« Je n’arrive pas à comprendre pourquoi les Bretons ne pensent qu’à leur nombril, et POURQUOI ILS REFUSENT DE GAGNER, alors que la victoire est à la portée de leurs mains ».
REPONSE DE LOUIS MELENNEC (29 octobre 2014) : LE COMPLEXE DU PLOUC. LA BATAILLE DU LIVRE BLEU EST GAGNEE. LE RESTE VA SUIVRE.
« …… La raison pour laquelle les Bretons refusent de gagner – plus exactement : sont encore incapables de gagner -, me semble simple : toutes les nations acculturées sont réduites à néant, pendant une très longue période, parfois d’une manière définitive.
Il existe une pathologie mentale collective. Les névroses, les psychoses, les états dépressifs collectifs sont aujourd’hui bien connus. L’exemple des populations amérindiennes est celui qui a été le mieux étudié, à ma connaissance. Dans ma jeunesse, nous étions presque tous atteints d’un complexe d’infériorité : le complexe du plouc. Formatés et écrasés par l’école « républicaine », nous nous sentions inférieurs; les autres (les Français de France, ou les « Français de l’intérieur », comme disent les Alsaciens), présentés comme modèles, à nos yeux, nous étaient supérieurs. Ils le montraient, d’ailleurs, lorsqu’ils venaient en touristes dans notre pays de sauvages, et, fait extraordinaire, de la même manière que les esclaves intériorisent l’image mauvaise qu’ils ont d’eux mêmes, nous admettions cela, nous les admirions, nous essayions de leur ressembler. Chez nombre d’entre nous, cela allait plus loin : nous avions honte de nous, de la langue de nos parents, plus encore de celle de nos grands parents, de leur accent, de leur costume, de leur air si gauche (beaucoup de Bretons de ce temps étaient timides). J’ai connu ces exemples affreux : des élèves du lycée de Quimper décourageaient les visites de leur propre mère au parloir, honteux qu’ils étaient de se montrer en compagnie d’une femme « plouque ». Ce ne sont pas des exemples extrêmes. Je cite de mémoire – donc d’une manière pas rigoureusement exacte -, cette phrase de Pierre-Jakès Hélias, à propos de ce que lui disait son grand père de sa propre langue de cro-magnon : « avec le breton, tu n’iras nulle part : tu es comme l’âne attaché à son piquet » (!) Telle était la triste impression que, peuple acculturé, nous avions de nous-mêmes.
Quant à la vision que nous avions, presque tous, de notre avenir, elle était affectée de ce même complexe : attendu que nous étions un peuple d’essence inférieure, nous n’irions nulle part, car nous n’en avions pas la capacité. (A suivre).
Les jeunes d’aujourd’hui ont peine à croire ce que j’écris ici. Ils assument avec fierté leur identité. Ecrasés par le colonisateur, on aspirait, de mon temps, à devenir des Français, pour échapper à notre affreuse condition, quoique cette qualité, nous dont la nature humaine a été mise en cause par de nombreux héritiers glorieux de la glorieuse révolution des droits de l’homme, ne nous fut reconnue par ceux d’en face qu’avec réticence. Aujourd’hui, les jeunes sont offensés qu’on les « traite » de Français, et réagissent comme les Ecossais, lorsqu’on s’avise de dire qu’ils sont Anglais. Pour autant, la population est encore loin d’être guérie de cette dévalorisation dans laquelle toute la nation bretonne a été précipitée à partir de 1789, jusqu’à ces dernières décennies. Ce sont les séquelles de cette pathologie qui expliquent, selon moi, que les Bretons ont un statut mondial encore très inférieur à celui qu’ils méritent, attendu les qualités de sérieux, de travail, d’inventivité, que chacun leur reconnait : foncièrement, ils n’osent pas se reconnaître à eux-mêmes les potentialités qui sont les leurs, et en assumer les conséquences. Comme un enfant qui aurait été battu par ses parents, et n’aurait pu, infériorisé par eux, épanouir ses talents. On ne peut s’épanouir, et assumer toute sa créativité que si l’on a retrouvé sa vraie personnalité.
Les choses évoluent, dans le bon sens. Cette évolution est appelée à s’accélérer lorsque la Bretagne aura récupéré tous ses droits, nationaux et internationaux, c’est à dire aura coupé tout lien institutionnel avec le pays qui l’a abaissé d’une manière si honteuse : la France.
Jusqu’à l’exhumation de l’histoire de la Bretagne, d’ailleurs, les Bretons étaient de longue date un peuple vaincu, écrasé sur le sol, ils ne savaient même pas qu’il y avait une partie à perdre ou à gagner. Par le formatage mis en place par le gouvernement français de Paris, le lavage ininterrompu des cerveaux bretons à travers les programmes scolaires dont les Bretons n’avaient aucune possibilité de discuter le moindre élément, on avait (presque) réussi à leur faire accroire qu’ils étaient français; ils savent aujourd’hui qu’ils ne le sont pas, et qu’ils ne le seront jamais. Leur marâtre avait incarcéré d’énormes sabots de bois dans leur tête, ils s’en sont débarrassés, cela va beaucoup mieux.
Nous sommes entrés dans une autre phase de notre destin national.
Le breton RENAN, dans sa remarquable conférence sur la Nation, faite à la Sorbonne en 1882, intitulée « Qu’est-ce qu’une nation », a bien décrit ce fait incontournable : lorsqu’un pays a réussi à absorber des nations étrangères par la violence, la persécution, le mensonge, la recherche historique, en faisant remonter en surface ces agissements nauséabonds, le pays envahisseur est menacé de désintégration, en tout cas de perdre les territoires et les populations qu’elle a annexés par la violence. La Bretagne accède aujourd’hui à son histoire, celle qu’on lui a cachée; ce fait est irréversible.
…. Vous évoquez les correspondances qui me sont adressées depuis peu, précisément depuis la deuxième édition du Livre Bleu de la Bretagne. Je suis, comme vous, infiniment touché par ces lettres simples, avec des fautes d’orthographe, qui émanent de gens qui n’ont rien à voir avec les lâches qui composent l’ » établissement » breton. Ces correspondants parlent avec le coeur. C’est merveilleux, la Bretagne profonde est avec nous, elle est incapable de tricher, elle.
Vous comprenez aussi pourquoi j’ai refusé, à l’âge de 25 ans, déja plus que largement informé de ce que sont les milieux politiques, d’être le suppléant de Hervé NADER, député de Quimper, qui me proposait de démissionner en ma faveur au bout de deux ans ..
Je suis effaré de ce que vous me dites du salon du livre de Carhaix : alors que déjà quinze sites offrent le livre bleu de la Bretagne à leurs lecteurs, que ceux-ci ont effectué plus de 40 000 téléchargements, qu’on nous parle de ce livre de Pékin, de Moscou, de Berlin … les éditeurs « bretons », qui osent se dire « nationalistes » refusent toute éventualité de le ré-éditer, et « refusent absolument – surtout pas, dites vous -, de se mouiller ». Se mouiller ??? Mais de quoi ?
Il va sans dire que leur attitude me détourne d’avoir désormais jamais à faire à eux, à l’exception du plus courageux, qui vient de me dire que ce texte ne lui fait pas peur, bien au contraire. Qui est-il ? Un seul éditeur breton a cette audace : vous saurez son nom. Internet est aujourd’hui le moyen par lequel la vérité parvient jusqu’à nous. Nous avons gagné la bataille du Livre bleu, qui court maintenant sur la toile, partout.
A mon âge, je reste naïf : je n’imaginais pas que nous sommes encore si bas, plus bas que le caniveau, là où notre jeunesse nous donne l’exemple.
Mais d’où nous vient cette lâcheté ? Pourrons nous en guérir ?
Louis Mélennec.
REPONSE de Louis MELENNEC
Certes. En droit moderne, c’est ainsi qu’on énonce le principe juridique, depuis déjà plus d’un siècle : c’est bien aux peuples et aux nations de décider de leur sort, non à ceux qui les ont colonisés.
Mais cela ne suffit pas, on est loin du compte.
1 – Il faut d’abord qu’il s’agisse d’un peuple. Ou d’une nation.
Mais comment se définit un peuple, une nation ?
C’est ce que je me suis appliqué à faire, dans mes nombreuses publications et émissions. (Google : mélennec nation). Lorsque j’ai publié mes premières chroniques dans Internet, les attaques les plus virulentes portaient sur plusieurs points, dont celui-ci : formatés par l’enseignement « républicain », beaucoup de Bretons tombait des nues lorsqu’on leur exposait qu’ils sont une vraie Nation, beaucoup plus ancienne que la nation française.
Il a donc fallu, année après année, expliquer ce qu’est une nation, en dégager les critères, et, cela étant fait, appliquer ces critère, comme une grille, sur le peuple breton.
Les Bretons sont-ils un peuple, une nation ?
Je pense l’avoir démontré d’une manière irréfutable. CETTE REALITE N’EST PAS EVIDENTE POUR TOUS, et est encore niée par beaucoup, en particulier par des Bretons, et des historiens ignares de ce qu’est une nation (Minois, Alain Croix, et tutti quanti). La France a TOUT MIS EN OEUVRE pour cela, depuis 1789, en écrasant les cerveaux, en les tripatouillant d’une manière ignoble.
Et cela ne suffit pas !
2 – TOUS LES PEUPLES, toute les nations peuvent -ils accéder à l’indépendance ?
Il y a plus de deux cents nations en Europe. Il y a plus de six mille langues dans le monde. On peut supposer que le nombre des nations mondiales dépassent largement plusieurs milliers. Le droit international proclame hautement le droit de toutes les nations, y compris celles qui sont intégrées dans les frontières d’un Etat étranger, à être protégées dans leur culture, dans leurs coutumes, dans leurs langues, dans leurs religions. Mais pour des raisons évidentes, toutes ne peuvent accéder à l’indépendance. Certaines, d’ailleurs, sont de très petite taille, voire minuscules. Certaines aussi ne souhaitent pas changer de statut. Voyez le désordre si toutes ces nations étaient admises à être indépendantes. L’Europe et le monde seraient ingérables.
3 – Se pose alors le problème de la légitimité pour accéder à l’indépendance.
Quelles nations ont le droit de disposer d’elles mêmes ?
La source principale de la légitimité – non pas la seuls -, est L’HISTOIRE VECUE ENSEMBLE.
Nous, Bretons avons une histoire de plus de 2000 ans, des guerres, des luttes, un sentiment d’appartenance, des contentieux avec nos voisins, une langue. (Google : Mélennec, Nation bretonne, nation française).
Les Français, eux, nation tard venue sur la scène de l’histoire, ont la même légitimité à être chez eux, en aucun cas chez nous, car ils nous ont envahis, pillés, volés, persécutés ……. Et ils mentent sans cesse, depuis cinq siècles qu’ils sont là.
Vous voyez qu’une affirmation ex-cathedra ne suffit ni de près ni de loin pour que les Bretons accèdent à l’indépendance.
Et il faut la diffuser, convaincre les intéressés.
C’est à tous ces problèmes que j’ai travaillé pendant tant d’années. Les réponses théoriques sont dans le livre bleu.
Et c’est ce que le colonisateur ne permettait pas de dire, avant l’invention d’Internet, toute personne prêchant la vérité au lieu du discours convenu étant écartée. Ecartée de TOUT. Voire sanctionnée et punie. Ceux qui se couchaient devant ce discours, au contraire, étaient et sont encore récompensés. (Vous savez que je parle d’expérience).
5 – RESTE A PASSER AUX ACTES.
Mais où donc sont les Bretons ????? Où sont les héros ?
Il bavassent, se disputent, mais n’agissent pas. Ils se divisent, se subdivisent, se fragmentent encore et encore, comme les amibes. L’inertie atteint son sommet chez ceux qui sont payés pour nous représenter chez les Français. RIEN à l’horizon pour le moment. En tout cas pas grand choses, malgré le dévouement de quelques uns. Les débats sur la réintégration de la Loire Atlantique et Nantes ont été lamentables. Pas une parole vraie n’a été prononcée.
Certains sont dans les blogs, et se sont spécialisés dans l’injure. (Ce sont les plus bêtes, les plus ignorants, les moins éduqués …..).
Montez donc sur notre montagne la plus haute – le Menez Hom -, et criez dans la plaine : « Les peuples ont seuls le droit de disposer d’eux mêmes !!! »
Que se passera-t-il ?
RIEN, pas même l’écho.