SALOMON, DUC et ROI DE BRETAGNE (… 874) .

 

 

SALOMON DE BRETAGNE DUC ET ROI DE BRETAGNE  ( …. 874)
(Cet article est en voie d’achèvement).

 

 

 

EMISSION A MOSCOU SUR LA BRETAGNE, le 19 septembre 2016, à 17 heures.

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La Pravda (Moscou), annonce une émission en direct, sur la Bretagne, en principe le 19 septembre, à 17 heures, compte tenu des recherches publiées depuis dix ans, qui renouvellent entièrement l’histoire de notre pays. Seront envisagés successivement tous les problèmes qui ont été évoqués et traités longuement dans les articles de Louis Mélennec, ses émissions, le Livre bleu de la Bretagne, qui réduisent à néant les falsifications cautionnées par une université aux ordres, par des « élus » dont la bouche est transformée en museau de carpe :

L’histoire est la composante essentielle de la nation. Toute maison se construit sur ses fondations. La Bretagne ne peut se reconstruire que sur sa propre histoire, en aucun cas sur celle de la France, pays résolument étranger, qui continue à imposer son enseignement dans les écoles bretonnes, à nos frais.

Le peuple breton est un peuple antique. La Bretagne, après de longues hésitations, avait accepté d’envoyer des députés aux Etats généraux de Paris en 1789. Vieille nation, fière de son antiquité, personne n’avait osé contester l’existence de ce vieux peuple, sûrement pas le roi de Versailles. La France des droits de l’homme est l’auteur de cette monstrueuse invention. Avec violence, ce pays fut accusé par notre Procureur général de Bretagne, à juste titre, de crime de lèse-nation. Cela continue : la France se croit Une et Indivisible.  Des universitaires marxistes complices enseignent encore que la nation bretonne est une invention  des « folkloristes » du 19ème siècle. Ce très vieux peuple est décrit par Jules César au premier siècle avant Jésus christ. Il possède toutes les caractéristiques d’une Nation, dès cette époque. Le phénomène national est un phénomène antique, et mondial, en aucun cas une création du 19ème siècle.

La Bretagne n’a jamais été un pays vassal de la France. Les Bretons et les Francs, puis les Français, dès qu’ils se sont trouvés en contact ont été en conflits quasi-permanents dès qu’ils sont en contact, de la fin du 5ème siècle à aujourd’hui. La Bretagne a construit son entière souveraineté ( = son indépendance) de la même manière que la France, l’Angleterre, les autres pays d’Europe, par les mêmes moyens.

L’annexion de la Bretagne par la France, en 1532, n’est en aucun cas la conséquence d’un traité librement conclu entre deux partenaires libres de leurs décisions. Elle a été imposée par les invasions de la fin du 15ème siècle, la peur, la concussion, l’achat des consciences, la destruction des armées bretonnes et des institutions souveraines du pays. Ce prétendu traité n’est pas seulement nul, il est juridiquement inexistant.

La Bretagne annexée au 16ème siècle par les Français est un pays prospère. Le déclin économique de la Bretagne est la conséquence de l’asservissement de notre économie à partir de Louis XIV (1660). Sa ruine résulte de la politique coloniale de la France, qui exploite ce pays comme une ferme jusqu’à aujourd’hui, sans que les Bretons aient le moindre droit de gérer leurs propres affaires nationales. Depuis 1491, puis1689, la France gouverne en Bretagne par des gouverneurs militaires, des Intendants civils; depuis 1789, elle gouverne par des préfets dont aucun – à une ou deux exceptions près -, n’a jamais été breton.

L’année 1789 est pour la Bretagne une véritable SHOAH. Non seulement la prétendue révolution française n’apporte aucun bénéfice à la Bretagne, mais elle se révèle un véritable désastre national : l’autonomie administrative récupérée par les Bretons par une lutte incessante contre le pouvoir central français , depuis la mort de Louis XIV, en 1715, est abolie; les institutions politiques sont détruites; la fiscalité bretonne, gérée d’une manière rigoureuse par les Bretons, très avantageuse, passe sous la coupe des Français, de même que la législation, et la maîtrise de toutes les carrières civiles et militaires, judiciaires, ainsi que l’enseignement, imposé par Paris, à la gloire de la France … La langue est persécutée, puis détruite, le pays est acculturé dans des conditions abominables, par un lavage des cerveaux infligé aux enfants dans les écoles, qui enseigne la religion française; la nation est interdite d’existence. Des crimes abominables sont commis par les armées françaises à Nantes et en Loire Atlantique en 1793 et en 1794, pires que ceux des nazis.

L’indépendance, la récupération par la Bretagne de ses droits nationaux et internationaux est la seule issue possible, et la seule conforme au droit international. Seront envisagés les raisons qui non seulement démontrent que la France est un pays étranger en Bretagne, qu’elle viole quotidiennement les droits des nations incluses dans l’hexagone sans leur consentement – ces nations qualifiées de « minoritaires », ce qu’elles ne sont pas, car elles sont plus que largement majoritaires chez elles -,  mais que la Bretagne indépendante remplit toutes les conditions – notamment au plan économique -, pour faire parfaite figure parmi les pays membres de l’ONU. Le désordre, la cacophonie, l’incompétence français, qui stupéfient aujourd’hui toute la population, doivent d’urgence cesser.

Aucun merdia français, aucun « élu » n’a évoqué aucun de ces problèmes. Cette émission sera annoncée par la Pravda sur les réseaux sociaux. La Russie a déjà publié plusieurs articles sur l’histoire de la Bretagne, notamment La voix de la Russie, publiée dans cent pays en quarante langues, et Novorossia.

Tristes « hystoryens » bretons, tristes politiques qui trahissent leurs électeurs, et  qui votent l’amputation du territoire national. Tous ces gens se taisent honteusement. Ils seront jugés un jour. Tristes Bretons aussi, qui se laissent manger la laine sur le dos, sans broncher.

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LIVRE BLEU DE LA BRETAGNE. TROISIEME ET DERNIERE REEDITION.

(Association bretonne de culture. Klesseven, Plouray, 56770).

Le Livre bleu, dans sa version originale de 2009 et de 2014 fait désormais partie de l’histoire de la Bretagne. 

A la demande des lecteurs de la version téléchargeable sur Internet, qui tiennent à détenir dans leur bibliothèque une version imprimée,  il va  être publié une troisième et dernière fois dans les semaines qui viennent.

Pierre Lemoine écrit lors de sa publication : « Ce livre, petit par son volume, est majeur par son importance : il va modifier totalement les rapports entre la Bretagne et le pays qui l’a envahi illégalement : la France. »

Mission accomplie : il poursuit une carrière très brillante sur la toile. Il détruit définitivement les constructions mentales fabriquées de toutes pièces par les malades mentaux de 1789, en particulier celle de la prétendue « invention » des droits de l’homme par la France (!). Théorie stupide – les droits de l’homme étant une lente sécrétion de l’humanité depuis l’antiquité -, au nom de laquelle ce pays a massacré mentalement la Bretagne et les Bretons, les humiliant par des insultes d’une extrême grossièreté, détruisant leur langue, leur culture, leur identité, les acculturant avec une férocité rare.  Avec la complicité effrayée et carriériste d’une université aux ordres, et de celle d’un monde politique réduit aux laquais, présélectionnés et élus en fonction de leur docilité, et qui pratiquent la reptation des couleuvres, chaque fois qu’il s’agit de nos intérêts majeurs, subordonnés par leur lâcheté à ceux de notre voisin de l’Est.

En un mot : le Livre Bleu libère la Bretagne de son colonisateur, car un vrai travail de renaissance est en train de se faire dans l’esprit des jeunes bretons, qui donnent à tous une leçon de Dignité et de Fierté.

Les Bretons sont les juifs de la France, a écrit Herbert Pagani, qui sait de quoi il parle; car il est Juif, fier de l’être, et connait ce qu’est la persécution d’un peuple pendant des siècles. Ceux qu’on dénomme les « élus » bretons, et l’université bretonne ont joué un rôle majeur dans cet état de choses : ils ont servi de courroie de transmission, souvent de moteurs au service du pouvoir parisien pour écraser nos intérêts nationaux, comme le démontre la lamentable amputation de la Bretagne de son département majeur, la Loire Atlantique, avec notre capitale historique et politique : Nantes-en-Bretagne.

Le tirage du livre bleu est limité. Adresse : Association bretonne de culture, Plouray (56770).

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La Wikipédie, célèbre par ses experts, contre-experts, surexperts, véritables « censeurs-correcteurs », ignares vertigineux en tout, et manipulateurs malhonnêtes de surcroit,  est invitée à « pomper » abondamment dans l’ article qui suit, ce que d’autres feront aussi, selon un mécanisme universel : mieux vaut la copie servile que les erreurs insensées que l’on trouve dans ses « bavardages » truffés d’erreurs, confus et inexacts, sur l’histoire de la Bretagne.

Je rappelle que tous peuvent copier ou recopier mes articles, en totalité ou en partie : j’ai l’habitude; une seule condition, l’honnêteté intellectuelle : citer le nom de l’auteur et l’origine des sources. 

L’auteur de ces articles n’est pas infaillible, comme l’est le pape de Rome. Son texte contient sûrement quelques erreurs, le contraire n’est pas imaginable : il sera tenu le plus grand compte des observations qui lui seront faites à cet égard, si elles sont argumentées et prouvées par des sources. L’historien ne s’impose que par la rigueur intraitable de son travail.

 

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ob_398efa_king-salomon       Saint Salomon de Bretagne

 

 

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Certains auteurs font naître Salomon entre 810 et 820, ce qui est plausible. Sa parenté est mal établie. Il est le fils d’un certain Rivallon, comte du Poher et frère ou beau-frère du dux Nominoé. Il est donc le cousin d’Erispoé, roi de 851 à 857. Il a été élevé par son oncle Nominoé ; dans un acte de donation il est précisé que celle-ci est faite « pour l’âme de Nominoé, qui fut mon nourricier ».

Accession au pouvoir.

Salomon n’était pas destiné à régner. On se souvient que Nominoé, Dux (c’est à dire chef) des Bretons, après plusieurs défaites infligées aux armées royales franques, son fils Erispoé obtient en jouissance du roi Charles le Chauve par le traité d’Angers, en 851, pour prix de sa victoire éclatante (à Beslé-Jengland, selon Chédeville et Guillotel), les comtés de Rennes et de Nantes, ainsi que le pays de Retz. Il ne s’agit nullement, soulignons-le, d’un transfert de propriété du roi de France au chef breton, mais d’un « bénéfice » : Erispoé dispose de ces territoires, mais sous réserve qu’il devienne « l’homme » de Charles, et qu’il lui prête serment de fidélité :

« Erispoé, fils de Nominoé, vient auprès de Charles, dans la ville d’Angers, est accueilli par lea dation des mains, et lui sont donnés tant le sinsignes royaux que la puissance jadis dévolue à son père, étant ajouté en outre le Rennais, le Nantais et le Retz ». (Annales de Saint-Bertin).

Un événement capital se produit très peu de temps après. Un an seulement après le traité d’Angers, en 852, Salomon conclut un accord avec ce même roi Charles le Chauve, ennemi déclaré des Bretons : il lui prête serment, et est censé devenir son «fidèle ». Il reçoit de lui, à titre de bénéfice, le tiers de la Bretagne, aux dépens de Erispoé, celui-ci perdant le contrôle de ces régions, que certains textes désignent sous le nom de « Nova Britannia ». Ainsi la Bretagne nouvelle-née se trouve divisée en deux parties, l’une, à l’Ouest, sous la dépendance de Erispoé, l’autre, à l’est, sous la dépendance de Salomon, lui même lié par serment au roi franc Charles. Situation éminemment conflictuelle, puisqu’elle dépouille Erispoé de ce qu’il avait obtenu en 851, et oppose violemment les prétentions des deux cousins Erispoé et Salomon. Il y a une autre cause de discorde entre les deux cousins : Erispoé s’étant rapproché de Charles le Chauve, fiance sa fille, en 856, un an avant sa mort, à Louis, qui n’est autre que le fils ainé du roi Charles. Cette alliance matrimoniale avec la très puissante famille carolingienne, qui démontre à quel point les ducs de Bretagne sont devenus puissants et redoutés,  doit se traduire par un nouveau découpage territorial, cette fois au bénéfice des futurs époux, et aux dépens de Salomon. Selon les annales de Saint Bertin, « Charles… donne à Louis le Duché du Maine, s’étendant jusqu’à la voie menant de Paris à Tours » (856); Nominoé dote sa fille d’une partie des territoires acquis en 851 par sa victoire sur Charles le Chauve., ce qui, selon certaines sources, inquiète les Bretons, et expliquerait la révolte de certains grands contre lui.

En 857 Salomon assassine son cousin le roi Erispoé, sur l’autel d’une église, dans laquelle celui-ci a cherché refuge. Les annales de Saint-Bertin relatent : « Erispoé duc des Bretons est tué par les Bretons Salomon et Almar, qui depuis longtemps ne s’entendaient plus avec lui ». Ce fait est connu partout, et a un grand retentissement, pendant tout le règne du meurtrier.

Le règne du roi Salomon est marqué par des faits notables.

Actions militaires. Après s’être opposé à Charles le Chauve, qui organise contre lui une expédition militaire en 863, il mène des campagnes actives contre les vikings qui dévastent la Bretagne, en s’alliant plusieurs fois aux armées de Charles le Chauve, ce qui maintient son royaume dans une paix d’ailleurs toute relative, car les menaces des scandinaves continuent.

En 873, un an avant sa mort, allié avec les Francs, il joue un rôle très actif au siège d’Angers, de concert avec Charles le Chauve, ville occupée par les Normands, qu’ils chassent de cette ville, détruite et pillée par eux.

Pour autant, dans diverses occasions, il pactise avec les Normands. En 864-865, par exemple, on voit des Bretons monter un coup de main contre la ville du Mans, avec une bande nombreuse de Vikings, sans savoir si Salomon est partie prenante dans cette affaire.

Actions territoriales.

C’est sous son règne que la Bretagne connait sa plus grande extension territoriale. Charles le Chauve, contraint et forcé, lui fait des concessions importantes.

En 863, Charles organise une expédition militaire pour envahir la Bretagne. On voit ici que Salomon, qui a juré fidélité au roi de Francie, a sûrement manqué à sa parole, pour que Charles organise contre lui cette expédition. Réginon de Prüm écrit : « pour la troisième fois, Charles se prépare à fondre sur les Bretons. Mais, comme il approche des frontières de ce peuple, ayant appris qu’ils étaient prêts à résister de toutes leurs forces, il préfère recueillir la paix qu’entamer la guerre. ».

Un traité est conclu entre les deux souverains à Entrammes :

« Salomon, chef des Bretons, vient avec les grands de son peuple à sa rencontre, se commande à lui, jure fidélité (une nouvelle fois, donc !), fait prêter serment à tous les grands des Bretons, et s’acquitte du cens de cette terre, conformément à l’antique coutume. Pour prix de sa fidélité, Charles lui remet en bénéfice cette portion de terre dite « Entre-deux-eaux, avec l’abbaye de Saint-Aubin d’Angers ». (Annales de Saint-Bertin). On situe ce petit territoire entre les deux rivières Mayenne et Sarthe.

En 867, au traité de Compiègne, peut-être pour tenter de « stimuler » la fidélité de ce prince pas très fidèle, en tout cas à contre-coeur, il lui cède la jouissance du comté du Cotentin et de l’Avranchin.

Ces territoires, soulignons-le, ne sont pas concédés à Salomon en pleine propriété, mais à titre de bénéfices, c’est à dire de jouissance, sa vie durant, au prix de son alliance et de son serment de fidélité. (Sur la signification de ces mots, voir : Mélennec, L’hommage des ducs de Bretagne au roi de France. Ne se fier en aucun cas aux erreurs grossières de la Wikipédie, qui valide n’importe quoi, par n’importe qui, sans la moindre compétence pour cela, sur l’histoire de la Bretagne).

Cette extension du territoire sous contrôle breton sera de courte durée : Salomon disparaissant en 874, sept ans plus tard, les populations romanes de ces régions ne se sont évidemment pas assimilées. Les Bretons, qui pour eux, d’ailleurs, s’expriment dans une langue incompréhensible, n’ont jamais été que leurs voisins agressifs et pillards, c’est-à-dire des ennemis. De surcroit, les troubles graves qui surviennent après la mort de Salomon, en 874, la rivalité de ses successeurs, et la confusion qui règne dans le pays, par le fait des invasions vikings, détruit cette construction fragile.

Action dans le domaine de la religion.

Le dux Nominoé, mort en 851, dans le souci de soustraire la Bretagne à la tutelle de l’archevêché franc de Tours, où siège le métropolitain, chef de la province ecclésiastique, avait destitué cinq évêques de Bretagne, en les accusant de simonie. Probablement avec raison. Un archevêché est instauré à Dol – par Nominoé ou par Salomon, les avis divergent. Tours est située en Francie, est gouvernée par les Francs, et le métropolitain dispose dans le cadre de sa province d’ attributions importantes, notamment quant à l’autorité qu’il exerce sur les évêques. La Bretagne a la prétention affichée et ferme d’être une province ecclésiastique autonome, comme elle est indépendante au plan politique. Mais ni les évêques francs ni le pape n’acceptent cette situation, qui est perçue comme un coup de force contre l’autorité de l’église. Le conflit prend un tour aigu. Des correspondances assez vertes sont échangées avec le pape Nicolas Ier, Salomon étant rappelé fermement à l’obéissance par le pape, et par les synodes francs.

Les évêques francs réunis à Savonnières en 859 sont très sévères, dans l’admonestation qu’ils adressent aux évêques bretons, et les menacent :

« Vous devez l’obéissance à votre métropolitain …. Cette salutaire obéissance qui doit être prêtée par vous et votre peuple au métropolitain, et ont proféré contre ceux qui s’y refusent une sentence mettant en jeu l’excommunication par le siège apostolique….. »

Le pape Nicolas Ier est tout à fait ferme dans sa position :

« (L’archevêque de Tours) est le métropolitain, et tous les évêques de ton royaume sont ses suffragants …. il n’y a aucun souvenir que vous, dans votre région, ayez jamais possédé d’église métropolitaine … »

Il est nécessaire de faire des concessions : Salomon est menacé d’excommunication, son clergé n’est pas disposé à s’exposer à la prolongation éternelle du conflit, ni à des sanctions canoniques graves. Salomon restaure donc les évêques déchus par Nominoé dans leurs droits. Mais le problème de l’archevêché de Dol reste en suspens, devant l’obstination des Bretons dans leur refus d’obéir au prélat étranger siégeant à Tours : pour les Bretons, Dol est bien le siège d’un archevêché, ils n’en démordront pas. Cette opiniâtre résistance produit ses effets. En 1076, Even, abbé de sainte Melaine, est autorisé par le pape Grégoire VII à se prévaloir du titre d’archevêque, et à porter le pallium, symbole de la dignité archi-épiscopale. Plusieurs évêques, après lui, se prévalent des mêmes prérogatives, dans un climat qui ne cesse d’être tendu. Le conflit n’est réglé juridiquement qu’en 1199, le pape Innocent III ordonnant à Dol de faire sa soumission à Tours, laquelle sera effective en 1201. L’archevêché créé par la ferme volonté des Bretons de ne dépendre en rien d’un prélat franc, aura tout de même duré plus de trois siècles !

Le clergé breton continuera à faire preuve d’une ferme volonté de ne pas se confondre avec le clergé français, organisant ses propres assemblées, de même que la dynastie bretonne entretiendra toujours des relations particulières avec la papauté, jamais confondues avec celles de la monarchie française, jusqu’aux invasions du Duché souverain par la France à la fin du 15ème siècle. Un archevêque de Tours, se rendant en visite à Dol (en 1400 semble-t-il), est chassé à coups de bâton.

Sincère, ou mû par des motifs politiques, ou craignant la damnation de son âme à cause du crime qui l’a porté au pouvoir, Salomon s’occupe activement des affaires de religion. Il participe à la construction de monastères, multiplie les dons aux religieux et les œuvres de bienfaisance. Il adresse au pape des présents somptueux … dont une statue de grandeur nature, couverte d’or et de pierreries (!); il fait bâtir à ses frais un monastère à Plélan pour y abriter les moines de Redon, leur propre monastère étant régulièrement menacé par les Scandinaves. Il est hors de doute que cette politique attire les faveurs de l’église, qui considérera Salomon comme un saint.

Gouvernement. Institutions.

Dans ses actes, Salomon porte les titres de Dux (chef), princeps (prince), rex (roi). Des auteurs écrivent que le titre de roi lui est « concédé » par Charles le Chauve en 868 (Chédeville et Guillotel, par exemple, page 319). Ils se fondent sur ce texte des annales de Saint-Bertin : « Le roi Charles, dépêchant en avant son chambellan, maître des huissiers et conseiller intime, avec une couronne d’or ornée de pierreries, et de plus tout le vêtement comportant les ornements qui ressortissent aux honneurs royaux ». Notre interprétation est radicalement différente : Salomon est Dux et Princeps (duc et prince) dans son pays de Bretagne ; il est au sommet de la pyramide politique, ce que personne ne conteste. Son titre de Dux est, dans son pays, le strict équivalent du titre de roi dans le royaume voisin : il possède, chez lui, les mêmes pouvoirs de chef suprême que Charles le Chauve en Francie ; il est roi dans son pays, comme Charles l’est dans le sien . D’autre part, le roi du pays ennemi n’a aucune qualité pour faire un roi en Bretagne, puisque ce pays lui est totalement étranger, et qu’il a lui-même ses propres institutions. Tout-au-plus, ce cadeau d’une couronne d’or et des habits qui vont avec, a valeur de reconnaissance par le prince voisin que Salomon est bien le roi chez lui, comme il l’est lui-même en Francie, avec une arrière pensée politique : faire croire que c’est lui qui fait les rois en Bretagne, ce qui n’est pas le cas. Ce titre de roi que porte Salomon est légitime. Les Bretons, comme cela est répété maintes et maintes fois sous notre plume, ont eu des rois de tous temps, comme tous les peuples de la terre. Un nombre important de ces rois est attesté d’une manière certaine par les sources antérieures à Salomon (Boudicca, Judicaël, Murman ou Morvan, Erispoé …). Il est inutile de dire qu’ils n’ont eu besoin d’aucune intronisation d’un quelconque roi franc ou autre pour arborer leur titre : en leur qualité de chefs de leur nation, ils sont rois chez eux, c’est aussi simple que cela. 

(Il a toujours été dans les habitudes des Français de contester la souveraineté des Ducs de Bretagne dans leur pays, les titres qu’ils portent souverainement, et leurs attributs symboliques. Les empiètements des Français sur la souveraineté de la Bretagne prennent un tour aigu sous Charles V et sous Louis XI. La documentation sur ce point est très abondante. (Je reviendrai sur ce thème en temps opportun, car on ne peut laisser se perpétuer des erreurs très regrettables sur c epoint). Marcel Planiol et ses commentateurs citent des textes nombreux et très probants. En 1491, épousant Anne de Bretagne, quasiment forcée à cette union, le roi de France Charles VIII aura l’audace d’enlever à sa femme, duchesse légitime, le droit de porter son titre ancestral, parlant de la Bretagne comme de « notre pays et duché de Bretagne » ! C’est une imposture grossière : Charles VIII n’a jamais eu le moindre droit sur la Bretagne. La situation, imposée par le force, est la même en 2016 : la France est strictement un pays étranger).

Les gouvernements de cette époque ne sont pas « centralisés », comme aujourd’hui. L’autorité publique est « scindée » entre le roi, chef suprême, et les grands seigneurs, évêques, abbés, qui disposent de larges prérogatives (fiscales, judiciaires …) dans leurs « circonscriptions » respectives. Le royaume breton – comme les autres grandes principautés et royaume du temps -, est un agrégat de principautés de diocèses, de villes, gouvernées par des règles particulières. D’après les actes peu nombreux qui subsistent, presque tous inclus dans le chartrier de Redon, il apparaît que le prince Salomon gouverne à grand conseil. Mais le système gouvernemental est réduit à peu de choses. Il n’y a pas d’ « administration » au sens où nous l’entendons. Le système est bâti sur les relations de dépendance personnelle, qui comporte, notamment, un devoir de conseil, des vassaux à l’égard du souverain, du souverain à l’égard des vassaux, et l’obligation de s’assister mutuellement. Le dux-princeps ne possède pas de chancellerie, les actes étant rédigés par les clercs des monastères et les établissements bénéficiaires de ses dons, restitutions ou autres, qui servent, en quelque sorte, de notaires. Il est entouré de conseillers, dont on ne connait pas grand chose, mais dont les noms figurent dans les actes. Il n’y a pas, en Bretagne des officiers domestiques comme chez les rois mérovingiens et carolingiens. En Bretagne, un texte mentionne un stabularius, c’est à dire un chef des écuries, ou connétable. C’est au 11ème et au 12ème siècles que l’on voit apparaître autour du duc de Bretagne des officiers dont les fonctions commencent à se « spécialiser » (voir Chedeville et Tonnerre, la Bretagne féodale). Fait notable, l’épouse du roi,  Wembrit signe également les actes, ce qui confirme ce que l’on sait de la place de la femme bretonne dans la société et dans la famille. On dénombre sept comtes en Bretagne.

Salomon se déplace dans ses résidences, disséminées sur le territoire. Ses richesses – donc ses moyens d’actions – sont importants, mais on n’en connait pas l’inventaire, pas plus que le montant de ses ressources et de ses dépenses ; elles comprennent, notamment, outre ce qui lui vient de sa famille, tous les biens que les rois carolingiens, grands propriétaires, lui ont cédés avec les territoires ci-dessus (Rennes, Nantes, Retz, Cotentin, Avranchin, Entre-deux-mers). Ainsi, lorsque Charles le Chauve concède le comté du Cotentin en 867 à Salomon : «Charles donne à Pacsweten, en tant que délégué de Salomon, le comté de Cotentin avec tous ses fiscs, domaines royaux et abbayes, ainsi que tout ce qui lui appartient en quelque lieu que ce soit ... » (Annales de Saint-Bertin).

La mort de Salomon.

En dépit du crime par lequel il a accédé au pouvoir, Salomon passe pour être un roi pieux – ce qui ne s’exclut pas, et n’a jamais empêché l’hypocrisie ni la violation des serments. Il exprime le désir d’être enterré auprès de son épouse Wembrit. On lui prête le regret sincère d’avoir assassiné son cousin Erispoé, et de vouloir expier son crime.

Wembrit avait été inhumée dans le monastère de Plélan, bâti par Salomon au bénéfice des moines de Redon. Celui-ci avait témoigné de son désir de reposer aux côtés de son épouse.

Il connait une mort cruelle. Les annales de Saint-Bertin décrivent ainsi sa fin :

« Poursuivi par les premiers d’entre les Bretons, Pacsweten (son gendre), Gurwant (le gendre de Erispoé), Guigon, fils de Rivelen, ainsi que par des Francs qu’il avait singulièrement maltraités … Ayant recouru à la fuite, il se retira en Poher et, réfugié dans un petit monastère pour y trouver sûreté, abusé par les siens, car on ne devait s’attendre à méchef d’aucun Breton, il fut livré aux Francs, Fulcoald et autres. Et ainsi, privé par eux de la vue, il fut trouvé mort le lendemain ».

On ignore les causes réelles de cette mort horrible. Très probablement une conspiration par de hauts seigneurs pour s’emparer du pouvoir à leur bénéfice. La vengeance y avait sans doute sa part : il avait lui même assassiné son cousin Erispoé.. Inutile de gloser, en l’absence de renseignements précis.

Selon la légende, son assassinat a été perpétré dans l’église de La Martyre, qui lui est dédiée. Son corps fut inhumé dans le monastère de Plélan-le-Grand, aux côtés de son épouse, la reine Wembrit. Plus tard, il fut enlevé, probablement lors d’une des invasions normandes et transporté jusqu’à Pithiviers. Une partie de ses reliques reposent dans l’église Saint-Salomon et Saint-Grégoire. Une autre partie de ses reliques revint en Bretagne ; l’église Saint-Salomon de Vannes, détruite en 1793 pendant la Révolution française, possédait encore quelques ossements du saint.

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Le magnifique portail de l’enclos paroissial de la Martyre. L’entrée de l’église

Il figure au martyrologe de l’église catholique sur le site du Vatican. On y lit : Saint Salomon martyr : Pendant tout le temps qu’il fut roi, il créa des sièges épiscopaux, édifia des monastères, et maintint la justice. Lors de son abdication, il fut attaqué et mis a mort par des ennemis de la foi, alors qu’il se trouvait dans une église.

Les saints de Bretagne

Les saints de Bretagne.

CONCLUSION. DU ROI SALOMON A LA BRETAGNE D’AUJOURD’HUI.

Du caractère de Salomon, on ne sait pas grand chose, sinon que ses actes de haute politique, arrachés par la force et la violence, alternent avec des actes de bienveillance et de charité, au moins apparente. On ne peut le juger sur les violations nombreuses de ses engagements selon nos critères actuels. Les manquements à la parole donnée, les engagements solennels et les serments violés, sont à cette époque, non pas fréquents, mais quasi-constants. (Aujourd’hui, c’est pire : voyez François Hollande, entre autres, et tous ses acolytes). Par ses actions conjointes avec Charles le Chauve pour chasser les Vikings, ses interventions dans le domaine religieux pour pacifier le conflit avec la papauté et calmer les divisons religieuses en Bretagne, l’agrandissement du territoire national sous son règne, les créations nombreuses de fondations religieuse et caritatives, le règne du roi Salomon a été bénéfique pour la Bretagne.

En dépit des aléas de l’histoire, qui verront bientôt la perte pour la Bretagne du Cotentin, de l’Avranchin, du pays d’Entre-deux-mers, intégrés un peu plus tard dans la Normandie et dans l’Anjou, les limites territoriales définitives de la Bretagne sont celles des concessions imposées à Charles le Chauve en 851 à Erispoé, fils de Nominoé. Les trois duces Nominoé, Erispoé, Salomon, ont consolidé cette construction née d’une histoire résolument non pacifique, qui inclut Rennes, Nantes, le pays de Retz. Les termes de « fidélité » sous serment des ducs de Bretagne aux rois de France ne doivent en aucun cas abuser. Cette formulation creuse est de même nature que celle des prétendus traités d’amitié entre les puissances ennemies du monde actuel, par exemple les Etats Unis et les pays arabes : hypocrite et mensongère.

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Les ducs Nominoé, Erispoé, Salomon, quels qu’aient été leurs défauts, leur violence et leur cruauté, sont des héros de la nation bretonne. Ils n’ont certainement pas été plus cruels que les rois francs, réputés pour les assassinats de leurs proches, entre autres choses. Le temps est venu de voir apparaître les noms de nos rois et de nos ducs sur nos places, sur nos monuments, dans nos rues et dans nos lieux publics. Le contraste avec ceux qu’on dénomme les « élus » est terrible : ces derniers, parvenus où ils sont à force de servitude à l’égard du pouvoir en place, pratiquent la reptation sur le sol, comme les couleuvres.

La Bretagne et la Francie sont des ennemis irréductibles. Cinq siècles d’annexion, depuis l’imposture de 1532, n’ont pas supprimé, loin s’en faut, la plus que méfiance de la majorité des Bretons à l’égard de la France. L’assassinat des nations n’est pas facile, la nôtre renaît de ce qui avait été transformé en un tas de cendres. L’affaire de Nantes a réveillé les consciences. L’exclusion actuelle de Nantes et de la Loire Atlantique de nos limites territoriales nationales est le fait de François Hollande, qui a violé une fois de plus le droit international en 2014, avec le concours actif ou passif de traitres bretons complices qui ont permis cette forfaiture, en dépit de la volonté ferme de leurs électeurs, faits qui relèvent de la justice ; l’incroyable passivité de la population de la population bretonne a fait le reste.

La population bretonne est identique à elle-même, comme à toutes les périodes de l’histoire : inconsciente de son statut de peuple soumis, divisée, incapable de comprendre que, sans union, elle sera toujours une victime, comme elle l’est actuellement du pays situé à l’est de ses frontières, avec la complicité de ceux que l’on sait.

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Les drapeaux bretons, si chers à J.Y. Le Drian           Traduction : Dehors, s’il vous plaît !

(Voir : Bretagne Réunie : Le Drian, drapeaux bretons)

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BIBLIOGRAPHIE SOMMAIRE.

Cette bibliographie sera complétée ultérieurement.

Aubert R. et E. Van Cauwenbergh, Dictionnaire d’histoire et de géographie ecclésiastique, Paris 1960, Letouzey et Ané, pages 567 et suivantes. Excellent article sur l’affaire de Dol.

Annales de Saint Bertin, traduction française,

http://remacle.org/bloodwolf/historiens/anonyme/annales.htm

Chroniques de Réginon de Prüm, 

Bloch Marc, La société féodale, tome I, La formation des liens de dépendance, Paris 1939. Indispensable pour comprendre ce que sont les « concessions » territoriales des rois francs aux duces (ducs) bretons.

Boutruche Robert, Seigneurie et féodalité. Le premier âge des liens d’homme à homme. Paris, 1959, Aubier, in-8°, 422 pp.

Boyer Régis, Les Vikings, Paris 2015, éditions Perrin, Collection Tempus. Boyer a la volonté bienveillante  et sympathique de réhabiliter les Vikings. Nul doute qu’ils furent des êtres humains, constitués des mêmes organes et des mêmes cellules que les autres. Fait-il allusion à leurs ancêtres ou à leurs descendants, sûrement plus civilisés ? Mais en Gaule et en Bretagne, et dans bien d’autres pays, ils ont commis des abominations, d’une cruauté extrême, et tout détruit. On ne cite à leur actif aucun monument, aucune route, aucun édifice religieux : tout au plus des pierres calcinées, comme à Landévénec, à quoi se résume leur triste héritage. Leur « œuvre civilisatrice » est de même nature que celle des Armées françaises de la Liberté en Bretagne (voir dans Google), en 1793 et en 1794, et que celle de Daesh depuis quelques années. Ils égalent presque les Français à Nantes et en Bretagne, aux heures les plus sombres de notre histoire. Tous copient Boyer dans son travail de réhabilitation. Mais tous aussi sont maintenant horrifiés par le génocide breton à Nantes, en Loire atlantique et en Vendée. L’histoire se construit peu à peu. Les peuples nordiques sont aussi respectables que les autres, sans doute bien davantage; ils sont réputés pour leur civisme, qui attire le respect. Mais de 800 à 950, ils ont commis en Bretagne des crimes atroces. Ils furent les djihadistes de Daech de l’époque,  et les féroces armées françaises de 1793-1794 en Bretagne, guère mieux. Ne confondons pas s’il vous plait, ce qu’ils ont fait en Bretagne, et ce que sont devenus leurs descendants plusieurs générations plus tard, une fois intégrés. Qui sait si les petits-enfants de Daech ne deviendront pas des êtres humains comme les autres ? (Le présent texte est adressé à M. Boyer, par le canal de son éditeur).

 Cassard Jean-Christophe, Les Bretons de Nominoé, Braspart 1990, éditions Beltan.

Cassard Jean-Christophe, Le siècle des Vikings en Bretagne, Editions Gisserot, 1996.

Chronique de Saint Brieuc (chronicon briocense). Cet ouvrage n’est pas un livre d’histoire. Il n’en est pas moins précieux. Il démontre à quel point les Bretons et les Francs se détestent, et apporte, pour qui sait le lire, des renseignements précieux.

Chédeville André, Guillotel Hubert, La Bretagne des saints et des rois, Rennes 1984, Editions Ouest-France, pages 297 à 351. Oeuvre de deux savants, mais d’un confusion extrême. On admire le savoir des auteurs, mais on ne retient rien de ce qu’ils écrivent, tant leur littérature est embrouillée, et surchargée de détails, de digressions, d’hypothèses inutiles. Il existe pourtant des sources claires, même si toutes ne sont pas d’une exactitude scientifique.

Chédeville André, Tonnerre Noël-Yves, La Bretagne féodale, 11ème-13ème siècle, Rennes 1987, éditions Ouest-france.

Coativy Yves, La monnaie des ducs de Bretagne, de l’an mil à 1499, Rennes 2006, PUR, préface de Jean Kerhervé.

Fleuriot Léon, La naissance de la Bretagne, Payot 1980. Il n’est pas de bon ton de critiquer Fleuriot, qui fut un savant et un homme modeste. Deux qualités qui ne sont pas niables. Mais son livre très épais est plus que décevant. En dehors des textes classiques, connus de tous – les annales franques, notamment -, on n’y trouve que des hypothèses : il se pourrait que, certains auteurs affirment que, d’autres disent le contraire, mais il se pourrait aussi qu’une troisième hypothèse … C’est un catalogue  de suppositions et d’éventualités, desquelles ne sortent que des interrogations. Si l’on a le courage d’aller jusqu’au bout, on est épuisé par cette lecture, dont, personnellement, je n’ai retiré aucun profit.

Ganshof François-Louis, Qu’est-ce que la féodalité ? Paris, 1982, éditions Taillandier. Indispensable, surtout pour les historiens bretons.

Giot Pierre-Roland, Guigon Philippe, Merdrignac Bernard,  Les premiers Bretons d’Armorique, Rennes, PUR, 2003. Un ouvrage de savants, assurément. Mais qui croule – ou s’écroule – devant des cascades de suppositions et d’hypothèses, souvent hasardeuses, là où quelques textes clairs, non contestés, et se corroborant les uns les autres permettent d’y voir clair. Travail méritoire, lecture impossible.filet

La Borderie, Arthur de, Histoire de la Bretagne, … Les textes cités par La Borderie sont précieux. Les quelques interprétations inexactes sont le reflet du temps. Travail irremplaçable.

Lot Ferdinand, Mélanges d’histoire bretonne, Paris, 1907, Honoré Champion.

Lot Ferdinand, Naissance de la France, Paris 1948, éditions Arthème Fayard. Etonnant Ferdinand Lot ! Refusant de passer l’agrégation qu’il assimile à un « bachotage supérieur », c’est un savant vertigineux, qui fait honneur à la Bretagne, par ses études fouillées, en particulier, sur Nominoé et Festien, archevêque de Dol et autres. Honte aux « hystoryens » de dernière génération : là ou Minois nie la nation bretonne, là où Kerhervé situe un « début » de conscience nationale bretonne, au 14ème siècle – et avec quelle réticence, comme si c’était honteux de dire que les Bretons sont une nation ! Lot décrit un authentique sentiment national de patriotisme dès le 7ème siècle, dans les principautés territoriales de la Gaule mérovingienne, notamment en Bourgogne. Ce n’est pas à la mode, car la France a tout dévoré depuis 1789, au point de transformer en animaux bêlants les universitaires qui diffusent la doxa française stupide. Nous sommes allé beaucoup plus haut dans l’histoire des nations et du patriotisme, qui existent, non pas au 7ème siècle, mais dans l’antiquité ! Voir notre article sur La théorie des Nations, publié sur la toile.

Lot Ferdinand, La fin du monde antique et le début du moyen âge, Paris 1968 (réédition), Albin Michel.

Loup de Ferrières, Correspondance, Paris 1927, Editions H. Champion. Précieux.

Mélennec Louis, Nominoé, duc de Bretagne, publié sur la toile.

Mélennec Louis, L’hommage des ducs de Bretagne au roi de France, article important, publié sur la toile, qui renouvelle totalement ce qui est écrit par les historiens bretons.

Mélennec Louis, Théorie des nations, publié sur la toile.

Plaine François, Saint Salomon roi de Bretagne et martyr. Vannes 1895, éditions Lafolye.

Pocquet du Haut-Jussé B.A., Les papes et les ducs de Bretagne, Essai sur les rapports du Saint-Siège avec un Etat, Paris 1928, éditions de Boccard. indispensable pour comprendre ce qu’est la Bretagne au moyen âge.

Synode de Savonnières, 859.

Timbal Pierre-Clément, Castaldo André , Yves Mausen, Histoire des institutions et des faits sociaux,, Paris, 12ème édition, Dalloz, collection des précis Dalloz.

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Notes et notules.

(9) Le gouvernement de ces rois, très en retrait sur celui des Romains, connait malgré tout un début de « spécialisation », si ce mot est adéquat ici : on trouve autour d’eux des « officiers » chargés de tâches différentes : le connétable, le chancelier, …

(10)  L’université en a rajouté : il y a à peine quelque mois, un agrégé-docteur a publié un article ainsi intitulé : « La Bretagne a-t-elle été indépendante au moyen-âge ? » Allons, courage, il faut lire les travaux des spécialistes qui ont creusé ce problème, à commencer par le grand Planiol ! Un agrégé en histoire vaut  tout de même mieux qu’ un « expert » ignare de Wikipédia ! CONCLUSION. LES BRETONS, VIEILLE NATION REMONTANT A L’ANTIQUITE.

M. D. Rennes. Vos idées et vos thèses progressent partout : la souveraineté de la Bretagne au moyen-âge, la signification de l’hommage aux rois de France, l’imposture de 1532, la totale indépendance de la Bretagne actuelle au regard du droit international, la falsification des horreurs de1789, transformées en actes héroïques et patriotiques, et le roman hypocrite construit par la France pour cacher ses méfaits, la totale destruction de la Bretagne après 1789  … vous avez littéralement assassiné la théorie des droits de l’homme inventés par la France … ..

Etes vous conscient que ces idées sont en train d’être appropriées par les copistes, et que l’université non seulement nie ce que vous apportez, mais interdit à ses élèves de seulement vous citer dans les thèses, les articles, les mémoires ?

LM. Ce que vous décrivez est un phénomène universel. Je le connais par coeur depuis le jour où j’ai été en mesure de publier mes idées dans des revues, ou dans des congrès. En médecine d’abord, puis en droit. Quiconque se met à combattre les erreurs de son temps, est rapidement combattu à son tour. Les plus virulents, se rendant compte que vous avez raison, ne tardent pas à s’approprier ce que vous avez démontré le premier, et le revendiquent pour eux. S’ils contrôlent les médias, quels qu’ils soient, les portes se referment, les unes après les autres, dès lors que vous refusez d’annonner le discours convenable admis par la multitude des suivistes. Vos articles ne sont plus acceptés par les comités de rédaction, on ne vous invite plus dans les congrès, on ne vous sollicite plus pour les présider ou pour les organiser, etc. Plus ridicule encore : les universitaires qui tiennent le système interdisent à leurs élèves de citer vos travaux, notamment dans les thèses et les mémoires . Et, bien sûr, vous les voyez apparaître partout, sous d’autres plumes, sans que vous soyez même cité dans la bibliographie !

Si vous vous mêlez de politique, pour dénoncer les méfaits, alors, toutes les radios, toutes les télévisions, tous les journaux se ferment, un à un. Les télévisions m’ont été fermées le jour où j’ai poursuivi Martine Aubry devant la Cour de justice de la république dans l’affaires des personnels employés au noir par milliers par l’Etat français (voir : médecins au noir; affaire mélennec, aubry, gayssot, Guigou). Un pseudo-débat public existe, en apparence : mais il doit se faire dans des limites étroites, celles qui sont fixées par le système qui le contrôle, et qui le maîtrise. Ainsi les français moutonniers – les Bretons encore davantage, car ils sont naïfs -, sont-ils endoctrinés tous les soirs, tous les jours, par un discours inepte.

J’ai toujours réussi à échapper à ce système infernal, que tous les chercheurs ont connu – les chercheurs qui trouvent, pas les autres, qui font partie du système – en trouvant et en inventant d’autres pistes pour m’exprimer. Aujourd’hui, internet est une ouverture considérable pour s’exprimer, comme vous le voyez .. Mais limité dans l’audience. Des millions de personnes ingurgitent chaque soir devant leurs écrans les sottises au nom desquelles on éduque ce troupeau passif. Les internautes ne touchent qu’une petite minorité.

Ce système vous isole, mais pas totalement : vos travaux sont malgré tout connus, et vous attirent le respect de certaines personnes, principalement ceux qui ne vous jalousent pas.

La Bretagne est en train de se reconstruire par les vrais Bretons : ceux de la base. Les autres passent leur temps à se crêper leurs chignons respectifs, c’est à dire à freiner toute évolution vers la libération de la Bretagne. Les pires sont ceux qui collaborent, au prix d’avantages nombreux, aujourd’hui connus et dénoncés – par des associations méritantes comme Contribuables Associés, dont le président est breton.

C’est assez dit pour cette fois. C’est assez répugnant, il faut le dire. Honnis soient ceux qui pensent mal.

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