nation bretonne existe et de plus est antérieure à la nation française.Cette conférence s’inscrit dans le cadre de ses recherches sur l’histoire de la Bretagne et de ses Institutions. Elle résume plus de 15 années de lecture attentive des documents disponibles : mémoires, lettres officielles, documents diplomatiques, traités, documents ecclésiastiques, histoires des Bretons (Nennius, Geoffroy de Monmouth, Guillaume de Saint André, Pierre Le Baud, Alain Bouchard, Bertrand d’Argentré, Dom Lobineau, Dom Morice….).

Le docteur Melennec énonce les recherches tâtonnantes des premiers théoriciens de la Nation (Durkheim, Mazzini, Mommsen, Fustel de Coulanges…), puis l’apport capital d’Ernest RENAN, enfin expose son apport personnel à la théorie de la Nation, qu’il définit par cinq critères : le peuple, le territoire, la langue, les croyances et valeurs communes, le sentiment d’appartenance, ce dernier critère étant fondamental.

Soldats francs sous les traits des archers bretons.

La conclusion est péremptoire: « Non seulement les Bretons sont une Nation très ancienne, mais encore, la Nation bretonne est beaucoup plus antique que la Nation française, laquelle a été accouchée par le forceps d’une manière extrêmement autoritaire par les révolutionnaires de 1789, par la réunion forcée des peuples situés à l’intérieur du royaume de France ; lequel, d’ailleurs, n’a eu d’existence effective qu’à partir du début du XVe siècle. »

Louis Melennec est Docteur en droit et en médecine, diplômé d’études approfondies d’histoire, diplômé d’études supérieures de droit public, de droit privé, de droit pénal, ancien chargé de cours des facultés de droit et de médecine, ex-consultant près le Médiateur de la République française, ancien élève de la Sorbonne et de l’école des Chartes.

JACQUES CHIRAC CONDAMNE : UNE EXCELLENTE NOUVELLE, MAIS QUI ARRIVE HONTEUSEMENT TARD ..

 

 

 

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LE PROCES DES INSTITUTIONS FRANCAISES : JACQUES CHIRAC CONDAMNE : UNE EXCELLENTE NOUVELLE, MAIS QUI ARRIVE HONTEUSEMENT TARD ..

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JACQUES CHIRAC : ENFIN CONDAMNE !!!! IL ETAIT TEMPS !

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Cette chronique sera brève. Probablement. C’est toujours mon intention lorsque je commence un nouvel article. Mais la plume a cette vertu étonnante : comme le furet, elle court, elle court …. Chaque idée en apporte dix autres, et cela n’a plus de fin.

LES ” DYSFONCTONNEMENTS ” DE LA JUSTICE FRANCAISE SONT MAINTENANT CONNUS ET PUBLICS.

On se doute que je suis parfaitement au courant de ce qui se passe dans l’appareil judiciaire français.

C’est en octobre 1966, alors que je terminais la rédaction de mon épaisse thèse de doctorat en médecine – soutenue à Nantes en janvier 1967 – , que j’ai franchi pour la première fois la porte du ministère des Affaires sociales. Depuis, je n’ai cessé d’avoir des contacts, de plus en plus étroits, avec les cabinets ministériels. Plus tard, avec le premier ministère, et la présidence de la République.

J’ai été membre d’un tribunal social en 1978 (le tribunal du contentieux de l’incapacité de Paris), puis, en 1984, jusqu’en 1992, je suis, quelques mois après ma nomination par le ministère, devenu premier rapporteur de la Cour nationale de l’Incapacité, à la demande unanime des présidents des chambres (qui portent le nom de “sections” à la Cour nationale).  A ce titre, si incroyable que cela paraisse, j’instruit, je rapporte oralement devant cette juridiction, MILLE affaires par an, soit cent affaires par mois ouvrable, soit vingt cinq affaires chaque semaine. Au total : CINQ MILLE AFFAIRES CONTENTIEUSES, jugées en appel. De surcroît, à l’époque, le rapporteur – celui à qui les dossiers sont confiés plusieurs semaines avant les audiences de la Cour, avec mission de les “éplucher”, de rédiger un rapport écrit à commenter oralement devant la juridiction nationale, de recommander une solution à la cour pour chaque dossier, présidée par un Conseiller d’Etat, un Conseiller à la Cour des comptes, ou un Conseiller à la cour de cassation -, rédige de surcroît de sa main les décisions judiciaires – plus précisément les MOTIFS (les arguments, en quelque sorte), qui ont conduit la Cour à se ranger aux recommandations et opinions faites par le rapporteur, qui, dans tous les cas, propose à la juridiction d’adopter telle solution plutôt que telle autre. Cela permet de voir, d’entendre, de commencer à comprendre un certain nombre de choses.

Ce n’est pas seulement là, malgré les contacts multiples, notamment avec les hauts magistrats, l’administration, le ministère de tutelle, que j’apprends ce qui se passe dans certaines affaires jugées par l’appareil judiciaire, et les turpitudes effarantes de l’administration, en particulier sur les dizaines de milliers de personnes employées au noir par l’Etat, l’inexécution des décisions de justice, le refus de l’Etat (français) de verser leurs retraites à des agents publics, malgré les décisions prises par les tribunaux administratifs en leur faveur.

Il a fallu de longues années de persévérantes observations – surtout lors de mes fonctions de Consultant près le Médiateur de la république -, de confidences feutrées, de procès personnels intentés contre l’Etat français (en particulier contre Martine AUBRY et Jean Claude GAYSSOT; confere : Mélennec, Aubry, Gayssot), les entretiens avec les députés, les sénateurs, les chefs des groupes parlementaires, que j’ai reconstitué, “débricolé” le fonctionnement pervers de toute la machine. Tout cela était un tabou absolu. Même les magistrats avec lesquels j’étais le plus en confiance, ne livraient rien, ou presque rien : prudence, intérêts de carrière, lâcheté, soumission à la hiérarchie obligent (tout cela est rangé dans le fourre-tout dénommé cocassement : OBLIGATION DE RESERVE !).

Mais un chercheur qui cherche, avec obstination, et qui veut à toutes forces savoir la vérité, trouve.

MADAME EVA JOLY, PRECURSEUR ET HEROÏNE FRANCAISE.

Puis, ont commencé à paraître des livres, dont ceux de madame JOLY, chargée des affaires Elf, Tapie, Dumas (Notre affaire à tous); SCHEIDERMANN (Les juges parlent; Ou vont les juges); SOULEZ-LARRIVIERE (La justice à l’épreuve), … et une multitude d’autres. Je pense que madame JOLY est peu douée pour la politique; le réalisme lui fait totalement défaut : la politique est l’art du possible, et les opinions des autres méritent aussi, assez souvent, d’être prises en considération. Apprendra-t-elle ? Comme magistrat, elle a été et restera  un exemple pour les générations futures.

J’ai conservé tous ces livres, mes correspondances avec les pouvoirs publics, ainsi que les articles parus dans la presse (le Monde notamment, journal éminemment partial, nostalgique de Trotskysme, avec les excès effrayants que cette doctrine a entraînées),  mais admirablement documenté pour les affaires de justice). Je n’ai donc aucune surprise, lorsque vient enfin le moment, de voir étalés au jour les scandales mettant en cause, principalement, ces hommes vertueux que sont les ministres, les premiers ministres, puis, au moins, un président de la république (française).

En 1996 et en 1997, on apprend – sans aucune sorte d’étonnement, précisons-le, que le siège social du Crédit Lyonnais, à Paris, est anéanti par un gigantesque incendie; l’année suivante, le 19 août 1997, ce sont les bâtiments du même établissement, au Hâvre, qui sont dévorés par le feu. Pas une personne de mon entourage qui ne sache de quoi il s’agit : des preuves compromettantes – pour les gens du système – s’y trouvent : il fallait les faire disparaître. Il en coûte, pour les contribuables 1,6 milliards de francs. Les experts ont démontré que ces incendies étaient criminels.

Pendant ce temps là, madame Joly enquête.

LA CORRUPTION DE TOUT LE SYSTEME.

Tout le monde apprend, avec HORREUR et une REPULSION irrépressible, que François MITTERAND, garant de la Justice, intervenait très fréquemment pour en détourner le cours ! (Le Monde, Des archives dévoilent comment François MITTERAND abusait des interventions individuelles, mercredi 23 juin 1999, page 9). A quand le transfert des cendres de ce héros au Panthéon ????? On dit que M. LANG, qui lui doit tout, milite pour cela.

Pour certains, il y a prescription pour le passé, et incertitude pour les autres, les dossiers étant cachés, détruits, édulcorés, et surtout protégés par des lois iniques, détournées de leur but, en particulier celle dite du “SECRET DEFENSE”. Mais ce n’est qu’un début. Le jour ou les gens du parquet ( = les procureurs), se verront ôter la qualité de magistrats, ce que beaucoup demandent aujourd’hui ouvertement, les choses iront beaucoup mieux. Dès 1997-1998, alors que je préparais ma candidature à la succession de Jacques PELLETIER, Médiateur de la République, je travaillais avec acharnement à un vaste projet de la réforme judiciaire. Les procureurs, simples avocats de l’Etat, y étaient, entant que subordonnés au ministre de la justice – donc au Président de la République -, exécutant servilement leurs ordres, devaient être déchus, et réduits au rôle – d’ailleurs honorable ) de SIMPLES AVOCATS DE L’ETAT, sans aucun autre pouvoir que de plaider aux audiences comme les avocats des autres citoyens, à égalité avec eux. PLUS : avec une déontologie STRICTE, leur interdisant de mentir, même dans ce que l’Etat considérait comme étant son intérêt.

Il va sans dire qu’un projet, qui aurait conduit droit en prison les maffieux qui étaient visés, ne pouvait m’attirer les faveurs du pouvoir.

LA MAFFIA GOUVERNEMENTALE FRANCAISE.

Passons. J’ai dit, publiquement, à une époque ou cela n’était pas courant, devant les micros des rares radios qui avaient le courage de recevoir des gens comme Claude REICHMANN (alsacien), le commandant Pierre GUILLAUME (le célèbre “Crabe-tambourg”, breton par sa mère), moi-même, et d’autres – que le gouvernement fonctionne comme une maffia, la corruption atteignant des  niveaux tels que les maffieux de Naples et de Sicile sont des enfants de choeur auprès de nombre des hommes politiques, français et bretons. Tout ce milieu se recrute par clientélisme, complicité dans le même système, adhésion à la même valeur : l’argent, l’égo, ou, si l’on veut, le nombril. (Il y, il faut le dire, des exceptions, j’en ai connu quelques uns, tant chez les politiques que dans la haute administration; les membres des cabinets ministériels – les énarques, si critiqués -, je tiens à apporter mon témoignage sur ce point -, sont d’un niveau technique très élevé, et, si ambitieux soient-ils, très majoritairement dévoués à l’intérêt général; cela a été pour moi, le plus souvent, de m’entretenir avec eux, un vrai bonheur; ce sont des mécaniques intellectuellement formatés à tout comprendre, même si les politiques qu’ils servent ne leur arrivent pas à la cheville). Chaque mois apporte maintenant la preuve que cette analyse était vraie.

Les discours publics, principalement lors des élections, comportent une cinquantaine de mots, pas davantage : le progrès social, les réformes, l’intérêt général, l’équité, et, bien sûr …. LA JUSTICE (!!!!!). Le pays est “gouverné” avec une incompétence inouïe, dans le désordre, la lâcheté, la précipitation, l’un des baromètres étant la rue et ses manifestants.

Aujourd’hui, les scandales ayant éclaté à partir des années 1990- 1995, on sait tellement ce qu’est la vérité, que cela est devenu banal, voire lassant. Confessons-le : plus d’une fois, je me suis mis en danger, et j’ai même conçu des craintes à plusieurs reprises, notamment dans les affaires des emplois au noir, et des pensions indues, financées par les contribuables (bretons et français) pour DES MALADIES INEXISTANTES (Ce scandale a donné lieu à un rapport rédigé par mes soins, remis au Médiateur de la république, en 1995. Il a été publié dans le Canard Enchaîné, grâce aux bons offices de Hervé MARTIN, le 1er novembre 1995, sur la base des informations puisées dans mon rapport. Jacques PELLETIER, Médiateur de la République, a siégé dans mon jury de thèse de doctorat en droit, à Nantes, en 1996).

LA CORRUPTION, en France, atteint des dimensions effrayantes. En 2011, dans le classement des pays vertueux, ce pays arrive …. à la 25 ème place, autant dire le dernier des pays occidentaux, ou presque.

Dans le présent blog, le 5 septembre dernier, j’ai redit pourquoi il est scandaleux que Jacques CHIRAC et tant d’autres aient réussi à se moquer des citoyens, et à échapper aux condamnations qu’ils méritent (Confere : le système mafieux français), AVEC LES COMPLICITES QUE L’ON SAIT. C’est chose faite, pour Jacques CHIRAC, au moins pour l’une des malversations perpétrées par ce politique nul de nullité absolue : il est condamné. Les autres réfléchiront peut-être davantage, il est permis de l’espérer. C’est de lui que Dominique de VILLEPIN a dit : ” Ce type n’a rien dans la cervelle “. Il aurait pu ajouter : ” Nous sommes pareils, il est comme moi : nous sommes frères jumeaux : qui se ressemble s’assemble; d’ailleurs, c’est moi qui lui dicte ses décisions”.

C’est dans cet état d’esprit que j’écris mes articles sur l’histoire de la Bretagne : la vérité est maintenant connue, le jour ou les bretons cesseront de se comporter en esclaves, la justice sera au bout du chemin. Il leur reste à faire comme POPEYE : manger des épinards. Des tonnes d’épinards.

Que sera l’indice de vertu de la Bretagne, lorsqu’elle réapparaîtra sur la scène internationale ? J’en frémis à l’avance. Je l’ai souvent répété : notre constitution devra être exemplaire, prévoir des sanctions d’une extrême sévérité pour tous ceux – président de la République-duché de Bretagne, premier ministre, ministres, députés, MAGISTRATS, fonctionnaires …-, qui, investis de la confiance des citoyens bretons, trahissent leurs fonctions. L’expérience – lamentable – de notre voisin de l’Est nous fournira des contre- exemples précieux sur ce qu’il ne faudra pas faire. Nous avons en nous tout ce qu’il faut pour que soit assuré le respect de nos compatriotes, mais la pratique française nous servira de contre-épreuve et de repoussoir.

J’ai, malgré tout, un sentiment de compassion pour l’ex-président de la république (française). Je ne suis pas de ceux qui se réjouissent de la douleur des autres, même si, comme dans le cas présent, la justice (française) nous a fait attendre. Beaucoup trop longtemps : je sais de quoi je parle.

LA BONNE MARTINE AUBRY : UNE ANTI-HEROÏNE TYPE.

A quand le procès de Martine AUBRY, pour les sommes perçues en espèces pendant toute la durée de ses fonctions de ministre ? TOUT LE MONDE EST AU COURANT DE CETTE AFFAIRE. Personne ne bouge. Aura-t-elle la pudeur de rembourser aux contribuables, ce qu’elle a empoché, en espèces, sans rien déclarer au fisc ??? Et de se taire, enfin, sur ce qu’elle prétend exiger sur ” le partage équitable de la richesse nationale, entre les riches et les pauvres ?” Sur cette affaire importante, lire l’article du juge THIERRY JEAN-PIERRE dans le Monde du 26 juin 2001, page 21, ainsi que, par Google, les articles sur les fonds secrets et les fonds spéciaux : vous serez édifiés.

Louis MELENNEC.