LE RÔLE CAPITAL D’ANNE DE BRETAGNE DANS L’HISTOIRE DES BRETONS

 

 

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BRO GOZH MA ZADOU :

 

Le nombre d’ouvrages consacré à Anne de BRETAGNE est considérable. Beaucoup sont partiaux et franchement mauvais, même si certains sont historiquement bien documentés …

(Voir l’article de Bernard LE NAIL, dans ABP, http://www.agencebretagnepresse.com/fetch.php?id=9169).
A l’occasion de la création du collectif ANNA VREIZH, en 2012 (voir dans Google), qui se propose de célébrer avec faste dans toute la Bretagne le cinq centième anniversaire de sa mort, en janvier 2014, il est nécessaire de présenter sereinement, aussi objectivement qu’il est possible de l’être, ce que fut l’oeuvre de cette immense Dame de l’histoire.

Les Bretons se voient proposer plusieurs portraits, contradictoires, de leur héroïne nationale.

Selon certains auteurs (Irail, Le Boterf, Tourault …), la Duchesse est louée comme un personnage de carrure exceptionnelle, comme une grande patriote, une bretonne au grand coeur, comme une héroïne au sens fort du terme. C’est cette image qui prévaut dans la population bretonne. Le nom d’Anne de Bretagne décore aujourd’hui des places, des rues, des allées, des stades sportifs, des clubs, des restaurants, des associations … Il existe même des écoles, des collèges, des lycées Anne de Bretagne : la « République » n’a pas été assez forte pour empêcher cela.

Selon d’autres (Michelet, Quillet, Minois …), elle fut un personnage médiocre, qui plus est ambitieuse, acariâtre, anti-française, futile et dépensière … Ainsi les auteurs de la ridicule exposition du château de Nantes ont ils, sans l’avoir jamais vue ni approchée, décrite sous les traits – supposés grossiers – d’une paysanne au front fuyant, à la bouche lippue, bref, le symbole de la vulgarité bretonne.

D’autres auteurs, encore, laissant parler leurs fantasmes, leurs préférences politiques, l’opportunité du moment, naviguent entre les extrêmes, aucun n’ayant lu avec attention les documents d’époque qui la concernent.

Un ouvrage récent – celui de Georges MINOIS, Fayard, Paris, 1999, réédité récemment -, particulièrement agressif, a troublé certains esprits. Il a valu à son auteur de nombreuses injures, mais d’autres ont cru que ce qu’il a écrit sur Anne de Bretagne, est la vérité. (Ce qui nous a valu un certain nombre de correspondances – de M. Bernard LE NAIL, notamment), nous priant d’écrire notre propre vision, tant il est vrai que nos recherches sur le personnage se sont étalées sur trente ans, et qu’elles ont été enrichies des données de disciplines diverses, en particulier le droit médiéval, la sociologie, l’histoire des Institutions, et bien sûr, la psychologie, la psychiatre, par dessus tout : la CARACTEROLOGIE, qui a atteint, avec LE SENNE et son école, les dimensions d’une science très fiable).

Contrairement à ce que l’on pense, la documentation sur Anne de BRETAGNE est considérable. Il est donc regrettable que l’on continue à tenter de donner d’elle une image péjorative, comme ont tenté de le faire les responsables de la funeste exposition du château de Nantes, en 2008, fondée sur des motivations politiques peu brillantes, surtout sur l’ignorance du sujet traité, pire, sur une foncière malhonnêteté intellectuelle.

 

ANNE DE BRETAGNE : UNE ENFANCE DOULOUREUSE ET DIFFICILE (1477 – 1489) . LA BRETAGNE SEULE FACE A SON ENNEMI MORTEL : LA FRANCE.

 

LA DYNASTIE ROYALE DE BRETAGNE : UNE MAISON PRESTIGIEUSE.

Anne de Bretagne naît dans la nuit du 25 au 26 janvier 1475. Cette naissance, est très attendue en Bretagne. Son père, le duc régnant François II, souverain dans sa Principauté, s’est marié à deux reprises, et n’a, à cette époque, aucun enfant survivant, ce qui laisse craindre une grave crise de succession. Elle intervient dans une période particulièrement inquiétante pour la Bretagne : ce même mois de janvier, le seul allié fidèle de la Bretagne, très redouté de la France, Charles le Téméraire, le très puissant duc de Bourgogne, est tué devant Nancy. Le Duché se trouve face à face avec son ennemi mortel, le roi Louis XI.

La princesse appartient à une lignée royale prestigieuse. Toute sa vie, elle tirera une fierté considérable de ses origines – les vraies, et les mythiques. Elle croira, toute sa vie, qu’elle est issue de la descendance de BRUTUS. Par son père et par sa mère, elle descend des rois de Bretagne, d’Ecosse, d’Angleterre, de France, d’Aragon, de Navarre … Elle appartient donc aux plus grandes familles régnantes d’Europe, et ne se confond en rien avec l’image de  » Duchesse en sabots  » accréditée par la chanson française. La Bretagne du temps est un Etat riche et prospère, une principauté stable et vaste, si l’on tient compte de l’extrême morcellement de l’Europe de l’époque, dont la carte ne ressemble en rien à celle d’aujourd’hui. (Pour ne citer que ces deux pays, l’Italie compte plus de dix principautés indépendantes, le Saint Empire Romain Germanique est fragmenté en plus de trois cents principautés). Ceci explique la place éminente de la Bretagne sur l’échiquier politique, et pourquoi elle se situe aux tous premiers rangs des puissances de l’époque. Anne n’est pas une princesse déshéritée, au contraire, elle est l’une des héritières les plus convoitées, dès sa naissance. Nul ne se doute encore du drame absolu que va vivre cette Principauté Haute et Noble, tant redouté : son engloutissement par la France, son ennemi de toujours, tout juste un quart de siècle plus tard, à la suite des invasions françaises, de la destruction des armées nationales bretonnes en 1488,  par le mariage contraint de l’héritière du trône au roi de France détesté, Charles VIII.

 

 

 

De l’éducation d’Anne, on sait peu de choses. Son père la confie à Françoise de Dinan. Sa gouvernante est l’une des grandes dames du Duché, et des plus riches, mais aussi des plus ambitieuses (elle a été mariée, peu de temps, à Gilles de Bretagne, le jeune frère des ducs François I er et Pierre II ). Selon la tradition, on inculque à la jeune princesse des notions de grec et de latin, de musique, de chant, de danse.

Son éducation religieuse est rigoureuse. Il lui en restera, toute sa vie, une foi ardente, la crainte du péché, une vertu et une piété sans faille, une aptitude très remarquable à la charité., une attention toute particulière aux affaires de l’Eglise, tant de Bretagne que de France, – puisqu’elle a été mariée à deux rois de France en 1491 et en 1499 -, une indéfectible fidélité au Saint Siège, qui le lui rendra, d’ailleurs.

De ses relations avec sa mère, Marguerite de Foix, petite fille du roi d’Aragon et de la reine de Navarre, on ne sait à peu près rien.

Ses relations avec le duc François II, son père, sont très affectueuses. Le Duc a plusieurs enfants. : deux filles légitimes, issues de sa femme Marguerite (Anne et Isabeau, nées en 1477 et en 1478) ; trois enfants illégitimes issus de sa maîtresse Antoinette de Maignelais, ancienne maîtresse du roi Charles VII, cousine d’Agnès sorel, qui, après avoir quitté la cour de France, où elle a longtemps séjourné suit le Duc en Bretagne. Son fils illégitime, demi-frère d’Anne, François (1462 – 1510) devient, par la faveur de son père, titulaire de la « première baronnie de Bretagne », Avaugour, reconstituée à son profit (Morice, preuves, …). (Ce qui ne l’empêchera pas de trahir le Duc, auquel il doit tout, durant les guerres brito-françaises, phénomène choquant pour nos moeurs contemporaines, courant à l’époque (Louis, fils de Charles VII, futur Louis XI,  Charles de Charolais, futur duc de Bourgogne, plus connu sous le nom de Charles le Téméraire trahissent également leur père, comme tant d’autres …).

La jeune princesse est choyée. Elle possède sa propre « maison », qui ne compte pas moins de cent personnes, qui témoigne du train royal de la cour ducale de Nantes. Le Duc François est tout le contraire d’un homme belliqueux. Doux, débonnaire, pacifique, il aime ses sujets et en est aimé. Il aime ses enfants, les légitimes comme les bâtards. Cela n’est pas du tout une singularité à cette époque. Il est fréquent que les princes préfèrent leurs bâtards à leurs enfants légitimes (le célèbre et puissant Gaston III Fébus, par exemple, tue de sa propre main son fils légitime, l’ayant pris en aversion; Louis XIV n’aimera pas ses enfants légitimes …). Les enfants jouent ensemble dans la cour du château. Le Duc les traite en tout avec équité. Anne entretiendra d’excellentes relations avec François, son demi – frère, jusqu’à sa mort, et fera venir à la cour de France sa demi-soeur Françoise, « bâtarde de Bretagne ».

 

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(A suivre ..)

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BIBLIOGRAPHIE PROVISOIRE, CRITIQUE, qui se complètera à mesure de l’élaboration de l’article.

 

CHOFFEL Jacques, Le dernier Duc de Bretagne, François II, Paris, 1977, Lanore. Ouvrage très honnête, excellent, bien écrit, avec des citations nombreuses des auteurs contemporains, bien que dépouillé de toutes ses références, à la demande de son éditeur. (Choffel, seul biographe de François II, était un ami personnel de l’auteur du présent article; seul le prix de sa bibliothèque l’a empêché de l’acquérir après son décès).

CHOMBART de LAUWE, Anne de BEAUJEU, Paris, 1980, éditions Taillandier. Excellent ouvrage, parfaitement documenté, impartial, l’un des meilleurs sur le sujet.

DREZE J.P., Raison d’Etat, raison de Dieu, Politique et mystique chez Jeanne de France, Paris, 1991, éditions Beauchesne. Cet ouvrage sur un personnage oublié, étroitement associé à l’histoire de la Bretagne, Jeanne de France (fille du roi Louis XI, elle a été mariée avec Louis d’Orléans, futur Louis XII, jusqu’à son divorce en 1498), est particulièrement intéressant, car il s’agit d’une thèse de théologie, écrite par un prêtre, avec de longs développements sur la validité du mariage de Louis XII, et les circonstances rocambolesques de son divorce, qui a permis son union avec Anne de Bretagne, en janvier 1499. Indispensable. plusieurs entretiens personnels entreM. DREZE et le docteur MELENNEC.

 

GABORY Emile, Anne de BRETAGNE, Duchesse et reine, Paris, Plon 1940. Ourage très précis, très fouillé. L’auteur est  …

Ce livre est très bien documenté. GABORY est un historien honnête et estimé. Malheureusement, il cède à la manie de l’époque : la « religion » nationale française étant parfaitement enracinée dans les esprits à l’époque ou il écrit, il sacrifie à cette religion fausse, en feignant de croire que la destruction de la Bretagne était écrite dans les faits, et surtout qu’elle a été bénéfique tant pour la Bretagne que pour la France. Fautes inexcusables pour un historien de cette qualité, il feint de croire que les Bretons ont souhaité leur annihilation par la France, et que Anne de Bretagne en a été l’artisan, alors qu’elle a fait rempart toute sa vie pour que cela ne se produise jamais.

 

LABANDE-MAILFERT Yvonne, Charles VIII, Fayard, Paris, 1986. Ouvrage excellent. Yvonne LABANDE-MAILFERT est l’une des meilleures spécialistes de Charles VIII.

LE ROUX de LINCY, Détails sur la vie privée d’Anne de BRETAGNE, femme de Charles VIII et de louis XII, Paris 1850, bibliothèque de l’école des chartes, volume 11, numéro 1.

LE ROUX de LINCY,

 

LE PAGE, Dominique, Pour en finir avec Anne de Bretagne, Actes de la journée d’études organisées aux Archives départementales de Loire-Atlantique, le 25 mai 2002, Nantes 2004. Etude très conventionnelle, mais qui contient plusieurs erreurs, qui tiennent au fait que M. LEPAGE, auteur par ailleurs d’une thèse très fouillée et remarquable sur les finances et politique en BRETAGNE au début des temps modernes (1491-1547), sous la présidence de Jean KERHERVE, ne connait ni le  droit médiéval, ni la science politique, ni le droit constitutionnel. L’une d’elle, grave, commune à tous les historiens, sans exception : la Bretagne médiévale est un Etat totalement et absolument souverain. M. LEPAGE n’a pas lu l’étude magistrale de Marcel PLANIOL tome III, pages 51 à 92, si définitive qu’elle ne pourra être surpassée par personne en pertinence. J’ai effectué les mêmes recherches que PLANIOL, et confirme ses conclusions; j’ai résumé mes travaux sur la souveraineté médiévale de la Bretagne dans le Livre bleu de la Bretagne (pages 38 à 44), pour rendre ce concept de souveraineté enfin accessible aux nons spécialistes, aux historiens surtout.

NASSIET : idem. Historien honnête, réputé tel. Mais non juriste encore. Une erreur parmi d’autres, mais grave : Le « contrat » signé entre Louis XI et Nicole de Brosse, par lequel celle-ci est censée céder ses droits sur la Bretagne est non seulement nul de nullité absolue, mais juridiquement inexistant : ladite Nicole ne possède aucun droit sur la Bretagne; le Duché, Etat souverain, n’est ni cessible ni vendable, ni en aucun cas la « propriété » d’une personne quelconque ….

 

MAULDE LA CLAVIERE, René de, Louise de Savoie et François Ier, Paris 1895, éditions Perrin. Toutes les publications de cet auteur, véritable érudit, sont précieuses, mais malheureusement introuvables, hors de quelques bibliothèques (dont la mienne). Cet ouvrage, par les détails de la vie d’Anne de BRETAGNE, confirment ce que les auteurs du temps ont écrit sur elle, particulièrement sur son austérité, son sens de la gestion et de l’économie, sa morale intransigeante, sa piété. Ils ne négligent en rien ses défauts, dont le principal – le seul, peut-être -, est sa rancune, mais seulement dirigée contre ses ennemis et ceux qui ont agi contre elle et la Bretagne : une qualité, en somme, plus qu’un défaut.

MAULDE LA CLAVIERE, René de …Procédures politiques ..Ouvrage monumental, passionnant, introuvable ces dernières années, actuellement consultable sur la toile, avec des pièces probantes précieuses, mais en latin non traduit en français. Pour nous, il confirme les traits de caractère d’Anne de Bretagne : ténacité incroyable de la Duchesse dans la volonté de faire condamner Rohan, maréchal de Gié – Rohan, son ennemi et celui de la Bretagne; sensibilité extrême sur ce qui est dû à son rang de Duchesse de Bretagne et à son pays; attachement à la Bretagne (Rohan, qui a servi plusieurs rois de France, est à ses yeux un traître à la Bretagne, qui a manqué gravement au Duc son père, et à elle-même ..). Volume de l’ouvrage : 1444 pages. Bon courage, messieurs les historiens. Un très grand nombre de documents sont écrits en latin : non accessibles, donc, pour les non-latinistes.

MICHELET Jules,

 

MELENNEC Louis, Recherches historiques sur Anne de BRETAGNE, notes manuscrites non publiées (plusieurs centaines de pages).

MELENNEC Louis, La personnalité d’Anne de BRETAGNE, au regard des lettres, des archives, des correspondances diplomatiques, de ses actes politiques, des traités, des témoignages du temps, confrontés aux données de la psychologie moderne, et de la science caractérologique. Conférence faite à Nantes, au manoir de la Touche, le ….. (notes manuscrites, non publiées).

MELENNEC Louis, Le livre bleu de la Bretagne, deuxième édition, Association bretonne de culture, 2013. Ce petit ouvrage, de 96 pages, est trompeur par son apparence. Il fut terminé en 2009, rapporté et remis aux congressistes de la FUEN à Bruxelles. Qu’on ne s’y trompe pas : destiné aux congressistes, et aux Bretons qui éprouvent de lire plus de dix lignes à la fois, c’est un résumé de trente années de recherches serrées dans les archives, un authentique petit traité d’érudition, qui, sous un volume médiocre, permet au lecteur curieux ou pressé de connaître en moins de trois heures l’essentiel de l’histoire de la Bretagne, et de comprendre à quel point ce pays a été bafoué, trompé et humilié par la France. Les références, qui représentent plus de trois fois le texte, ont été provisoirement expurgées, à la demande de l’éditeur.

MINOIS Georges, Anne de BRETAGNE, Fayard, Paris, 1986, 1990. Ce n’est pas son manque d’érudition qui est reproché à M. Georges MINOIS. Son épaisse biographie d’Anne de Bretagne est bien écrite, d’un style sobre mais alerte, dans une langue élégante. Sa documentation est abondante, et bien venue. Les citations sont nombreuses, la plupart très intéressantes. Malheureusement, sans aucune justification, l’auteur épanche au long des pages une véritable haine, une hargne étonnante à l’égard de l’héroïne des Bretons. A-t-elle tué, assassiné, provoqué des guerres, volé le patrimoine d’autrui ? Rien de tout cela … Futile, dépensière, agressive, caractérielle, cruelle, rancunière, se servant de son duché pour ses ambitions personnelles, faussement croyante – en réalité superstitieuse -, faussement généreuse (l’argent volé au peuple ne coûte rien à dépenser, sic), voila quelques traits du caractère d’Anne de Bretagne, revu et corrigé par l’auteur. Tout cela est démenti par les documents, les actes, les témoignages du temps. Le portrait d’Anne de BRETAGNE, décrit par M. MINOIS, est strictement faux, d’une partialité ABSOLUE. Il est étrange qu’un historien se laisse glisser à de tels excès, qui ruinent toute une carrière, et jettent le discrédit sur tous ses livres, même s’il en existe de bons (?)

S’agissant de l’histoire de la Bretagne, M. MINOIS n’en est pas à une erreur près : selon lui :

– la nation bretonne n’existe pas (erreur : le peuple breton est décrit dès l’antiquité, les nations ne sont pas une création récente, elles ont toujours existé);

– la Bretagne est un « fief de la France » (erreur : la Bretagne se constitue elle-même, comme la France et tout autre Etat, non par la faveur de la France, mais en opposition contre elle); pour savoir ce qu’est un fief, il faut impérativement connaître le droit médiéval;

– le Duc est un sujet du roi de France (erreur : il est son égal juridiquement, étant souverain dans son pays comme le roi de France l’est dans le sien);

– l’hommage des Ducs est la traduction de la sujétion du duché à la France (erreur monumentale : c’est un contrat, comportant pour le Duc comme pour le Roi des obligations réciproques et égales, même si le roi de France occupe une place plus élevée dans la hiérarchie des honneurs); les pouvoirs du gouvernement ducal résultent d’une usurpation sur les droits du roi de France (erreur : le Duché est souverain, c’est la France qui tente, en permanence, d’empiéter sur les prérogatives bretonnes, tentatives qui échouent, toutes) … Etc.

Je ne vois qu’une hypothèse explicative : la sensibilité de l’auteur. Vivant en Bretagne, a-t-il été victime de la férocité des Bretons ?  » L’homme est un loup pour l’homme; en Bretagne, c’est bien pire « , m’a confié Gérard GAUTIER, ancien conseiller régional, au cours d’une émission radiophonique : ce qui est vrai. L’amertume de M. MINOIS se lit dans toutes ses pages. C’est une mauvaise chose pour un historien. On a le droit d’être amer, et même passionné. Mais il ne faut pas interpréter les faits à travers ses propres sentiments. L’historien doit se placer dans le rôle et dans l’attitude du psychanalyste : à distance du sujet, que l’on regarde à travers la vitre ou la vitrine. Exercice difficile, il est vrai, pour la Bretagne, pays de déraison, sinon de folie.

QUILLET Bernard, Louis XII,

TOURAULT Philippe, Anne de BRETAGNE, Paris,     éditions Perrin. Cet ouvrage est honnête, bien documenté. C’est le seul, à notre connaissance, que l’on puisse recommander à l’heure actuelle.

 

 

 

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REFERENCES ET PREUVES.

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